Les syndicats obtiennent un accord qui a fait plier Ryanair pour la première fois, une paix sociale garantie pour deux ans
Après onze jours de grèves en moins d’un an, Ryanair a trouvé un accord avec les syndicats.
Publié le 24-02-2023 à 16h35 - Mis à jour le 24-02-2023 à 17h43
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Après un préaccord obtenu la semaine dernière entre les syndicats et la direction de Ryanair, le personnel Ryanair basé en Belgique l’a confirmé à 92 % lors d’un vote organisé ce vendredi. Une victoire pour les syndicats, après des mois marqués par 11 jours de grève et des négociations au point mort avec la direction de la compagnie irlandaise. “En fait, nous obtenons ce que nous avons réclamé il y a un an, ni plus ni moins, se réjouit Didier Lebbe, secrétaire permanent CNE. Il aura tout de même fallu toutes ces grèves pour y arriver, mais c’est positif. On parle d’un salaire minimum à la hausse, mais aussi de la garantie d’un nombre minimum d’heures de vol (75h) qui peuvent faire gonfler le salaire du personnel de cabine via des primes (environ 2,5€ net). Aussi, Ryanair s’engage à respecter les périodes de repos entre deux périodes de disponibilités.”
D’autres primes entre aussi en ligne de compte pour le calcul du salaire, qui peut avoisiner les 3.000€ par mois pour le grade le mieux payé.
Attention, cela ne veut pas dire que les conditions de travail deviennent idéales du jour au lendemain. “La charge de travail reste importante chez Ryanair, et je sais très bien que si je montre cela chez Brussels Airlines, ils vont tomber de leur chaise. Mais on a réussi à faire en sorte que Ryanair respecte enfin la loi.”
Et pour les pilotes ? “Il y a encore des négociations pour régler leur cas, mais nous avons bonne espoir que cela suive ce premier accord.”
Une première en Europe
Voilà donc de quoi clore un chapitre, du moins en théorie. “Cet accord vaut pour deux ans, mais il faudra surveiller si Ryanair tient ses promesses, alerte Didier Lebbe. On commence tout de même à les connaître et il faudra être vigilant.”
Reste que cet accord est une première en Europe et fait de la Belgique un exemple à suivre. “Arriver exactement à ce qu’on voulait, c’est une première et je vais envoyer le protocole d’accord à tous les délégués syndicaux européens. C’est à eux de faire le job désormais, mais ceux avec qui je suis en contact me demandent comment j’ai fait”, sourit-il.
Une paix sociale garantie pour deux ans
Les nouvelles sont donc bonnes pour le personnel de cabine de chez Ryanair, mais pas seulement. Cet accord marque la fin d’une période où les grèves se sont succédé. “En clair, on est parti pour deux ans de paix sociale si l’accord est respecté par la direction de Ryanair”, promet le permanent CNE.
Cela veut dire que les grèves sont terminées, et que les voyageurs peuvent souffler et réserver des billets sans craindre les mêmes problèmes que ces derniers mois.
Procédure Renault pour la base de Bruxelles
Enfin, les syndicats ont un autre combat à mener, qui concerne la base de Bruxelles, désormais fermée. “On est en pleine procédure Renault pour les personnes basées à Bruxelles. La pression est très forte sur eux et tout est fait pour les dégoûter et les faire démissionner.”
Il parle notamment de navettes qui devaient être mises en place entre Bruxelles et Charleroi pour que le personnel puisse aller travailler, ou encore la possibilité de replacement dans la base de leur choix en Europe. “Certains sont baladés d’une base à l’autre sans avoir assez de jours de repos, il va falloir trouver une solution pour que leurs droits soient respectés.”