Libido au plus bas : une hormone prometteuse pourrait aider les femmes et les hommes en détresse
L’absence de désir sexuel peut être une source de détresse et de honte. Les nombreuses recherches autour de la kisspeptine ont abouti à une injection prometteuse.
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Publié le 09-02-2023 à 11h30
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Le trouble du désir sexuel hypoactif ou HSDD touche jusqu’à 10 % des femmes et environ un homme sur 12 dans le monde. Caractérisé par un manque d’intérêt chronique ou permanent pour les relations sexuelles, ce trouble a souvent des conséquences psychologiques et sociaux importants. Un remède sous forme d’une injection de kisspeptine pourrait bien aider à mettre un terme à cette détresse personnelle et relationnelle. Elle raviverait les stimuli sexuels et les voies cérébrales d’attraction qui attise le désir.
La kisspeptine est une hormone découverte à la fin des années 1990 pour son rôle dans la métastase des tumeurs. Mais en 2003, les chercheurs lui ont découvert une autre fonction, au travers de son récepteur, le GPR54 : elle améliore les réponses aux stimuli sexuels et stimule les voies cérébrales d’attraction.
Depuis cette découverte, les études ont explosé autour de cette hormone. Et pour la première fois, des chercheurs de l’Imperial College de Londres et de l’Imperial College Healthcare NHS Trust ont publié deux études dans la revue JAMA Network Open, prouvant un effet stimulant aussi bien chez les hommes que chez les femmes ayant une libido problématique avec un faible ou inexistant désir sexuel.
Les deux essais cliniques ont impliqué 32 femmes pré-ménopausées et 32 hommes souffrant d’un trouble du désir sexuel hypoactif. Dans les deux essais cliniques, les chercheurs ont scanné les participants à l’aide d’une imagerie IRM cérébrale, ainsi que de tests sanguins et comportementaux. Dans les deux cas, les résultats étaient flagrants : la prise de kisspeptine a amélioré le traitement cérébral sexuel chez les femmes et les hommes et entraîné des augmentations positives du comportement sexuel. Les chercheurs ont cependant pu remarquer des différences : chez les femmes, l’hippocampe était la zone la plus stimulée par l’injection de cette hormone. Chez les hommes, l’étude a démontré que la kisspeptine augmentait considérablement l’activité cérébrale dans le “réseau cérébral sexuel”, tout en augmentant la rigidité du pénis jusqu’à 56 % par rapport à la prise d’un placebo. En fait, pour l’expliquer simplement, la kisspeptine va rétablir un équilibre normal chez les personnes introspectives souffrant de ce trouble en réduisant l’auto-surveillance qui supprime les pulsions primales afin qu’elles ne soient pas excitées.
Autre good news pour les développements thérapeutiques futurs : “La kisspeptine a été bien tolérée par les femmes et les hommes sans aucun effet secondaire signalé, ce qui est crucial du point de vue du développement de médicaments”, a souligné le Dr Alexander Comninos, chercheur à l’Imperial College de Londres.