Souffrez-vous de coulrophobie ? "Cela nous rend nerveux quand nous sommes autour d’eux”
Dans une nouvelle étude, des chercheurs ont détaillé les ressorts de la peur des clowns, une phobie somme toute répandue.
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Publié le 13-03-2023 à 14h32
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Cela s’appelle la coulrophobie. Et cela prendrait la forme d’un personnage aux cheveux en bataille, au faciès grossièrement maquillé. Qui aurait a priori un air gentillet, bébête, sympa mais dont on sentirait, sous le masque, la vraie nature maléfique. Arrêtons là, quelques lecteurs ont certainement préféré ne pas aller plus loin !
On pense directement que la peur des clowns provient des films d’horreur qui jouent régulièrement avec les codes du clown maléfique. Sauf qu’en fait, elle est quasi-universelle et peut toucher autant des enfants ou des adultes qui n’ont jamais vu ce genre de programme et toutes les cultures ! Une étude menée sur des volontaires de 18 à 77 ans, venant de 64 pays différents a été menée par des chercheurs pour comprendre les raisons profondes de cette frayeur qui peut mener à la phobie.
53 % rapportaient avoir peur des clowns. 5 % d’entre eux ont même déclaré en avoir “extrêmement peur”, un pourcentage supérieur à celui observé pour d’autres phobies telles que la peur des animaux (3,8 % des phobiques en ont très peur), la peur du sang ou des blessures (2,3 %) ou encore la peur du vide (2,8 %) et des espaces clos (2,2 %). Les femmes auraient également plus peur des clowns que les hommes, et cette phobie diminuerait avec l’âge, selon les résultats de l’étude, publiés dans la revue Frontiers in Psychology.
Les émotions masquées
Les 528 participants ayant déclaré souffrir de coulrophobie ont alors été observés de plus près dans leur rapport à l’imagerie associée aux clowns. Il leur a ainsi été donné un questionnaire mettant en avant huit explications possibles à cette phobie, à savoir avoir vécu une expérience effrayante avec un clown.
Le fait d'avoir vécu une expérience effrayante avec des clowns était la moins reprise dans les réponses. À l’inverse et on le comprend assez facilement, les représentations négatives des clowns dans la culture populaire étaient un facteur contributif bien plus important. Ce qui est curieux et a été mis en avant par les chercheurs étaient que même les clowns costumés et agissant sans but d'effrayer mais plutôt pour amuser ou faire rire, ont fait peur !
Le facteur le plus important identifié ici serait plutôt le fait que le maquillage clownesque dissimule les émotions de son porteur. “Ne pas être capable de détecter ce qu’un clown pense ou ce qu’il pourrait faire ensuite rend certains d’entre nous nerveux quand nous sommes autour d’eux”, écrivent les scientifiques. Ce qui est aussi un objet de surprise pour les scientifiques : lorsque quelqu’un se déguise en tout autre chose (animaux, fleurs, …) qui masque les émotions, cela n’aboutit pas à de la peur. La recherche va donc être poursuivie.