Le fameux slogan "Parce que je le vaux bien" de L'Oréal a 50 ans: "Il donne du pouvoir et de la force aux femmes"
Depuis le lancement du slogan, en 1971, les égéries L’Oréal se sont succédé. Des femmes fortes – on pense à Jane Fonda, notamment – l’ont porté à bout de bras. Andy MacDowell est de celles-là. Elle raconte son engagement.
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- Publié le 10-04-2021 à 06h57
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Tout commence en 1971. Ilon Specht, une jeune assistante publicitaire de 23 ans, qui travaille pour l’agence McCann Erikson, est chargée de s’occuper du lancement de la nouvelle coloration pour cheveux “L’Oréal Préférence”. Jusque-là, le marché est dominé par une autre marque, qui donne la voix… aux hommes. Ce qui la met dans une sacrée colère. C’est elle qui lance l’idée du “Because I’m worth it”, traduit, en français par “Parce que je le vaux bien”. Cinquante ans plus tard, c’est l’un des slogans le plus connus au monde. “Mon état d’esprit quand j’ai écrit ce slogan ? J’étais révoltée par la vision traditionnelle de la femme véhiculée par les pubs, et je refusais d’écrire un énième spot sur le fait de plaire aux hommes”, a expliqué Ilon Specht, des années plus tard. “J’ai simplement pensé : Allez vous faire foutre. Et j’ai rédigé le texte en cinq minutes. J’étais en colère et c’était très personnel.”

Ces mots-là, aujourd’hui, on les a entendus dans la bouche des plus grandes stars, les égéries L’Oréal allant même jusqu’à faire de l’ombre aux actrices sur les marches du festival de Cannes. Andie McDowell, inoubliable fiancée de Hugh Grant dans Quatre mariages et un enterrement, est de celles-là. Elle raconte…
“C’est un très beau slogan. Il renforce l’idée que nous avons tous et toutes de la valeur. C’est toujours encourageant de dire aux autres femmes, autour de nous, qu’elles ont de la valeur et de la dignité, elles aussi. Souvent, nous perdons de vue notre véritable valeur. On l’oublie. Et il est bon de se rappeler que “vous le valez bien”. Aujourd’hui, ce slogan n’est pas seulement utilisé par L’Oréal Paris mais par de nombreuses personnes qui se rappellent mutuellement leur valeur personnelle. L’Oréal Paris était en avance sur son temps. Aujourd’hui, les gens s’encouragent davantage à prendre conscience de ce qu’ils valent réellement."
Vous êtes l’effigie d’une marque qui célèbre l’émancipation des femmes depuis 50 ans, comment vous sentez-vous ?
“Je me sens extraordinairement chanceuse de pouvoir travailler avec une si belle entreprise et ce, depuis très longtemps. J’ai travaillé pour L’Oréal Paris pendant plus de la moitié de ma vie. C’est une expérience très glamour mais aussi très digne. Je suis très fière de ma relation à long terme avec L’Oréal Paris.”
Comment le slogan “Parce que je le vaux bien” peut-il inspirer les femmes ?
“Beaucoup d’entre nous perdent, trop souvent, de vue leur vraie valeur. Nous avons, toutes, nos bons et nos mauvais jours… Et je pense que l’objectif de ce slogan est de rappeler aux femmes du monde entier, leur véritable valeur mais surtout l’importance de s’aimer soi-même. C’est un slogan qui donne du pouvoir et de la force aux femmes.”
Comment la beauté a-t-elle aidé les femmes dans leur vie ?
“J’ai vu grandir mes filles et j’ai remarqué que la beauté joue un rôle important dans nos vies. Quand elles étaient petites, elles allaient à la danse et se maquillaient mutuellement avant d’entrer sur scène, c’est un magnifique souvenir ! Alors que l’on faisait face au Covid-19, nous avons manqué l’occasion de nous sentir glamour et belles… C’est durant ces mauvaises périodes que nous réalisons à quel point il est important de se sentir belle, bien dans sa peau pour vivre des belles choses. Je pense que la beauté est un moyen d’apporter de la joie et du plaisir.”
Quel est votre message pour les jeunes générations de femmes ?
“Je pense que la jeune génération est une source d’inspiration pour l’ancienne. Elles font des bonds en avant là où nous n’avons pas pu le faire. J’apprends tellement de ces jeunes générations. J’espère que nous leur avons donné les outils pour être aussi puissantes aujourd’hui. J’espère qu’elles savent, au fond d’elles, qu’elles ont de la valeur et qu’elles sont tout à fait capables d’explorer et d’aller plus loin que ce qu’on a fait dans le passé. Aussi, grâce à elles, je pense que notre idée de la beauté s’élargit à d’autres horizons et est plus originale, plus créative.”
Quelle a été votre première impression de la marque L’Oréal Paris ?
“Je me souviens de la première fois que j’ai testé des produits L’Oréal Paris. J’étais encore petite et mon père est allé m’acheter un shampooing et un après-shampooing. C’est un souvenir qui m’a marqué car je n’ai pas grandi avec beaucoup d’argent et à l’époque, je n’aurai jamais pu m’offrir des produits issus de grands magasins… Quand j’ai signé mon premier contrat avec L’Oréal Paris, je n’arrivais pas à me rendre compte que cela m’arrivait à moi ! Quand j’étais petite, j’adorais aller dans les drugstores pour acheter des produits glamours… Finalement, travailler pour L’Oréal Paris était comme un rêve devenu réalité ! Depuis toute petite, je sentais que c’était là où se trouvaient mes racines, une véritable connexion profonde.”
Quelle femme vous a le plus soutenu dans la vie ? Qui est votre modèle féminin ?
“Ce sont surtout mes enfants. J’ai toujours eu un lien très fort avec mes trois enfants. Ils ont toujours été une source d’inspiration lorsque je doutais de moi. Ils m’ont aussi rappelé tout ce que je leur avais appris sur le respect de soi. Quand j’étais jeune mannequin, je me souviens avoir acheté une photo en noir et blanc de Georgie O-Keefe, lors d’une soirée où il y avait une vente aux enchères. Elle avait plus de 80 ans et je me souviens avoir pensé qu’elle était très belle. Je pense que vieillir est beau. Nous n’avons pas besoin d’avoir honte en vieillissant. C’est l’idée que nous ne pouvons pas vieillir qui me semble honteuse. Je reviens à cette photo de Georgie O-Keefe et à la beauté de son visage digne. Ce genre de femmes me donne aussi de l’inspiration et de l’espoir.”
Quelles sont les causes que vous défendez personnellement ?
“Je suis membre du conseil d’administration de la National Forest Foundation et la préservation des terres me tient vraiment à cœur. La préservation des terres à long terme protégera nos eaux ainsi que notre air. En ce moment, c’est là que va mon énergie. Les arbres sont les poumons de la terre. Les questions environnementales me tiennent vraiment à cœur.”
Une série Netflix avec sa fille

L’actualité d’Andy MacDowell, 62 ans, est aujourd’hui sur Netflix. “Je travaille avec ma fille pour une série Netflix intitulée Maid”, explique-t-elle. “Mon personnage est vraiment intéressant et j’ai hâte que la série soit diffusée ! Je m’amuse comme une folle ! Mon personnage est très ouvert. Les dialogues sont magnifiquement écrits. Je me sens vraiment privilégiée parce que je travaille même en pleine pandémie. J’ai beaucoup de chance. Nous travaillons très dur mais j’essaie de ne rien lâcher et surtout, de ne rien prendre pour acquis.”
Andy et Margaret Qualley – sa fille, donc, vue dans la pub pour Kenzo, en danseuse survoltée – joueront… une mère et sa fille, dans l’adaptation de “Maid”, un livre de Stephanie Land, dont les ventes avaient été boostées après qu’un certain Barack Obama lui a fait une jolie pub. Il raconte le combat d’une jeune femme, qui trime comme une brute pour élever seule et dignement son enfant dans une Amérique qui semble ne plus rien avoir à offrir à une” middle class” au bout du rouleau.