"Une maman ne peut pas être Miss Belgique" : pourquoi la Belgique campe sur ses positions alors que la France évolue
Alors que les portes s’ouvrent en France, avec des candidates mères de famille, le concours belge campe sur ses positions.
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Publié le 22-03-2023 à 08h53
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Révolution dans l'univers des Miss. Samedi dernier, Inès Chicot Roussel, une jeune maman de 22 ans, a été élue Miss Alpes du Sud à Digne-les-Bains, dans les Alpes-de-Haute-Provence, et peut désormais participer à Miss Provence, concours qui pourrait en faire une finaliste à la prestigieuse élection de Miss France 2024. Interrogée par La Provence, elle a exprimé son enthousiasme: "Être la première maman à être élue, c'est un grand pas dans le monde des Miss. C'est une belle première. Je suis fière. On passe un cap. On peut être femme à part entière, maman et Miss."
Avant Inès Chicot Roussel, une autre mère de famille, Victoire Rousselot, avait déjà été candidate à un autre concours régional, celui de Miss Alsace. Mais elle n'avait pas obtenu le titre. Depuis l'assouplissement du règlement de participation à Miss France instauré par Alexia Laroche-Joubert, présidente de la société Miss France et directrice d'Adventure Line Productions (Koh-Lanta, Fort Boyard), les portes s'ouvrent. Pas qu'aux mamans d'ailleurs. Désormais, les candidates ne doivent plus forcément être célibataires, doivent avoir minimum 18 ans et mesurer minimum 1,70 mètre et doivent être sexe féminin à l'état civil, ce qui rend l'accès aux candidates transgenres possible. La preuve avec Andrea Furet, candidate ayant participé à l'élection Miss Île-de-France en vue d'une qualification pour Miss France 2023. La jeune femme n'avait toutefois pas été choisie pour participer à la dernière ligne droite.
Pourrions-nous voir évoluer le concours Miss Belgique de la même façon dans un avenir proche ? Contactée par nos soins, Darline Devos, présidente du comité Miss Belgique, se montre sceptique. Selon elle, être maman n'est pas compatible avec les tâches qui sont demandées à l'ambassadrice belge de beauté. "Tout est une question de flexibilité, dit-elle. Quand on est maman, il est difficile d'être Miss Belgique parce que l'agenda d'une Miss Belgique doit être très flexible et qu'elle doit beaucoup voyager. C'est dur, il y a souvent beaucoup de choses à faire. Une maman ne peut pas tout faire et travaille déjà parfois. Ce serait difficile à gérer pour elle."
Autre élément important qui interdit la participation d'une jeune maman au concours : la participation à Miss Monde, qui n'accepte pas ce profil parmi ses candidates. "Miss France et Miss Univers ont changé ces règles mais Miss Monde l'interdit toujours. Nous, on doit en tenir compte parce qu'on participe à ce concours et qu'on veut toujours y participer", dit-elle avant d'ajouter que la France peut, elle, se permettre de casser les codes parce qu'en tant que "pays puissant", elle a peut-être "plus d'impact" pour "faire changer les choses". Si le concours de Miss Univers accepte, lui, la participation de mamans depuis cette année, celui-ci contraint toujours sa gagnante à vivre un an à New York, une situation qui pourrait être "difficilement conciliable avec les responsabilités d'une maman", poursuit Darline Devos.
Pour l'heure, les candidates mariées ne peuvent pas non plus concourir à Miss Belgique. Mais cela pourrait évoluer, dit Darline Devos. "Beaucoup de candidates vivent déjà avec leur compagnon donc cela revient au même. Mais clairement, on préfère qu'une candidate soit divorcée que mariée parce qu'avoir quelqu'un dans sa vie, c'est toujours plus contraignant pour assurer ses fonctions de Miss."
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Une finaliste enceinte ? "On a déjà eu le cas"
Et qu'en est-il des candidates qui seraient enceintes en plein milieu du concours ? "On a déjà eu le cas il y a quelques années. On était en voyage avec les finalistes de Miss Belgique et une des candidates ne participait plus aux répétitions. J'ai été la voir pour demander ce qu'il se passait et elle m'a dit qu'elle venait d'apprendre qu'elle était enceinte. À ce moment-là, on lui a laissé le choix de participer ou non parce que sa grossesse n'était pas très avancée. À partir du moment où on ne voit rien, ce n'est pas un problème. La candidate voulait participer mais elle voulait partir au premier tour", raconte Darline Devos, qui ajoute qu'il y a plusieurs dizaines d'années, les méthodes employées étaient plus dures. "En 1969, une candidate à Miss Belgique est tombée enceinte et Cécile Muller, présidente du comité Miss Belgique de l'époque, lui a demandé d'avorter. La jeune femme n'a pas voulu, donc une autre demoiselle a pris sa place."