Barwal, la passion du bois : ses barriques proviennent des forêts wallonnes !
Des barriques en bois de chêne provenant de forêts wallonnes ? C’est le pari de Didier Mattivi et Hugues De Pra.
Publié le 31-01-2021 à 15h07 - Mis à jour le 31-01-2021 à 15h08
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Ingénieur civil en physique (Ulg) et diplômé en Management (Solvay Business School), Didier Mattivi revend en 2017 sa société de télécommunications à British Telecom et, passionné de menuiserie, décide d’investir dans la fabrication de fûts de chêne belge. Se renseignant sur les qualités des chênes disponibles, il découvre que plusieurs tonneliers français viennent s’approvisionner du côté de Rochefort notamment, mais pas uniquement.
"J’ai rencontré par ce biais la Tonnellerie de Champagne, explique Didier, avec qui un partenariat a été conclu. Les Français sont aujourd’hui partie prenante de Barwal. Nous sélectionnons en Wallonie des arbres qui sont transformés en douelles (les lames d’une barrique et il faut 5m3 de grumes pour faire un m3 de douelles - ndlr) qui sèchent pendant trois ans avant d’être livrées là-bas pour leur assemblage avant de revenir en Belgique.
"Nous avons eu nos quinze premières ventes en 2020, nous allons essayer de monter en puissance pour satisfaire tout le marché belge d’ici trois ans. Notre ambition est de fournir un produit 100 % naturel, local et en circuit court, qui permette de révéler les terroirs de Belgique, poursuit-il. La viticulture belge est en pleine explosion, il y aura des terroirs plus adaptés que d’autres, l’idée est d’amener ce côté local, de mettre en valeur ce patrimoine naturel qui n’est pas valorisé."
Former et accompagner
Didier Mattivi a été rapidement rejoint dans son projet par Hugues De Pra, ingénieur et passionné de vin lui aussi, et par ailleurs organisateur du Championnat de Belgique de dégustation à l’aveugle. "J’ai découvert le monde du vin en faisant les vendanges à gauche et à droite, en voyageant. Chez nous, j’ai rencontré les membres de la Confrérie de Villers-la-Vigne, et je me suis investi dans certaines coopératives ou domaines, comme Vin du Pays de Herve ou le Domaine W."
Outre la commercialisation de barriques, le duo entend accompagner les vignerons pour les aider à prendre des décisions pour bien maîtriser l’utilisation du bois, car un vin peut rapidement devenir trop boisé. "C’est aussi pour cela que nous travaillons avec un tonnelier champenois, appuie Hugues, car ce genre de questions se pose également pour les champagnes. C’est un travail collaboratif entre le tonnelier et le vigneron pour avoir le fût optimal par rapport à ce que la personne veut en faire."
Nombreux débouchés
Outre les barriques neuves, le duo commercialise d’anciennes barriques reconditionnées provenant de la même Tonnellerie champenoise, et propose déjà de nouveaux formats. La demande progresse en effet fortement dans des secteurs parfois inattendus, comme les vinaigriers ou les boulangers (qui veulent par exemple un seau en bois pour faire leur levain). Mais aussi pour des petits tonnelets de 57 litres (des quarteaux) ou des foudres de plusieurs centaines de litres. "Nous avons beaucoup de contacts, se réjouissent les deux associés, qui devraient déboucher sur de multiples projets dans le monde de la bière, de l’alcool ou du cidre. Et si tout va bien, nous ouvrirons notre propre tonnellerie en 2023 en province de Namur sans doute. Avec, peut-être, à la clé une nouvelle formation de tonnelier à développer, mais patience…"