Je sors d'un bain de forêt et voilà ce qui m'est arrivé

Dans le bois du Wilder, au Nord de Bruxelles, une sophrologue propose de se promener en conscience dans la nature et d'installer son esprit dans un moment suspendu, 1h30 durant. Et vous savez quoi ? Ça marche... tellement bien que c'en est étonnant !

E.W.
Je sors d'un bain de forêt et voilà ce qui m'est arrivé
©Mali Maeder for PEXELS

Dans le bois du Wilder, au Nord de Bruxelles, une sophrologue propose de se promener en conscience dans la nature et d'installer son esprit dans un moment suspendu, 1h30 durant. Et vous savez quoi ? Ça marche, tellement bien que c'en est étonnant !

Nadège Albaret est psychologue et sophrologue. Elle a été directrice du centre culturel du Fourquet à Berchem-Sainte-Agathe et a développé un atelier de bibliothérapie avant de vouloir partager encore plus que la culture avec les spectateurs et lecteurs qu'elle croisait.

Depuis juillet, elle propose son approche tout en douceur de sophrologue lors de promenades en forêt dans le nord de Bruxelles. L'engouement pour ces balades a été immédiat. Et c'est vrai que, globalement, la pleine conscience, les « bains de forêt » et la sylvothérapie ont le vent en poupe ces dernières années. Parce qu'ils remettent l'humain au coeur d'une nature vivante, téléphone coupé, dans le silence mais ensemble, sans aucune demande de résultat ou promesse de réussite. Parce que notre vie nous parle de stress, de pressions, de course effrénée et que nos envies nous parlent de temps retrouvé et de sensations redécouvertes. Et c'est exactement cela que peuvent nous offrir ces bains de forêt.

Pas d'objectif de réussite

Je sors d'un bain de forêt et voilà ce qui m'est arrivé
©Casey Horner for UNSPLASH

Nadège Albaret a eu envie de s'y lancer pour donner l'opportunité à ses accompagnants de refaire le lien avec leur 5 sens, de retrouver la puissance des racines sous nos pieds et de renouer avec la force apaisante de la respiration, les bases de la sophrologie en live en quelque sorte. "Durant 1h30, nous allons juste être dans l'ici et maintenant, dans l'extrême bienveillance. Dites-vous que vous entrez dans un grand bain vert, regardez autour de vous avec curiosité. On est juste ici pour se promener en conscience dans un coin vert", nous explique, enjouée, Nadège. Les principe de la sophrologie, comme le fait de "ne pas porter de jugements (ni sur soi, ni sur les autres), d’avoir un regard neuf et bienveillant, de ne pas être dans la comparaison et de nous appuyer sur la respiration et la prise de conscience de nouvelles sensations", fait aussi partie des "consignes".

La promenade va être progressive avec quelques étapes où le petit groupe se prêtera à des techniques de sophrologie indiquées pour la gestion du stress. Avant de s'engager derrière l'église pour cheminer à travers les jardins partagés et rejoindre le bois du Wilder, Nadège fait encore un petit arrêt pour livrer la dernière consigne, celle qui change tout : nous cheminerons (très tranquillement) en silence. Histoire de renouer avec son intériorité et une approche méditative.

Auparavant, chaque membre du groupe se présente : juste un prénom et un terme qui lui évoque la nature, cela donne des présentations mignonnes comme Pierre Caillou, Manon Vie ou Faouzia Racines. Nous ne serons plus des inconnus, ce qui aide étonnamment à marcher ensemble et sans parler, apparemment paisibles.

Car au fond, celui qui est moins paisible par contre, c'est l'esprit. Il cogite, s'agite, pense, rebondit : presque comme s'il ne voulait pas qu'on lui impose cette parenthèse de calme ! Après le premier arrêt où tranquillement en rond, on apprend à reprendre conscience de sa respiration, un déclic se fait : on s'intéresse davantage aux odeurs de la forêt, aux derniers rayons tombant sur un arbre, aux bruits de nos pas sur les branchettes, aux quelques promeneurs alentour. On commence à délaisser les pensées multiples pour se fondre un peu plus dans le décor.

Un réconfort presque étonnant

Un autre arrêt pour ressentir ses 5 sens, puis un ancrage dans le sol plus tard, tout ça alors que la fraîcheur des bois tombe doucement et qu'une brise douce caresse les visages et la sérénité est apparue. C'est une sensation presque étonnante !

Dernière étape, sous la futaie : chacun est invité à approcher des arbres comme cela lui chante : certains enlacent des troncs, d'autres se promènent d'un arbre à l'autre, les touchent, les caressent. Je m'y appuie sans retenue, posant ma joue sur l'écorce... Et je me sens réconfortée, soutenue, épaulée !

Ma respiration s'est fluidifiée, j'arrive à inspirer profondément et j'emporte avec moi ce curieux sentiment de paix ressenti dans le bois du Wilder.

Nadège nous invite à nous replonger justement dans les bonnes sensations ressenties lors de ces 1h30 en plein vert et l'on se sent vite dans un léger état d'auto-hypnose. Puis à en parler : "J'ai souri de bonheur, j'avais même des crampes dans la joue", "Je me suis sentie un peu ridicule d'abord puis j'ai redécouvert ce bel endroit et j'ai commencé à me sentir tellement bien !" "C'était nouveau pour moi, j'en ressors apaisé" ; "Marcher dans la nature en sollicitant ses sens, cela change tout !" "Moi je vais souvent me balader en forêt, j'en profite pour mettre de l'ordre dans mes idées, penser à ce que je dois faire. Ici, je me suis autorisée à être là et maintenant, j'ai arrêté de ruminer", ... Les témoignages se recoupent tous : l'espace de quelques instants, le corps et l'esprit ont trouvé la paix intérieure, un lâcher-prise agréable, une sensation profonde de bien-être. Et ils se terminent tous par : "Merci"...

Baisse de stress conséquente

Je sors d'un bain de forêt et voilà ce qui m'est arrivé
©David Vig for UNSPLASH

D'ailleurs au Japon, le Shinrin Yoku (le terme japonais pour dire « bain de forêt ») est reconnu comme une médecine préventive depuis 1982. D'ailleurs, dans un livre paru en avril dernier aux Editions First, « Shinrin Yoku, l'art et la science du bain de forêt », son auteur, le docteur Qing Li, nous enseigne tout ce qu'il a pu apprendre de ses recherches scientifiques sur le sujet. Il a pu constater que ceux qui s'y adonnaient régulièrement avaient un système immunitaire renforcé grâce aux phytoncides (des molécules rejetées par les arbres, chacun a les siens), de même qu'une réduction de la pression artérielle, une baisse du taux de glycémie, une amélioration de la concentration et de la mémoire, mais aussi de la santé cardio-vasculaire et métabolique. Et surtout une baisse conséquente du niveau de stress dans la vie de tous les jours.

PRATIQUE

Et tout ça pour 8€ ! Les prochaines balades méditatives avec Nadège Albaret auront lieu le 15 septembre et jusque mi-octobre, tous les détails sont ICI. Rens. : http://www.lamarchandedesable.be/

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