Ces plantes invasives dont il faut se méfier dans votre jardin
Elles sont aussi appelées “plantes exotiques envahissantes”. On en parle depuis de nombreuses années, mais elles sont toujours bien présentes, et dans la nature et dans certains jardins.
Publié le 12-02-2023 à 13h44
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Monsieur Jean-Pierre Joumont de Seraing ne veut pas planter des espèces invasives dans son jardin et a peur de commettre une erreur en se rendant dans une jardinerie.
Nombre d’espèces invasives ont été largement commercialisées par le passé avec parfois des conséquences désastreuses pour la biodiversité. Il ne faut cependant pas tomber dans l’extrême en bannissant tous les végétaux qui ne sont pas de nos régions. N’oublions jamais, pour ne donner qu’un seul exemple, que la tomate n’est pas indigène, mais originaire d’Amérique du Sud !
Le sumac de Virginie, kitsch et difficile à éradiquer
Il était incontournable il y a quelques décennies tant les jardiniers appréciaient son allure exotique et surtout ses flamboyantes couleurs automnales. Mais le sumac de Virginie (Rhus typhina) s’est tellement bien adapté dans nos jardins et parce qu’il a rapidement montré des propriétés expansionnistes impressionnantes. Il peut pousser dans la plupart des sols et est insensible au froid comme au chaud. Il colonise rapidement l’espace à sa portée grâce à ses drageons. Comment l’éradiquer ? En l’arrachant avec méthode et patience, car le moindre rejet laissé dans le sol donne très vite une nouvelle plante.
La grande berce, belle mais cruelle
De nom latin Heracleum mantegazzianum, la grande berce a été introduite en Europe du Nord et de l’Ouest au XIXe siècle. Cultivée dans les jardins botaniques dans un premier temps, cette plante a ensuite été vendue en pépinière. Le succès a rapidement été au rendez-vous parce que son allure tropicale impressionnait. Mais dès 1970, on s’est rendu compte qu’elle se propageait dans les milieux naturels mettant en danger certaines espèces plus fragiles. Cruelle ? Oui. Si le contact avec la sève n’est pas douloureux, il s’ensuit très souvent de méchantes brûlures. Cette berce est interdite à la vente.
Et la renouée du Japon ?
Cette renouée (Reynoutria japonica) a aussi été introduite dans les jardins comme espèce ornementale faisant penser à du bambou à croissance très rapide. Si ses jeunes pousses sont comestibles, la plante est capable de coloniser de très vastes surfaces en un temps limité. Et là, les problèmes commencent parce que c’est vraiment une plante très difficile à éliminer, elle est presque indestructible. Ici aussi, l’interdiction à la vente a été décrétée.

La plante de la semaine : le cornouiller blanc
Le cornouiller blanc (Cornus alba) est un très bel arbuste. S’il est présent dans de nombreux parcs et jardins, il ne faut pas oublier que cette espèce est originaire de Russie, de Mandchourie. Au stade adulte, et non taillé, il peut atteindre 2 à 3 m de hauteur. Si ses feuilles sont vertes sur le dessus il est intéressant de remarquer qu’elles sont légèrement blanchâtres au revers. En mai-juin, des corymbes de fleurs blanc jaunâtre garnissent la plante et attirent les insectes butineurs. Bien que peu nombreux, de petits fruits font leur apparition en septembre. De culture facile, le cornouiller blanc pousse très bien dans les terres sèches et légères, mais n’apprécie que modérément le calcaire. L’arbuste aime les situations ensoleillées qui favorisent une belle coloration de l’écorce et dans une moindre mesure du feuillage. Si vous le plantez à racines nues, il faudra le faire avant la fin mars, en dehors des périodes de gel. Le cornouiller blanc à feuilles panachées (Cornus alba “Sibirica Variegata”) est très décoratif grâce à ses tiges rouges et son feuillage vert bordé de blanc. Vous êtes à la recherche d’un arbuste aux tiges très rouges ? Optez alors sans la moindre hésitation pour le Cornus alba “Bâton rouge”. Ses jeunes tiges sont d’un éclatant rouge corail. Il s’agit d’une obtention horticole assez récente puisqu’elle date de 2007. Le Cornus alba “Gouchaultii” est aussi joli grâce à ses feuilles vert clair panachées de jaune vif.

Les petites bêtes du jardin : le faisan
Le faisan qu’on peut apercevoir dans la nature est le faisan de Colchide (Phasianus colchicus). Ce grand oiseau n’est absolument pas indigène puisque son aire de distribution naturelle est asiatique. Commun un peu partout, il aurait été introduit en Europe par les Romains. Cet oiseau de la famille des Gallinacés (comme nos poules) présente un dimorphisme sexuel particulièrement marqué. Le mâle présente un plumage aux reflets métallisés et une tête verte garnie de caroncules rouge vif tandis que la femelle est d’un brun assez terne. Le nid est une petite dépression du sol sous une haie dense ou dans les hautes herbes. Elle y dépose 8 à 15 œufs brun olive qu’elle va couver seule pendant un peu plus de 25 jours. Les petits quittent déjà le nid quelques heures après leur naissance et sont capables d’effectuer de courts vols après une douzaine de jours. Le faisan de Colchide cherche sa nourriture au sol et est friand de graines et de jeunes pousses tout en ne dédaignant pas un petit invertébré qu’il aura délogé à l’aide de ses puissantes griffes. Il se pose aussi parfois sur les arbres afin d’y déguster bourgeons et petits fruits. Durant la période hivernale, il se rabat sur les herbes, les racines, mais il est parfois possible de l’observer près des habitations pour manger du pain ou des graines. Le faisan se nourrit soit tard le soir, soit très tôt le matin. C’est un oiseau craintif… sauf lorsqu’il provient d’un élevage…