Un mariage attendu dans la famille royale du Portugal
À l’agenda du carnet rose 2023 du Gotha, le mariage de l’infante Maria Francisca de Portugal, duchesse de Coimbra, fille du duc de Bragance, chef de la maison royale de Portugal.
Publié le 25-02-2023 à 19h49
:focal(484x657:494x647)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/LKLTULQXWREUFHUMLF6E32G7HY.jpg)
L’heureux élu est un avocat portugais Duarte de Sousa Araujo Martins. La demande a été faite sur l’île de Timor, ancienne colonie du Portugal en Indonésie.
L’actuel chef de famille dom Duarte d’Orléans-Bragance entretient de très bonnes relations avec les autorités, étant convié aux grands événements, notamment lors des visites officielles de souverains à Lisbonne.
Le mariage tardif de dom Duarte à 50 ans en 1995 avec dona Isabel de Heredia avec qui il a eu trois enfants : Afonso, prince de Beira, Maria Francisca et Dinis, duc de Porto, comptait parmi les invités Philippe de Belgique.
Le Portugal fut une monarchie jusqu’en 1910, sa fin fut précipitée par la tragédie royale du 1er février 1908. Après avoir débarqué du vapeur "Dom Luiz", le roi Carlos, la reine Amélie, le prince héritier Luiz et le prince Manoel ont pris place à bord d’un landau découvert pour regagner le palais royal à Lisbonne. Vers 17 h 20, à hauteur de la Place du Commerce, le convoi royal est attaqué. Manuel Buiça tire le premier en direction du roi qui est mortellement blessé à la gorge. Alfredo Costa se rue vers le landau royal et tire à deux autres reprises sur le souverain. La reine comprend vite ce qui est en train de se jouer. Dans un acte d’héroïsme, elle se redresse dans le landau et frappe Costa avec son bouquet de fleurs, hurlant "Infâmes !". Costa se tourne alors vers le prince héritier et tire. Le prince parvient à dégainer son arme de service et tire à son tour à quatre reprises sur Costa, le déstabilisant et l’éjectant du landau.
Les deux assaillants, Alfredo Luis da Costa et Manuel Buiça, issus du mouvement révolutionnaire de Carbonarisme, sont tués après les interventions de policiers et d’un officier de la cavalerie qui fait usage de son sabre. Le roi Carlos a succombé quasi immédiatement tandis que le prince héritier agonise pendant de longues minutes. En quelques instants, la vie de la famille royale a été brisée. Manoel perd son père âgé de 45 ans et son frère qui n’en avait que 20. Il devient roi à l’âge de 18 ans. Malgré l’indéfectible appui de sa mère la populaire reine Amélie, née princesse d’Orléans, son inexpérience et les tensions politiques seront ses talons d’Achille.
La révolution éclate le 4 octobre 1910, la république est proclamée dès le lendemain. Le palais est bombardé. La famille royale doit fuir via Gibraltar d’où elle gagne l’Angleterre accueillie par le roi George V. Le roi Manoel reste en contact étroit avec les groupes monarchistes, deux tentatives de restauration de la monarchie sont échafaudées en 1911 et 1912, mais n’aboutissent pas. Le 4 septembre 1913, au château de Sigmaringen en Allemagne, le roi Manoel épouse la princesse Auguste Viktoria de Hohenzollern-Sigmaringen. Une union sans descendance.
La reine Amélie quitta l’Angleterre après le mariage du roi Manoel pour s’installer au château de Bellevue au Chesnay en France. Il y eut à nouveau une tentative de restauration en janvier 1919, ce que l’on a appelé "la monarchie du Nord" à Porto, mais le gouvernement républicain ne vacilla point.
Le 2 juillet 1932, le roi Manoel décède brutalement à l’âge de 42 ans dans sa résidence de Fulwell park, probablement en raison d’un œdème au larynx. Cette mort inopinée suscite bon nombre de rumeurs, dont un assassinat. Il est rapatrié vers Lisbonne à bord d’un navire militaire britannique. La foule se presse dans les rues pour un dernier adieu. La reine Amélie revint finalement en visite en 1945 après la Seconde Guerre Mondiale, à l’invitation du dictateur Salazar qui l’avait déjà conviée parle passé, ce que l’ancienne souveraine avait alors refusé. Elle s’éteignit en 1951 en France et fut rapatriée pour être inhumée auprès de son époux et de ses fils en l’église Sao Vicente de Flora à Lisbonne.