L’usine de jeux de construction “Meccano”, c’est fini !
La dernière usine fabriquant les jeux de construction "Meccano" fermera ses portes à Calais en octobre 2023, la fin d’une longue histoire.
Publié le 05-03-2023 à 18h12
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Meccano est un jeu de construction à base de lames métalliques perforées de trous circulaires, un jeu dont le but était l’initiation à la mécanique. Les boîtes de construction comprenaient des cornières, des plaques, des axes, des roues et des engrenages en laiton. L’originalité de l’invention est le pas constant des trous pour un assemblage au moyen de vis et d’écrous.
Frank Hornby, l’inventeur de Meccano et des Dinky Toys
Tout démarre en 1898 à Liverpool, dans un atelier où l’inventeur Frank Hornby s’amusait à imaginer un jeu de construction à base de vis et d’écrous pour ses enfants. Frank Hornby met au point son système en 1901 puis le commercialise sous la marque “Mechanics Made Easy” (“La mécanique rendue facile”). La marque “Meccano” est déposée en 1907, nom de marque devenu commun pour qualifier un dispositif qui se construit par assemblage d’éléments modulaires.
La fabrication des pièces de Meccano est sous-traitée jusqu’en 1903, puis Hornby installe un petit atelier de production à Liverpool, démarre la construction de trains miniatures en 1920 et d’automobiles Dinky Toys en 1934.
À la suite de cette réussite commerciale, une usine Meccano ouvre à Paris Belleville puis à Bobigny, chaîne de production qui, dès 1951, peut produire près de 500 000 coffrets de Meccano par jour.
Pendant la guerre de 1939-1945, la fabrication et la vente de jouets en métal sont interdites en Grande-Bretagne : l’usine de Liverpool travaille pour la défense en produisant des systèmes de largage de bombes. L’usine de Bobigny, réquisitionnée par les Allemands, travaille pour Märklin.

Une succession de rachats
Fin 1964, la société Meccano est rachetée, mise en liquidation volontaire en 1970, reprise par Airfix en 1971 qui transfère la production de Bobigny à Calais et fusionne en 1980 pour devenir Miro-Meccano.
Le 30 novembre 1979, l’usine de Liverpool, qui avait été la plus grande usine de jouets au monde, où travaillaient plus de trois mille employés, est fermée et mise en vente.
Palitoy prend possession de Meccano en 1981, le site de Calais devient alors le seul site de production mondial. Les dernières Dinky France y sont fabriquées pendant quelques mois, mais cette fabrication est vite abandonnée et les Dinky seront sous-traitées à Auto Pilen jusqu’en 1982 (Dinky made in Spain).
Dans les années 1990, le groupe Meccano est réorganisé. L’offre est alors basée sur deux systèmes de construction générique (le métal et le plastique). Chaque système est destiné à des tranches d’âge différentes.
Au bord de la faillite, Meccano est une nouvelle fois racheté en 2000 par le japonais Nikko, puis en 2013 par le canadien Spin Master, spécialiste des engins radiocommandés et des figurines pour enfant. Ce mardi 21 février 2023, le groupe canadien Spin Master, propriétaire de l’usine Meccano de Calais, annonce la fermeture définitive du site d'ici 2024 avec un arrêt de production dès octobre 2023.
En cause, un manque de compétitivité, le coût de l’énergie et des difficultés financières malgré un investissement de 7 millions d’euros depuis 2014. Seul site français du groupe, Meccano Calais n’a pas réussi à atteindre l’équilibre financier et cumule une dette de 9,7 millions d’euros.
Ainsi se termine l’histoire d’un jouet mondialement connu, créé il y a 122 années, et dont le nom Meccano est devenu générique et parfois synonyme de construction compliquée, comme notre Meccano institutionnel du fonctionnement de la Belgique.