Après les interviews incendiaires et la série Netflix, voici le livre: le prince Harry est-il en train de perdre le contrôle?
Ça chauffe au Royaume de Harry : entre son livre brûlot et ses interviews incendiaires, le prince tente de raisonner le monde entier sur la nécessité de dire sa vérité. Difficile de le comprendre…
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Publié le 10-01-2023 à 07h08
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C'est fait. Le “Suppléant” (d’après le titre de ses Mémoires qui paraissent officiellement aujourd’hui), a allumé son énorme incendie programmé. Après l’interview sensation en 2021 aux Etats-Unis menée par “l’amie” Oprah Winfrey ; la série Netflix qui ouvrait davantage la porte au scandale, voici le livre… Au Royaume-Uni, il a été disséqué depuis jeudi dernier avant même sa parution ! La bourde d’une chaîne de librairies espagnoles qui l’a publié la semaine dernière, n’a pas aidé à calmer le feu.
Une vérité comme un feu dévorant
Dans les pages, c’est la vérité du prince Harry parfois poignante (son traumatisme suite à la mort tragique de Diana), surtout à charge qui a été retranscrite par J.R. Moehringer. Un inconnu… de haut vol puisqu’il s’agit d’un ancien journaliste et écrivain américain, prix Pulitzer, et auteur de l’autobiographie d’Andre Agassi. Que les Clooney auraient présenté à Meghan et Harry.

Dans l’ordre de ce qui a fait les plus gros titres, Harry y raconte “L’agression” dont il a été victime dans une cuisine du palais de Nottingham en 2019 par un William fou de rage et traitant Meghan de “difficile”, “grossière”, “rude”. Aborde le sujet “Camilla”, qui va devenir reine Consort dans quatre mois, qu’il décrit comme “dangereuse” et responsable de fuites dommageables contre Meghan.
Dans ces Mémoires virulentes, il revient aussi tous azimuts sur sa jeunesse, la fumette, la coke, le déguisement nazi. Il explique le fait qu’il a pris de la cocaïne et fumé de l’herbe, comme l’acte de tout jeune homme de 17 ans qui se cherche mais aussi le "commitment" excessif d'un prince perdu cherchant à fuir l’ordre établi. Et le costume nazi comme une recommandation explicite de son frère aîné… Un frère qu’il qualifie de “frère bien aimé et ennemi juré”. Aussi, le soldat Harry affirme avoir tué 25 Talibans durant ses missions en Afghanistan. Et la maison “Royal Army” se met à brûler elle aussi.
Les interviews canadair qui enfièvrent
Les articles des tabloïds tirent pour leur immense majorité à boulets rouges sur ces révélations que beaucoup définissent comme “consternantes”, jouant sur le mot “Spare” (de rechange, de réserve, pièce détachée), Despair (désespoir) et to spare (épargner, dans le sens : épargne-nous ça, Harry). Harry dégaine alors les interviews. La première a été diffusée dimanche 8 janvier sur la chaîne britannique ITV, (rediffusée sur TF1 lundi 9, à 23h). Lors d’un tête-à-tête avec le journaliste Marc Bradby, ami de longue date, le mari de Meghan avoue tout de go qu’il n’avait pas l’intention de “blesser” sa famille : “J’aime mon père, j’aime mon frère, j’aime ma famille et je les aimerai toujours. Rien de ce que j’ai écrit dans ce livre n’a été fait avec l’intention de les blesser ou de leur faire du tort”, argue-t-il. Aïe, c’est mal parti pour la “réconciliation” qu’il espère toujours contre une contrepartie : établir les “responsabilités” des uns et des autres et notamment sur le pourquoi de leur départ pour les Etats-Unis. Les autres ayant été diffusés aux Etats-Unis sur CBS et ABC
"La balle est dans leur camp”… retranché

On peut lui accorder d’avoir fait un pas vers la Firme, en niant qu’il ait associé sa famille au mot “racisme” : “Il y a eu des inquiétudes sur la couleur de peau de Meghan”, a avancé Harry lors de cette interview, allouant les questionnements de sa famille à des “biais inconscients” qui pour lui ne relèvent pas d’un racisme prégnant.
Pour Harry, au final, le boulot semble être fait : “Après 38 ans à voir mon histoire racontée par tant de personnes avec des déformations et des manipulations intentionnelles, cela m’a semblé le bon moment de me réapproprier mon histoire et de la raconter moi-même.” et désormais “la balle est dans leur camp”. Un camp de crise si l’on en croit les investigations de la presse britannique : Buckingham aurait établi une “salle de guerre” pour réagir de la façon la plus appropriée pour la famille royale. Une famille dont la devise est “Never explain, never complain”…
On n’en saura finalement pas plus, Bradby n’ayant pas les crocs d’un journaliste du Sun et surtout, suivant un scénario bien établi d’avance. Comme l’épilogue un peu plus ardent de la série “Meghan&Harry”.