Jean-Claude Van Damme se confie à La DH: “J’ai toujours été fier de mes racines belges”
Rencontre Jean-Claude Van Damme accorde un entretien exclusif à La Dernière Heure.
Publié le 17-03-2023 à 10h27
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Jean-Claude Van Damme, un nom gravé à jamais dans la mémoire de millions de gens. Star culte du cinéma d'action, notre JCVD national ne laisse personne indifférent. Il incarne le rêve américain. Une réussite due à une détermination sans faille. Rencontre avec un éternel battant qui nous fait le point sur une vie étoilée à l'occasion de la sortie de Jean-Claude Van Damme : Coup sur Coup, documentaire inédit d'Olivier Monssens diffusé ce vendredi soir sur La Une.
Que représente ce documentaire pour vous ?
"Disons que c’est une forme de reconnaissance. Que mon parcours artistique ne laisse pas indifférent comme mon parcours de vie. Que mon impact dans le cinéma qui est gravé à jamais dans le cinéma d’action enthousiasme des réalisateurs belges. C’est chouette. Maintenant, je n’ai pas vu ce documentaire. J’espère que les gens ne seront pas déçus."
Donc, vous n’avez aucune idée des surprises et intervenants ?
"Non, absolument pas. J’ai entendu dire qu’un journaliste de Belgique était en train de faire un documentaire sur moi mais je ne connais ni le contenu ni les intervenants."
Un documentaire qui va parler de vos hauts et vos bas ?
"Sûrement. Cette partie de détermination comme cette partie sombre. La réussite comme les erreurs. Une carrière quoi. Vous savez, il est important de connaître ses vagues et montagnes russes. Elles vous enrichissent professionnellement mais surtout elles vous donnent un peu plus de recul sur vous et les choses de la vie."

Vous avez certainement rencontré beaucoup de monde qui vous brosse encore et toujours dans le sens du poil, non ?
"Vous ne pouvez pas imaginer. Les mensonges, les promesses, les tentatives d’arnaque sont monnaie courante. Aujourd’hui, les réseaux sociaux amplifient ces phénomènes. Lorsque vous êtes connu, c’est triste mais vous devez tout le temps vous méfier de tout. Le propre de tous les artistes, c’est qu’on vous colle des rumeurs et des ragots tout le long de votre vie. Vous devenez même parano. Vous ne faites plus facilement confiance."
Tout a déjà été dit sur vous. Selon vous, pourquoi ce besoin de réaliser un documentaire sur vous ?
"Je ne sais pas. Il faut le demander à la personne qui a eu l’idée. Peut-être qu’il a essayé de percer le mystère Van Damme (Rire). Pourquoi suis-je encore là après plus de trente ans ? Ou encore, quelle est et d’où viennent ma force et ma détermination ? Pourquoi ai-je toujours cet amour des gens ? Honnêtement, je ne sais pas. Maintenant, le cinéma est présent dans la vie des gens. Il donne des émotions. Le cinéma est une façon de rendre les choses plus rêveuses. Et les gens veulent vivre avec vous des étapes de votre vie. Cela les influence dans des choix de vie personnelle et professionnelle. Vous savez, nous sommes des transmetteurs de cultures, de rêves et d’ambitions."
Comment trouvez-vous la jeunesse actuelle ? Est-elle rêveuse et ambitieuse ?
"Avec de la détermination, on peut s’en sortir et vivre ses rêves. Il est possible de s’en sortir. Mais les jeunes d’aujourd’hui n’ont plus vraiment cette motivation de souffrir pour y arriver. Ils veulent tout directement et tout tout de suite, sans effort. Ils ne sont pas prêts à travailler à fond. Ils sont dans un monde égocentrique. Ils sont déconnectés du monde et de son réalisme avec leur téléphone, etc. Une chance que ce n’est pas une généralité mais… Vous savez, ce qui m’énerve, c’est lorsque je vois des jeunes en bonne santé qui ne font pas de sport. Je ne comprends pas. Alors que nous, les anciens, même blessés, on prend notre sac de sport et on va à la salle. Bon, je ne veux pas que mes mots résonnent comme une alarme auprès de la jeunesse. Je crois fortement en la jeunesse qui a beaucoup plus de conscience que notre génération. Mais en termes de volonté de réussite, ils sont un peu chétifs."
Avez-vous envie de leur faire passer un message ?
"Qu’il est élémentaire de faire son sac de sport et d’aller dans une salle pour souffrir. Ça forge un caractère. Il est important d’avoir un comportement de gagnant dans cette vie qui est de plus en plus difficile pour eux. Ils doivent revoir certaines de leurs priorités. Être moins sur leur téléphone ou écran. Ils doivent être aux commandes de leur vie avec des objectifs."

Dans le documentaire, on s’aperçoit que malgré les années qui passent, vous ne cessez d’être présent et souvent là où l’on ne vous attend pas ?
"Oui, c’est dans ma nature. Je suis mon instinct et surtout j’aime surprendre. C’est ce qui me permet de tout le temps repousser mes limites. De faire les choses aussi différentes que possible. Pas constamment du copier-coller. Et puis vous savez, il faut aussi mesurer la chance qu’on a de faire de sa passion son métier. Tout le monde n’a pas cette chance. Donc, il ne faut pas dormir sur ses lauriers. Il faut surprendre et se surprendre. Il ne faut jamais s’imposer de limites. Il faut sans cesse se réinventer."
En plus de quarante ans de carrière, vous avez souvent surpris et bouleversé les codes. Où puisez-vous cette inépuisable inspiration ?
"Vous voulez dire inépuisable imagination. Je ne suis pas un casse-cou bien que… (Rire). Dans la vie, je l’ai toujours été mais je suis surtout un rêveur. Et ceci depuis mon enfance. Il faut savoir prendre une certaine liberté. Oser foncer. Ne pas avoir peur du ridicule. Dans ce métier, c’est très important."
En parlant de rêve, si vous n’en aviez qu’un seul, quel serait-il ?
"Que l’humain l’emporte. Je suis très triste de ces guerres dans le monde. Je souhaite qu’elle s’arrête ! L’état actuel du monde n’est pas très bon."
Selon vous, quelle arme est la plus puissante au monde ?
"L’amour ! C’est la chose la plus puissante au monde."
Dans la presse, nous avons lu que vous feriez votre dernier film avant de prendre votre retraite. Beaucoup de fans vont regretter votre départ…
"Oui, mon dernier film d’arts martiaux. J’ai démarré ma carrière avec Bloodsport. Alors pourquoi ne pas finir avec un dernier film d’arts martiaux à 62 ans ? Après, je tournerai certainement encore un film ou deux par an mais avec des comédies ou comédies dramatiques. Bien évidemment, j’ai aussi envie de naviguer avec mon bateau. J’ai toujours craqué pour un ciel bleu et une belle mer. Après avoir sillonné le monde, j’aimerais profiter du calme et changer de décor. J’ai travaillé sans cesse, toute ma vie. À mon âge, j’ai envie de profiter un peu de la vie. La vie est importante."

L’âge qui avance et les années qui passent suscitent chez vous une réflexion?
"Oui, celle de vivre. De s’accrocher au présent et de le vivre à fond. Tout peut s’arrêter demain avec une maladie, un virus ou une guerre."
Vous êtes une star, et vous êtes d’une simplicité exemplaire. Pouvez-vous nous expliquer ?
"Malgré le succès et la gloire, je suis resté profondément le garçon de Belgique. Le mec qui va à la salle de sport qui vous forge un caractère différent de ces acteurs qui se regardent juste le nombril. Dans la vie, je suis plus proche des gens qui garent des voitures dans les hôtels que des directeurs. Plus proche des valets que de mes partenaires de jeu au cinéma. Je suis loin du bling bling d’Hollywood."
Êtes-vous de ceux qui pensent que Netflix et les plateformes vont faire disparaître les salles de cinéma ?
"À l’époque, j’avais déjà dit qu’on regarderait des films sur un téléphone. Ou encore, qu’un jour, l’eau serait un problème. Qu’on risquerait d’être dans le besoin. Bon, j’avais mal formulé mes pensées. Aujourd’hui, on se rend compte que je n’étais pas à côté de la plaque. Je fais partie de la génération cinéma. Donc, je le défendrai mais il est difficile de lutter contre les plateformes. Il faut trouver un équilibre entre les deux afin qu’ils se soutiennent l’un et l’autre. Les distributeurs doivent trouver une façon d’apporter le film vers les gens."