Je ressens une profonde culpabilité à l’égard des personnes qui souffrent en ce moment, et en particulier à l’égard de mes enfants et petits-enfants, car non seulement le confinement n’a rien changé à ma vie mais il l’a améliorée d’une certaine façon.
Je vis seule en Provence, sur le versant sud du mont Ventoux, dans une maison relativement isolée, et avant cette catastrophe j’écrivais déjà tous les matins, de 7 heures à 13 heures à peu près, puis je partais sur un de mes beaux vélos rouler pendant trois heures. Je n’avais pratiquement aucune visite car les rares personnes qui me connaissent dans le village savent que j’aime la solitude. Il m’arrivait de passer dix jours sans voir personne.
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