Les HPI, ces "zèbres" hyper-sensibles rendus populaires par la série phénomène
La série phénomène HPI, les dizaines de livres sur les hypersensibles : on redécouvre toujours plus les surefficients et leurs qualités.
- Publié le 06-07-2022 à 16h14
- Mis à jour le 08-07-2022 à 14h09
:focal(1766.5x1186:1776.5x1176)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/QESZMZ4C7BBFXHVKHRLY6SKX4E.jpg)
Morgane Alvaro, mère de famille de trois enfants, divorcée, femme de ménage qui ne mâche pas ses mots, devenue consultante pour la police lilloise, a rassemblé des millions de téléspectateurs devant leur écran. Mais qu’est-ce qu’elle a de plus cette série policière au ton décalé ? Elle met en scène une femme à haut potentiel intellectuel, affichant un QI de 160. Et ça tranche carrément avec les façons de faire et de penser des "neuro-typiques", soit la majorité des êtres humains. Pour cette femme haute en couleur, les idées vont plus vite que la musique, le cerveau bouillonne et les associations d’idées non linéaires forment sa norme.
Et la série parvient très bien à mettre en scène ces mécanismes de réflexion "HPI" et la tornade d’émotions diverses qu’est Morgane Alvaro.
Un fonctionnement différent de "la norme neuro-typique", qui, tout comme les hypersensibles intéressent de plus en plus de personnes qui se découvrent finalement à fleur de peau. Souvenez-vous du livre Fort comme un hypersensible de Maurice Bartélemy qui avait fait un carton au début de 2021.
Les livres Je pense trop et Mon enfant pense trop de Christel Petitcollin ont aussi remporté un succès mondial.
Effectivement, "on parle de plus en plus de l'hypersensibilité, de la surefficience, de l'hyper potentiel, etc., et les études scientifiques sur le sujet pullulent", assure Julie Arcoulin, consultante en développement personnel, spécialisée dans les relations toxiques, le burn out et la surefficience mentale. "Zèbre, haut potentiel, surefficient, atypique, surdoué et j'en passe. Tant de mots pour définir un phénomène assez complexe. Soyons clairs : ces mots parlent de la même chose. Un cerveau qui bouillonne, qui chauffe, qui ne se met jamais en pause, qui comprend vite, qui réfléchit, qui s'interroge, qui passe d'une idée à l'autre, des émotions qui explosent, des valeurs fortes, une incompréhension de certaines choses de la société, un engagement dans des causes, une sensibilité extrême..." Cela concernerait 2 % de la population, possédant un QI de plus de 130. Mais certains surefficients peuvent très bien rater les tests. Pourquoi ? "Parce qu'ils interrogent les questions, tout est sujet à interrogations avec la présence d'émotions qui jouent en plus aux montagnes russes."
Des avantages, et des inconvénients
Penser comme un surefficient n'est pas de tout repos, comme Christel Petitcollin nous en a fait part : "Une dame me parlait de famille de hamsters dans sa tête en permanence ! Il y a deux caractéristiques neurologiques principales. La première, c'est l'hyperesthésie soit le fait d'avoir les cinq sens en alerte beaucoup plus que la normale. Ils sont dans un ressenti exacerbé. Ils sont hypersensibles aussi, hyper-émotifs.
La deuxième caractéristique, pour savoir si on est surefficient ou normo-pensant (et il n'y a là aucun sens péjoratif), c'est que les normo-pensants ont une pensée logique, séquentielle et linéaire comme un train de pensées ou une corde à nœuds avec laquelle on avance de manière logique et progressive. Chez les surefficients, la pensée part en étoile, une idée en fait jaillir dix qui en font jaillir dix autres. On imagine bien que l'organisation de la pensée est différente quand on a une corde à nœuds déroulante par rapport à une toile d'araignée dans lequel on rebondit comme un ouistiti."
Tout cela amène des inconvénients bien sûr : se sentir incompris, bizarre, différent, à fleur de peau. Mais aussi des avantages : la créativité, de l'énergie à revendre,une pensée originale… "La neurobiodiversité, c'est comme la biodiversité, c'est une bouffée d'air frais qui fait un bien fou à l'ensemble de la société, à tous niveaux", conclut d'ailleurs Christel Petitcollin.