Les sorties ciné de la semaine: Jumanji, enfin un "remake" réussi!
Jack Black incarne l’avatar de la plus belle fille du collège dans Jumanji : Welcome to the Jungle.
- Publié le 30-01-2018 à 18h57
- Mis à jour le 31-01-2018 à 15h06
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Les sorties ciné de la semaine décortiquées.
Enfin un remake réussi avec Jumanji !
Jumanji : Welcome to the Jungle. Une comédie d’action drôle, rythmée, bourrée d’autodérision
Les remakes, reboots et autres adaptations plus ou moins déguisées n’ont que très rarement marqué l’histoire du cinéma. Ou simplement fait oublier l’œuvre originale. Autant dire que les craintes étaient grandes avant de découvrir ce Jumanji : Welcome to the Jungle. Difficile d’imaginer, vingt-deux ans plus tard, Dwayne Johnson et Jack Black faire de l’ombre à l’impayable Robin Williams dans un de ses meilleurs rôles.
Notre avis Et pourtant… Pour une fois, les scénaristes se sont creusé la tête pour respecter l’esprit du jeu machiavélique dans lequel quelques ados sont pris au piège, tout en le renouvelant joyeusement. Avec une idée toute simple mais efficace : Jumanji ne se joue plus sur une table, mais avec des manettes et une console, devant sa télé. Dans le monde virtuel, chacun devient donc son avatar. Avec quelques fameuses surprises. Le freluquet romantique se transforme en musculeux Dwayne Johnson, le malabar en maigrichon porteur de sac, la rebelle en pin-up sportive et la beauté fatale en… Jack Black, barbu et bedonnant ! Chacun avec des pouvoirs dont il ignore à peu près tout, souvent très éloignés de ses compétences ou de ses manières d’être dans la vraie vie. Ce qui permet de régler virtuellement quelques comptes…
Cette source de gag, assez efficace, est renforcée par le peu de sympathie que les quatre concurrents éprouvent l’un pour l’autre. Or, impossible de s’en sortir seul, sous peine d’épuiser ses trois vies et de rester définitivement au milieu des tueurs, des rhinocéros géants, des jaguars féroces ou des serpents agressifs.
Rythmée, drôle, spectaculaire, bourrée d’autodérision et de références cocasses aux jeux vidéo, ce nouveau Jumanji offre tout ce que l’on attend d’une bonne comédie d’action. Un pur divertissement hollywoodien, soutenu par des comédiens qui ne se prennent jamais au sérieux, et qu’il n’y a vraiment aucune raison de bouder.
Mais aussi...
La forme de l’eau: La muette et l’homme-sirène
Notre avis Après L’Échine du diable et Le Labyrinthe de Pan, Guillermo Del Toro signe un nouveau conte sombre, revisitant de façon très personnelle La Belle et la Bête mais aussi La Petite Sirène. De façon inversée puisqu’il s’agit ici d’un homme-sirène. Si Elisa se sent si proche de celui-ci, c’est qu’elle aussi est incapable de parler, qu’elle aussi est, à cause de son handicap, regardée comme un monstre. L’histoire est classique mais le film est totalement habité. Sans doute parce que Del Toro livre ici beaucoup de lui-même, lui qui confie régulièrement avoir été toute sa vie "amoureux des monstres". Conte merveilleux célébrant l’engagement et la rébellion face des autorités immorales, The Shape of Water est un film très actuel. C’est aussi et avant tout un cri d’amour au cinéma - l’appartement d’Elisa ne se situe pas par hasard au-dessus d’une vieille salle passant des classiques hollywoodiens oubliés. À ce médium capable de nous transporter, pendant deux heures, dans un univers où il est naturel qu’une jeune femme tombe follement amoureuse d’un être aquatique… Magique.
Le labyrinthe : le remède mortel Fantastique Un film d’action hollywoodien banal
L’immunité, voilà le dernier grand combat de l’humanité. Les plus riches, à l’abri de leur cité fortifiée, veulent à tout prix posséder le vaccin contre la terrible épidémie qui ravage la planète. Quelques hommes sont immunisés naturellement et deviennent l’enjeu de terribles combats. Minho en fait partie. Thomas, Newt et Frypan veulent donc le sauver à tout prix, pour l’empêcher de devenir un cobaye dans les mains de Teresa.
Notre avis Fin de la trilogie du Labyrinthe. Qui a débuté sur un mode majeur, mystérieux, pour se conclure comme n’importe quel film d’action hollywoodien, avec plus d’explosions que de scénario, plus de destructions que de profondeur. Les protagonistes, si intéressants au début, sont réduits aux rangs de symboles du Bien ou du Mal. C’est vide, dépourvu d’émotion ou de suspense, tiré par les cheveux, mais spectaculaire et baigné d’eau de rose. Avant tout destiné aux ados.
Wonder Wheel: Woody Allen en mode mineur
Notre avis Les Tuche 3 n’ayant pas été montré à la presse, ce qui en dit long sur la confiance de son distributeur dans sa capacité à faire rire, Woody Allen bénéficie d’un espace médiatique que Wonder Wheel ne méritait peut-être pas. Le cinéaste de 82 ans, s’il sait toujours raconter des histoires de manière très personnelle, n’a manifestement plus grand-chose à dire. Ni à apporter sur le plan des trouvailles. Cette fois, il part d’une invraisemblable histoire de fille qui plaque un mafieux pour vivre chez son père alcoolique et sa serveuse de belle-mère pour rendre hommage aux années 50, avant tout sur le plan musical et esthétique. Le récit, cousu de fil blanc, permet juste à Justin Timberlake, James Belushi et, surtout, Kate Winslet, de faire l’étalage de leur talent d’acteur. L’histoire d’amour entre un jeune sauveteur et les deux femmes de la maison paraît terriblement artificielle. Un Woody Allen mineur, qui décevra même ses fans.