Deux grands films à l'affiche cette semaine: Ad Astra et A Rainy Day in New York
Pas facile de choisir entre Brad Pitt dans un thriller spatial psychologique ou Selena Gomez, Elle Fanning et Timothé Chalamet dans une comédie inspirée de Woody Allen.
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- Publié le 17-09-2019 à 16h24
- Mis à jour le 17-09-2019 à 17h34
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Pas facile de choisir entre Brad Pitt dans un thriller spatial psychologique ou Selena Gomez, Elle Fanning et Timothé Chalamet dans une comédie inspirée de Woody Allen.
Ad Astra: Brad Pitt au firmament
Descendre le long d’une antenne située dans l’espace, c’est à la fois la routine et le plus grand plaisir du major Roy McBride. En fait, son seul plaisir, même. Rien d’autre ne l’affecte ou ne lui procure la moindre émotion. Pas même une chute dans le vide causée par une surtension électrique. Ses chances de s’en tirer frôlent le zéro absolu, mais même lorsque les débris déchirent son parachute, c’est à peine si son pouls s’accélère. Aussi, lorsque l’armée lui apprend que son père, légende de la conquête spatiale portée disparu depuis 16 ans, serait à l’origine du phénomène de surtension électrique potentiellement mortel pour la planète tout entière, c’est à peine s’il lève un sourcil. Il faut entrer en contact avec lui ? Pas de souci, c’est un militaire, il s’exécute sans discuter. De toute façon, il n’a pas vraiment le choix. Les états d’âme, il ne connaît pas. Et pourtant, sur Mars, au lieu de suivre le protocole, il envoie un message très personnel au père qu’il idolâtrait enfant. C’est le début de ses problèmes professionnels, mais aussi de sa guérison personnelle.
Les relations familiales compliquées et leur impact sur les choix de carrière des enfants constituent les axes majeurs de la filmographie de James Gray. Mais alors qu’il les avait développés dans des fresques contemporaines (Little Odessa, Two Lovers, The Yards, We Own The Night) ou historiques (The Lost City of Z), cette fois, il s’aventure dans l’espace. Avec un film de science-fiction plus philosophique et psychologique que d’action. Mais extraordinairement soigné et esthétique.
La quête du père ou le besoin de reconnaissance sont ici explorés via un thriller létal bien ficelé, un réalisme étonnant et des hommages magnifiques à l’histoire du cinéma. James Gray se permet en effet de faire de la Lune le nouveau terrain de chasse des pirates, fait vivre sans oxygène des primates tueurs de l’espace, réinvente les grands complots militaires et décrit une société de plus en plus déshumanisée par la technologie. De quoi décontenancer les inconditionnels des grands shows hollywoodiens, mais ravir les cinéphiles qui n’ont plus été à pareille fête spatiale depuis Interstellar. Cerise sur le gâteau : Brad Pitt livre une des prestations les plus impressionnantes de sa carrière. Un vrai coup de cœur.
Notre avis: Un thriller spatial aussi esthétique que psychologique
A Rainy Day in New York : une comédie à l'humour désabusé sur la culture
Woody Allen ne devrait jamais quitter New York. Du moins, quand il tourne un film. De retour sur ses terres après de nombreux détours par Londres, Paris, Rome ou Barcelone, il retrouve comme par enchantement les thèmes et la verve qui l’ont rendu célèbre dans les années 70. Le pouvoir d’attraction du vide hollywoodien, les affres de la création, l’attirance d’une jeune étudiante naïve pour les maîtres plus âgés en plein doute, l’insatiable désir de séduire des quadras, la passion du jazz, les souvenirs amoureux et la mise à l’écart que peut provoquer la culture sont autant de sujets largement abordés avec le même humour désabusé dans Annie Hall, Manhattan ou Stardust Memories.
Alors, un film pour rien ? Que du contraire. En confiant les rôles principaux à deux des stars montantes d’Hollywood, Timothé Chalamet, Selena Gomez et Elle Fanning, Woody Allen modernise sa réflexion, intègre l’omniprésence des médias ou la fascination exercée par des stars auxquelles on attribue toutes les qualités sur la seule base de leur image publique. Au passage, il se moque des artistes tourmentés ou des journalistes avec un cynisme assez désopilant, sans jamais demander à ses comédiens de copier son phrasé comme ce fut trop souvent le cas par le passé.
Nullement révolutionnaire mais terriblement plaisant, A Rainy Day in New York fait partie de ces comédies délicieusement légères et profondes à la fois, de ces divertissements aux décors un peu surannés et pourtant tellement contemporains, bref, pleines de charme.
Les fans de Woody Allen seront aux anges, à défaut de tomber de leur chaise de surprise. Ses détracteurs trouveront qu’il bégaie encore plus que d’habitude malgré un formidable trio de comédiens. Les cinéphiles neutres, eux, risquent de succomber à l’envie folle de revoir ses œuvres d’antan. Qu’on aime ou qu’on déteste, c’est du grand Woody Allen classique.
Notre avis: Du grand Woody Allen classique