Astérix et Obélix, l'Empire du Milieu est-il à la hauteur de Mission Cléopâtre? Notre verdict !
Guillaume Canet signe divertissement inégal qui tient avant tout du film à sketches, truffé d'humour multigénérationnel. En salles à partir de ce mercredi 1er février.
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Publié le 31-01-2023 à 12h25 - Mis à jour le 31-01-2023 à 13h14
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Le ciel est tombé sur la tête de l’impératrice de Chine. Désireux d’obtenir la main de sa fille qu’elle lui refuse obstinément, et le pouvoir par la même occasion, l’infâme Deng Tsin Qin lui tend un piège dans la boutique d’Epidemaïs dont seules la princesse Fu Yi et la meilleure guerrière de l’Empire, Tat Han, parviennent à s’échapper. Une mort certaine l’attend, à moins que les fugitives, guidées par Graindemaïs, n’obtiennent l’aide des Gaulois et de leur potion magique.
L’accueil n’est cependant pas vraiment à la hauteur de leurs attentes. “Pourquoi toujours nous ?”, peste Abraracourcix, avant de céder devant les remontrances de Bonemine : Obélix et Astérix (manifestement tout autant sous le charme de la princesse que le jeune marchand phénicien qui l’accompagne) pourront prendre le char 2 CV en direction du soleil levant. Sans savoir que César, piqué au vif par Cléopâtre (”En dehors de l’Empire romain, tu es un parfait inconnu !”), emmène aussi ses légions dans la même destination, avec une arme secrète.

Zlatan Ibrahimovic se caricature lui-même
Depuis 2002 et le génial Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre d’Alain Chabat, porter sur grand écran les aventures des Gaulois tient de la gageure. Frédéric Forestier et Thomas Langmann (Astérix aux Jeux Olympiques) ou Laurent Tirard (Astérix et Obélix : Au Service de Sa Majesté) ont éprouvé les pires difficultés à soutenir la comparaison. Guillaume Canet, pour sa part, s’est fixé un défi encore plus élevé en optant pour une histoire originale plutôt que pour l’adaptation d’un album. Un choix qui l’oblige à une mise en place un peu laborieuse des nouveaux protagonistes, mais aussi à un long cheminement vers l’Orient agrémenté de scènes pas toujours très inspirées. Trop souvent, d’ailleurs, l’intrigue semble ne servir de prétexte qu’à une multitude de sketches destinés à mettre en valeur Zlatan Ibrahimovic (formidable caricature de lui-même en Antivirus), Angèle (une Falbala étonnamment jalouse), Orelsan (un Titanix désireux de savoir si la Terre est ronde) et une flopée de stars dans des rôles improbables. Gilles Lellouche, merveilleusement enfantin dans les braies d’Obélix, s’en tire haut la main, tandis que Guillaume Canet déroute en Astérix très émotif, presque dépressif ("Tu crois que c’est facile pour moi d’être toujours le plus faible et de dépendre d’une gourde ?”), végétarien et woke.
Si le scénario paraît ténu, force est de constater qu’on rit quand même souvent. Par la grâce de dialogues percutants ("Ce n’est pas la taille qui compte, mais le savoir-faire”, explique César à propos de sa stratégie militaire, avant de subir les foudres de la reine d’Égypte : “Il y en a qui n’ont ni l’un ni l’autre !”), de parodies de pubs” ("Amphore, j’adore”), d’anachronismes ("Ce sont des vraies Louboutix ?”), de clins d’œil cinématographiques (La Chèvre, Dirty Dancing, Karaté Kid, L’homme au masque de fer, Tigre et dragon, 100 000 dollars au soleil, …), de détournements musicaux ou d’autodérision ("Soyez braves, imprudents et de mauvaise foi, en un mot, soyez gaulois”).
Les femmes se battent sans potion magique

La volonté de marcher dans les sandales d’Alain Chabat se ressent aussi clairement (musique de Lionel Richie lors des coups de cœur d’Astérix, gags sur les télécommunications avec les pigeons porteurs de messages vibrant comme des SMS), tout comme celle de s’inscrire dans l’air du temps : les femmes mènent au combat (sans potion magique, grâce au kung-fu…) ou prennent toutes les décisions, même si ce vieux Jules se moque ouvertement d’elles en évoquant “les César féminins”.
Inégal, truffé d’humour multigénérationnel, ce divertissement permet globalement de passer un bon moment de détente, sans posséder la douce folie de Mission : Cléopâtre.