Sueurs froides à Hollywood: les acteurs menacent à leur tour de se mettre en grève
Comme les scénaristes, ils réclament des augmentations salariales et la réglementation de l’usage de l’intelligence artificielle.
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- Publié le 07-06-2023 à 13h34
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Ce n’est pas encore la panique à Hollywood, mais de grosses gouttes de sueurs doivent commencer à perler sur le front des dirigeants des grands studios. Déjà empêtrés dans un conflit avec les scénaristes, en grève depuis un mois, ils pourraient bientôt devoir gérer un autre arrêt de travail, venant des acteurs cette fois-ci.
À 97,91 %, les adhérents de la Sag-Aftra (le principal syndicat qui représente 160 000 comédiens) ont donné leur accord pour un mouvement de grève si aucun accord avec l’association des producteurs (AMPTP) n’était trouvé d’ici le 30 juin. Tous comme les scénaristes, ils réclament une augmentation de leur rémunération de base, mise à mal par l’inflation et les plateformes de streaming, une réglementation de l’usage de l’intelligence artificielle pour ne pas détruire les emplois, que les auditions à distance soient prises en charge par les studios comme c’était le cas auparavant, ou divers avantages sociaux.
”La perspective d’une grève n’est pas la première option, mais le dernier recours”, a expliqué Fran Drescher, la présidente de la Sag-Aftra. “Ensemble, nous nous serrons les coudes et dans l’unité nous construisons un nouveau contrat qui honore nos contributions à cette industrie remarquable, qui reflète le nouveau modèle commercial numérique et de diffusion en continu et qui tient compte de toutes nos préoccupations en matière de protection et d’avantages dans l’immédiat. Bravo Sag-Aftra, nous sommes là pour gagner.”
La pire situation depuis 1980
Cette menace, si elle devait être mise à exécution, constituerait une catastrophe pour l'industrie du cinéma. De nombreux tournages ont déjà été arrêtés en raison de la grève des scénaristes. Et sans les acteurs, tous les films s’arrêteraient sur le champ. Avec des coûts considérables pour les studios, à la fois dans l’immédiat, mais aussi dans un avenir rapproché (renégocier les contrats, trouver de nouveaux lieux de tournage, etc.) et un peu plus lointain (pénurie de fictions à proposer d’ici un an ou deux). Alors qu’ils commencent seulement à se relever du covid (les chiffres d’entrées flirtent avec les 70 % par rapport à 2019), ce nouveau coup dur, associé au flop de quelques blockbusters, pourrait les plonger dans une des pires situations depuis 1980. À l’époque, les interprètes s’étaient croisé les bras pendant trois mois pour être rémunérés aussi en fonction des médias émergents de l’époque, la vidéo et la pay TV. Ils avaient obtenu gain de cause.