Cinq César sont venus couronner son parcours, orienté vers un cinéma divertissant à l'américaine, basé sur beaucoup de psychologie, mais aussi très ancré dans la dénonciation des injustices de la société française.
Une figure marquante du 7e art. Un point de repère pour le cinéma français. A la fois un phare pour indiquer la direction d’un cinéma engagé, et un grand-père au sourire malicieux. Voilà ce qu’incarnait Bertrand Tavernier jusqu’à ce jeudi. Il faut désormais l’écrire à l’imparfait, puisqu’il est décédé à l’âge de 79 ans.
Dans son registre, la réalisation, Bertrand Tavernier était un géant, une star, même s’il n’en adoptait jamais les attitudes et préférait mettre en avant les sujets de ses films que lui-même. Ce n’est pas un hasard s’il a décroché cinq César (scénario pour Que la fête commence…, Le juge et l’assassin, Un dimanche à la campagne, réalisateur pour Que la fête commence… et Capitaine Conan), le Prix Louis Delluc pour L’horloger de Saint-Paul, L’Ours d’or à Berlin pour L’appât, le prix de la mise en scène à Cannes pour Un dimanche à la campagne ou le prix spécial du jury des European Film Awards pour La vie et rien d’autre. Chez lui, les enjeux du récit (notamment au niveau de la société) et le jeu des acteurs comptaient plus que tout le reste, et certainement que sa gloire personnelle.