Grève des services publics: "On nous traite à chaque fois comme la vache à lait chez qui on va venir chercher de l'argent"

Ce mardi matin, Maxime Binet recevait Stéphane Deldicque, le vice-président de la CSC, afin d'aborder la grève du secteur public.

M.Ch

Sur le plateau d' Il Faut qu'on parle , le syndicaliste a donné quelques précisions sur l'état actuel de la grève , notamment dans le sud du pays. "Dans certaines provinces, le mouvement a été bien suivi. Pas de trains du tout du côté de Luxembourg, Namur et Liège. A Bruxelles certains dépôtssont également en piquets de grève ce matin" , indique Stéphane Deldicque.


D'autres institutions publiques sont également en grève: on peut citer quelques communes au niveau de leur administration, certaines prisons, bpost, Proximus... Selon le vice-président de la CSC, le message est clair. "On l'aura compris, aujourd'hui les services publics veulent s'inscrire dans cette démarche de dire 'ça suffit'. Maintenons les investissements au sein de nos services publics, il est temps d'agir."

En ce qui concerne le secteur de l'enseignement, les actions du jour sont à géométrie variable. Certaines écoles peuvent accueillir les enfants, d'autres non.

Dans le cadre de la manifestation, certains syndicats, comme la CSC, préfèrent parler d'action et non pas de grève. Pourtant, l'ensemble des syndicats dressent les mêmes constats. "Nous sommes bien en front commun. Nous avions prévu que tout était possible pour l'action d'aujourd'hui, la grève en fait partie."

Pour ce qui est des revendications, un ras-le-bol général est fortement ressenti au sein des services publics, qui estiment qu'ils sont souvent sacrifiés au moment où il faut faire des économies. "On est parfois considéré comme une variable d'ajustement budgétaire. On nous demande de moins dépenser sur les moyens, les investissements... Peu importe le niveau de pouvoir, on nous traiteà chaque fois comme la vache à lait chez qui on va venir chercher de l'argent", confesse le vice-président de la CSC.

Quelles sont les priorités souhaitées par la CSC ? "Les salaires. Avec la crise que l'on connaît actuellement, aucun secteur n'est épargné. Je pense que c'est le meilleur moyen de contrer la baisse du pouvoir d'achat , analyse Stéphane Deldicque avant d'en préciser les bénéfices, mécaniquement cela fera augmenter les pensions."

Une autre mesure a été évoquée par le vice-président de la CSC, celle de l'aide pour les frais de déplacements des travailleurs. "Il faut revoir à la hausse l'intervention qu'il est possible de faire pour les déplacements entre le domicile et le lieu de travail."

Ce genre de mesure, qui impacte directement le portefeuille du travailleur, doit se faire via un dialogue social qui est actuellement problématique. "Cela devrait pouvoir se faire dans le cadre d'une concertation sociale, mais qui reste lettre morte. C'est très compliqué. Peu importe la mesure en place, elle n'est pas encore assez forte."

Selon Stéphane Deldicque, cette journée démontre au pouvoir en place qu'il est temps d'améliorer les choses. "J'ai des gens qui sont en grève, non pas pour cuire des saucisses et boire de la bière, qui vont avoir aujourd'hui une perte de salaire ! Il faut le faire, de se dire que certains vont perdre de l'argent alors qu'ils ont du mal à boucler la fin de leur mois ! Il faut donner du respect à cet engagement" , défend le vice-président de la CSC.

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