François De Smet: "Le gouvernement ne propose rien de concret pour le pouvoir d'achat"
Ce mercredi 1er juin, Maxime Binet recevait François De Smet, le président de DéFi, afin d'aborder le ras-le-bol social.
- Publié le 01-06-2022 à 09h17
- Mis à jour le 01-06-2022 à 15h26
Après le mouvement de grève nationale ce mardi, le Premier ministre Alexander De Croo a déclaré ne pas comprendre le besoin de manifester. François De Smet, lui, y voit un malaise qui dure depuis longtemps. "Cela faisait longtemps que l'on avait plus entendu monsieur De Croo dans le débat national. C'est une grève assez étrange, car on a l'impression qu'elle arrive de manière lunaire. Mais finalement, c'est l'expression d'un malaise qui est ressenti par l'ensemble de la population. C'est normal que le secteur public s'inquiète car le gouvernement ne propose rien de concret pour le pouvoir d'achat dans cette période un peu vide", analyse-t-il.
Les décisions prises par le gouvernement ne sont pas assez profondes, de véritables choix doivent être faits. "Je sais qu'avec un gouvernement composé de 7 partis, ce n'est pas tous les jours évident. Mais il ne parvient pas à produire une réforme convaincante sur le pouvoir d'achat",dénonce le député fédéral. "Nous sommes quasiment un an après l'annonce de madame Lalieux sur la réforme des pensions, et nous l'attendons toujours", martèle encore le président de Défi,qui propose sa solution pour sortir du problème: "Ce qu'il faut, c'est une réforme fiscale. Il faut d'abord moins de taxes sur le travail, un tax-shift."
Ce mercredi soir, le kern se réunit afin qu'aboutissent un certain nombre de réformes. Pensions, réformes fiscales, mesures sur le pouvoir d'achat seront les sujets sur la table ce soir. Pour François De Smet, la priorité serait "d'intégrer dans l'index le calcul des prix de l'énergie, y compris le carburant. Si on intègre cela, cela va énormément compenser et de manière plus sensible qu'une distribution de chèques contre la hausse du prix d'énergie."
En ce qui concerne l'abattage sans étourdissement, les débats touchent à leur fin. Le texte qui est en discussion risque-t-il d'être oublié ? "Sûrement pas, débute le député. Je me réjouis de la qualité du débat parlementaire comparé à celui qui se passe en dehors. Dans une société du XXIème siècle, abattre un animal sans l'étourdir, lui cause une souffrance qui n'est pas compatible avec nos normes de bien-être animal. Et surtout il n'y a pas d'incompatibilité entre l'abattage rituel et celui avec étourdissement. On prendra le temps nécessaire sans enterrer le dossier."
Olivier Maingain a déclaré qu'il fallait arrêter l'écriture du texte sur l'abattage, tant que le vote du Vlaams Belang et de la N-VA comptaient. François De Smet, lui, n'est pas du même avis. "Si le texte actuel a actuellement 50% de chances de passer, ce n'est pas à cause des deux trois voix de l'extrême-droite. Le véritable problème est qu'une partie du PS et d'Ecolo, des gens qui ont voté pour ce texte en région wallonne, décide de ne pas le voter à Bruxelles car les réalités seraient différentes", explique le président de Défi.
Il annonce ensuite que ce dossier amène une situation paradoxale. "D'un côté, on a le droit, la science et 70% des Bruxellois qui y sont favorables. Alors que de l'autre côté, on joue sur la peur. On essaye de faire croire aux gens que l'on va interdire la nourriture Halal et Kasher et l'abattage rituel, c'est faux ! C'est plus facile de faire peur aux gens en leur faisant signer une pétition. Alors qu'il faut simplement expliquer que l'abattage rituel est compatible avec l'étourdissement. C'est le cas dans plusieurs pays musulmans comme en Indonésie, en Jordanie."