WawStreet, la première plateforme de vente de NFT 100 % belge: "Un crash comme pour les cryptos? On l'a déjà connu"
Créé l’an dernier et officiellement lancée ce 31 janvier, la plateforme entend devenir la référence pour les collectionneurs passionnés. Elle propose déjà un large catalogue qui s’étoffe chaque jour.
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Publié le 04-02-2023 à 16h16
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Si l’Europe est à la traîne dans le domaine des NFT, la Belgique l’est plus encore. Mais elle se réveille enfin. La preuve : la création d’une plateforme unique en son genre, entièrement belge et consacrée à la vente des NFT. WawStreet (https://wawstreet.com) est officiellement lancée depuis le 31 janvier. À partir de la technologie de pointe Web3, elle commercialise sous licence des NFT de créateurs connus ou prometteurs. Elle entend devenir la marketplace de référence pour les collectionneurs passionnés. Rencontre avec son fondateur : Vincent Schobbens.

Comment est née cette idée de WawStreet ?
”J’ai une formation commerciale. J’ai travaillé dans la banque avant de me lancer dans l’immobilier en 1999. Ma structure tournant désormais toute seule, j’ai levé le pied depuis trois ans et je suis tombé sur un article décrivant une success story dans le domaine des NFT. Il y avait plusieurs notions qui me parlaient et correspondaient à ce dont j’avais toujours rêvé, à savoir faire une activité entrepreneuriale, mais liée aux collections. Parce que je suis un collectionneur dans l’âme. Comme beaucoup de petits garçons, j’ai collectionné des petites voitures, puis les timbres-poste, les cartes postales anciennes. Ensuite, je suis passé aux figurines liées à la bande dessinée et plus récemment aux bandes dessinées elles-mêmes.”
Pourquoi les NFT ?
”L’avantage des NFT, c’est qu’il n’y a pas tous les aléas qu’implique une collection physique : la fabrication, la production, la livraison, le stockage. Parce qu’une collection peut parfois envahir le logis. D’où l’idée de créer une marketplace de NFT. Avec WawStreet, j’ai retrouvé la passion et l’énergie que j’avais il y a vingt-trois ans quand j’ai lancé mon activité dans l’immobilier.”
La plateforme est déjà accessible ?
”Elle l’était en version beta jusqu’au 31 janvier. Depuis, nous l’avons officiellement lancée. Chose très importante : sur WawStreet, toutes les transactions se font en euros, même si la technologie blockchain est celle des cryptomonnaies. On achète en euros, on revend en euros.”
Pourquoi ne pas avoir choisi les cryptomonnaies ?
”Nous pensons que les cryptomonnaies sont beaucoup trop volatiles quant à leur valeur. Et comme dans l’avenir il y aura aussi des cryptomonnaies officielles telles que le eEuro et le eDollar, nous pensons que les cryptos non officielles seront encore plus combattues par les autorités puisqu’elles garantissent un certain anonymat, avec toutes les dérives que cela implique.”
Ne risque-t-on pas de connaître avec les NFT la même mésaventure qu’avec les cryptomonnaies ? Au départ, quand ces dernières ont été créées, c’était pour avoir une monnaie non soumise à la spéculation. On a vu ces deux dernières années une volatilité incroyable et puis un crash monumental…
”C’est vrai pour les cryptos et ça montre l’aversion qu’on peut avoir vis-à-vis de ces monnaies. C’est pour ça que j’ai pris mes distances et imposé les transactions en euros sur WawStreet. Est-ce qu’on peut craindre un scénario identique avec les NFT ? J’ai envie de dire qu’on l’a déjà connu. Il y a eu une correction sévère du marché. Les NFT ont eu un succès fou permettant d’acheter tout et n’importe quoi à n’importe quel prix sur les grandes plateformes que sont OpenSea et Rarible, qui comptent des dizaines de millions d’artistes, d’œuvres et d’acheteurs. N’importe qui peut créer un NFT ou une collection qui peut être magnifique ou ne ressembler à rien. Ou pire, qui n’est pas autorisée. Sur OpenSea, on peut trouver des collections d’œuvres de Tintin ou d’Astérix qui ne sont pas autorisées par les ayants droit de ces artistes. C’est aussi pour ça que sur WawStreet, tout un chacun ne peut pas créer sa collection. Nous avons des contrats de licence avec les ayants droit. Ce n’est qu’à cette condition qu’une collection peut être proposée sur la plateforme. Nous faisons aussi une sélection dans ce qui nous est soumis. Sur WawStreet, tous les NFT sont autorisés et proposés en séries limitées, ce qui est important pour un collectionneur. C’est un gage de qualité.”
Que trouve-t-on actuellement sur WawStreet ?
”Nous avons une vingtaine d’artistes déjà publiés et nous avons signé avec environ le double. Certains viennent spontanément frapper à notre porte pour voir s’il y a une possibilité de collaborer. C’est une bonne nouvelle pour nous.”
Des noms ?
”Nous venons d’ouvrir la rubrique musique sur WawStreet. Un couple d’artistes, Charlotte (Caluwaerts) et Reinhard (Vanbergen) (ex-Rheinzand, Das Pop, NdlR), a eu la joyeuse idée de nous donner l’exclusivité sur treize de leurs compositions. Celles-ci ne sortent que sous forme de NFT et exclusivement sur notre plateforme. Le collectionneur peut acheter soit un titre (4 euros pièce), soit tout l’album Future Perfect (40 euros, 75 euros, 500 euros et 25 000 euros pour la version platinium !). C’est une première en Belgique. Peut-être même une première mondiale ! Midam (le créateur de Kid Paddle, NdlR) avait déjà posté, à titre personnel, deux ou trois NFT sur OpenSea. Encore faut-il faire savoir que ces NFT existent ! Ici, il nous a gâtés puisqu’il a réalisé pour nous des œuvres numériques uniques. Il y a cent dessins de Blorks (les monstres dans Kid Paddle, NdlR) déclinés chacun en quatre versions.”
Vous comptez aussi investir dans le domaine des sports et, par exemple, collaborer avec les Diables rouges ?
”Nous sommes en contact avec certains Diables rouges. Dans le domaine du sport, tout est relativement compliqué. Faire une œuvre vidéo à partir d’un magnifique but, cela implique d’obtenir les droits de l’organisateur, ceux de la compétition, négocier avec les détenteurs des droits visuels. Peut-être aussi avec le photographe ou le vidéaste qui a filmé, les sponsors, la fédération, le club, le joueur ou son agent… Bref, c’est très compliqué au niveau des ayants droit. Néanmoins, nous sommes en discussion avancée avec des footballeuses, des joueurs de basket, de hockey et de golf (une première collection Sport a fait son apparition sur WawStreet avec la footballeuse internationale marocaine Ibtissam Bouharat qui évolue au KV Malines, NdlR). C’est plus simple avec les artistes parce qu’on parle directement avec eux ou avec leur galeriste.”
Qui rêvez-vous d’avoir sur votre plateforme ?
”Je n’ai pas de nom à donner. Mon rêve, c’est de faire de WawStreet une belle histoire, une success story.”
Quel conseil donneriez-vous à quelqu’un qui veut se lancer dans l’achat de NFT ?
”Comme dans l’art, je dirais d’acheter quelque chose qui vous intéresse et vous plaît. Il s’agit d’avoir le plaisir de posséder. Achetez des NFT certifiés par les ayants droit, sinon ce seront des faux n’ayant guère de valeur. Et en série limitée parce que sans ça, l’œuvre n’aura pas beaucoup de valeur. Récemment, l’ex-Moulinsart devenu Tintin Imagination a annoncé le lancement de NFT Tintin. Ce seront des NFT certifiés par les ayants droit et proposés en série limitée. Pour les passionnés, c’est du sérieux.”