Redouane Bougheraba, nouvelle star du stand-up : “Thibaut Courtois est le porte-parole du seum”
Le cash Redouane Bougheraba, nouveau phénomène du stand-up “made in Marseille', est le 1er humoriste à remplir le Palais 12 de Bruxelles le 13 mai prochain.
Publié le 06-02-2023 à 16h38
Après un Cirque Royal sold out le 27 janvier dernier, le Franco-Algérien se lance dans la plus grosse salle de spectacle de Bruxelles, le Palais 12 et ses plus de 15 000 places en configuration concert (la moitié en configuration théâtre). Le premier one man show d’un humoriste dans l’histoire du Palais 12, c’est donc ce fan de l’OM qui va le tenter le 13 mai prochain (tickets sur palais12.com). Une scène centrale, tel un ring de boxe, sera installée afin d’être au plus près des spectateurs et créant ainsi le plus grand 1er rang du monde. Histoire de “se faire vanner en 360 degrés” par le roi de clash des premiers rangs (sa marque de fabrique).
En effet, “On m’appelle Marseille”, aka Redouane Bougheraba, est en fait le nouveau phénomène du stand-up made in France : 1,2 M sur TikTok, 926 000 sur Instagram, 800 000 sur Facebook et 400 000 sur YouTube. Un humour du clash sans tabou – ses vidéos (”Un psychopathe au premier rang”, “J’ai joué au foot avec des racistes”, “Trotski, un don de Dieu”, etc.) cumulent des millions de vues. Et l’artiste de 42 ans, qui possède sa propre marque de vêtements, commence aussi à se faire un nom comme comédien. Après le film La Vie scolaire de Grand Corps malade, Classico ou Reste un peu de Gad Elmaleh, le frère de l’acteur Ali Bougheraba sera bientôt à l’affiche d’Alibi.com 2.
EN TANT QUE GRAND FAN DE FOOTBALL (L’OM ET LES BLEUS, VOIR NOTRE VIDÉO SUR DH.BE), CONSIDÉREZ-VOUS QUE LA BELGIQUE A TOUJOURS LE SEUM ?
“Non car, en fait, c’est Thibaut Courtois qui a ramené le seum. On est tous d’accord là-dessus. Les Belges sont tops et l’équipe est top. Mais Thibaut Courtois a ramené le seum avec ses réflexions. C’est lui qui a le seum et comme il est porte-parole de la Belgique, il est le porte-parole du seum ! Mais moi qui connais les Belges, qui les côtoie et suis même ami avec des Belges et des artistes de chez vous, ils n’ont pas du tout le seum !”
SERIEZ-VOUS PRÊT À DEVENIR ENTRAÎNEUR DES DIABLES ?
“Non, je laisse ça à Titi Henry. C’est toi qui vas récupérer l’épée (sourire) !”

UN MARSEILLAIS QUI MONTE À PARIS (CAPITALE DU PSG) ET Y FAIT SUCCÈS, CELA NE DOIT PAS ÊTRE FACILE…
“A Paris, je suis de temps en temps moqué mais, bizarrement, avoir un succès à Paris m’a rendu encore plus fort à Marseille. Car nul n’est prophète en son pays… Quand t’es là, on ne te calcule pas trop et quand tu vas faire rire les autres : 'non, mais il est à nous, lui ! Il est marseillais, c’est un produit de chez nous, rendez-le-nous !' Il y a vraiment une réappropriation culturelle qui se fait quand tu pars. Et encore plus quand tu réussis. Quand on joue bien à l’extérieur, comme au foot, on a la fierté des siens. On reconnaît le bruit du bonheur quand il s’en va.”
“Les gens payent pour être au premier rang, car ils savent qu’ils vont se faire mousser et ils kiffent ça !”
COMMENT EXPLIQUEZ-VOUS VOTRE SUCCÈS ?
“Par plusieurs facteurs. Le travail avant tout. Ça fait plus de dix ans que je fais ça… et il faut dix ans pour être connu du jour au lendemain. Il faut aussi un mélange de chance, de talent et de timing. Sans oublier la maturité et l’expérience. Tu ne peux pas arriver à 20 ans et faire des blagues… que vas-tu raconter de ta vie, à 17 ans, à part que ta mère te mettait des couches-culottes ! ?”
VOUS AVEZ LA RÉPUTATION DE N’AVOIR AUCUN TABOU DANS VOTRE HUMOUR ET DE CLASHER TOUTES LES COMMUNAUTÉS. PLUTÔT RARE DANS LE MILIEU, NON ?
“Oui, moi, j’allume tout le monde ! C’est rare, car on ne peut plus rien dire aujourd’hui. Tu ne peux pas faire de blagues sur les Blancs ni sur les Noirs, les Oranges, les gros, les maigres, les grands, les petits ou les aveugles. Moi, je tape sur tout le monde, il n’y a pas de racisme. Tu peux le faire si c’est bien fait. Il n’y a aucun tabou tant que cela est fait avec respect de l’autre et sans blesser personne. Mais même là, il y a encore matière à polémiquer…”
AURIEZ-VOUS DÉJÀ REÇU DES MENACES ?
“Non, jamais. Jamais personne n’est parti de mon spectacle non plus. Jamais personne n’a été vexé. Les gens payent même pour être au premier rang, car ils savent qu’ils vont se faire mousser. Et ils kiffent ça ! Je n’ai jamais vu des mecs qui m’insultent dans la rue. Ceux-là, je les cherche, mais ils se cachent sur Twitter.”
VOTRE SHOW EST TOUTEFOIS DÉCONSEILLÉ AUX MOINS DE 14 ANS…
“Oui car, jeune, tu ne comprends pas. Tu n’as pas la référence. Tu n’as pas l’humour, entre guillemets, d’adulte. Et surtout, tu vas t’ennuyer. Si je fais rire des mômes de 7 ans, c’est que j’ai raté ma vocation. Ce n’est pas la cible de mon spectacle. Je ne suis pas un mec normal (sourire) !”
PLEIN DE JEUNES VEULENT POURTANT PERCER DANS CE MÉTIER AUJOURD’HUI. L’HUMOUR, ÇA S’APPREND ?
“On est plus d’humoristes ou de gens à vouloir faire de l’humour que le public (sourire) ! Je pense qu’il faudrait faire un spectacle pour les humoristes, j’aurais encore plus de chances de remplir le Palais 12 (rire) ! Non mais c’est devenu le nouveau rap et le nouveau foot. Les jeunes voulaient devenir footballeur, mais c’est trop physique. Puis rappeur, mais c’est trop compliqué. Et aujourd’hui, tout le monde veut devenir stand-upper car, en nous voyant parler avec les gens, ils pensent que c’est facile. Alors que non. L’impro ne s’apprend pas. C’est comme si t'apprenais à être peintre. On peut t’apprendre une certaine technique, de l’aisance, à tenir un seau et maîtriser les couleurs, mais un génie de la peinture, cela ne s’apprend pas. Soit c’est dans le sang, soit non. On n’apprend pas la création. Et ce n’est pas une récréation !”