Kostia, l’humoriste belge qui monte : “Non, je ne suis pas Russe (sourire) !”
Jeune papa divorcé au prénom soviétique, le décalé Kostia traverse la Belgique -et même un peu la France !- avec son capital sympathie et son spectacle “Entre deux” qui ne laisse personne indifférent sur la place de l’homme en 2023.
Publié le 25-02-2023 à 20h32
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”T’es pas un Homme si t’as jamais fait du yoga en legging rose et crop top mauve, si t’as jamais fait une livraison de spermatozoïdes en scooter et si ta mère ne te téléphone pas toutes les 10 minutes”. Le ton est donné pour son "Entre deux" (infos et tickets via kostia.be) qui met en lumière la charge mentale des couples 2.0.
”Entre mari et papa, romantisme et célibat, féminisme et patriarcat, homme moderne et homme tout court”, Kostia questionne le public -avec des situations familiales rocambolesques ou des traits d’humour (comme les capotes connectées) sur ce que c'est d'être un homme à notre époque. “C’est dur…, sourit le papa -officiellement divorcé depuis quelques jours- de deux filles. Non mais c’est vrai que le titre du spectacle, Entre deux, vient de là. Il y a bien sûr cette histoire de papa et de transmission mais aussi cette histoire d’homme qui se retrouve célibataire, en 2022.”
L’humoriste bruxellois, grand supporter de l’Union saint-gilloise, s’explique. “Moi, je viens d’une génération où mon papa m’a éduqué dans ce monde des années 80 un peu plus patriarcal. Et je me sépare et me réveille entre guillemets dans un monde qui n’est plus comme ça. Où il faut trouver sa place car il y a une nouvelle condition de l’homme. Elle change et c’est très bien qu’elle change. Mais même la séduction et le rapport à l’autre ont beaucoup changé. Aujourd’hui, quand tu as 18 ans, tu ne réfléchis pas de la même manière que quand tu en as 40. Cet entre-deux, je les mets en opposition : la génération dans laquelle j’ai grandi et celle dans laquelle j’évolue finalement.”
Votre séparation aurait-elle été le déclic pour vous lancer dans l’humour ?
”L’idée du spectacle, je l’avais avant de me séparer. Mais la séparation a fait que l’angle a été complètement différent. Depuis toujours, j’ai fait une pyramide des rêves et tout en haut, il y avait faire du seul en scène. Je me suis juste caché derrière l’excuse qu’écrire, c’est un métier. Alors que personne ne va venir frapper à ta porte et t’offrir un spectacle. Donc, tu dois un jour te confronter à la feuille blanche."
Comme tout métier artistique, il est difficile de pouvoir en vivre. L’offre est énorme et la visibilité très petite mais c’est possible !”
Et quelles sont les origines de Kostia Zielonka ?
”Je suis Belge mais du côté de maman, on est dans une famille espagnole juive séfarade. D’où le personnage de la maman qui prend énormément de place. Du côté de mon papa, on est juif Ashkénaze polonais… un peu dans l’ambiance Rabbi Jacob (sourire) ! Mais deux familles très présentes et où l’aspect famille, justement, a une importance avec le respect et l’importance de la femme en général. Quant au prénom, Kostia, c’est russe. Ma maman, enceinte, et mon papa, ont été voir une pièce de théâtre. Il y avait le rôle d’un Kostia et là, maman avait dit à papa : si c’est un garçon, ça sera Kostia ! Du coup, l’histoire est belle, ça a commencé très tôt sur les planches et cela finit aussi sur les planches. Mais, surtout en cette période de guerre ukrainienne, je dois toujours dire : non, je ne suis pas russe (sourire) ! Kostia est en fait le diminutif de Constantin. Et on appelle les Constantin 'Kostia' jusqu’à l’âge de 14 ou 15 ans. Mais moi, c’est Kostia tout court donc j’aime bien dire que je resterai un gamin toute ma vie (sourire) !”
Est-ce toujours compliqué de percer et gagner sa vie dans le milieu de l’humour en Belgique ?
”Mon premier sketch était en 2018. J’ai ensuite été demi-finaliste du concours Next Prince of Comedy la même année et ma première mouture de spectacle est ensuite arrivée... juste avant le Covid malheureusement. Même si depuis mes passages au festival d’Avignon en 2021, je sens que le bouche à oreille fonctionne. Le Belge a aussi cette image décalée que les Français ont peut-être moins. Et humour belge signifie humour de qualité. Pour rayonner, la Fédération belge des professionnels de l’humour dont je suis membre a un rôle à jouer. Même si, comme tout métier artistique, il est difficile de percer et de pouvoir en vivre. Car l’offre est énorme et la visibilité très petite. Mais c’est possible !”
De GO qui se mouille dans les Club Med au buzz trempé de Waterloo
”Tout est parti d’un délire, ce n’était pas prévu, sourit encore Kostia au sujet de sa vidéo buzz où il prenait sa douche, en slip, à un carrefour bien connu de la ville de Waterloo. Mon pote m’envoie la vidéo le soir et je les entends tellement rigoler que je me suis dit que j’allais la poster sur Facebook.” Celui qui est en train de réfléchir à un concept vidéo à l’heure des réseaux sociaux est en fait tombé dans le bain du délire et de l’impro depuis très jeune. “J’ai été GO au Club Med pendant 5 ans entre 2000 et 2005, conclut-il. J’y ai beaucoup appris. Avec la naissance de mes filles, cela reste les meilleures années de ma vie et mes meilleurs souvenirs. Je montais sur scène tous les jours. C’est le seul endroit où l’on te permet de le faire, sans avoir fait quatre écoles de théâtre. Du coup, quand tu sais ce que tu veux faire, c’est presque un passage obligé.”
