40 ans après la mort d'Hergé, Patrice Leconte veut poursuivre les aventures de Tintin au cinéma avec Les bijoux de la Castafiore: "Cela se fera!"
Voici 40 ans, le 3 mars 1983, nous quittait un des plus grands génies de la bande dessinée. Dont les albums de Tintin continuent de se vendre extraordinairement bien partout dans le monde.
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Publié le 03-03-2023 à 11h12
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Triste journée pour tous les amateurs de bandes dessinées. Ce vendredi 3 mars, tout le neuvième art pleurera les 40 ans du décès d’un de ses plus grands génies, Hergé. L’occasion pour les bédéphiles de 7 à 77 ans de se replonger dans les 24 albums du pape de la ligne claire, et de se laisser à nouveau envahir par cette douce sensation enfantine ressentie lors de la lecture des aventures de Tintin. Car même si plus aucune nouveauté n’est sortie sur papier depuis la parution, en 1986, de l’album inachevé, Tintin et l’Alph-Art, le succès du petit reporter à la houppette ne se dément toujours pas. Aux dernières nouvelles, plus de quatre millions d’exemplaires de la collection continuent de s’acheter tous les ans, dont 500 000 en France et 1,5 million en Chine. Au total, depuis la parution de Tintin au pays des Soviets en 1930, ce seraient pas moins de 270 millions d’albums qui auraient transité dans les mains des fans du professeur Tournesol, de la Castafiore, du Capitaine Haddock ou des Dupont-Dupond. Impressionnant.
Preuve de cette popularité toujours intacte, le 10 février dernier, une couverture de Tintin en Amérique a été adjugée aux enchères pour 2,16 millions d’euros, un record pour un dessin original d’Hergé en noir et blanc.
Ce n’est pas un hasard non plus si Patrice Leconte, le réalisateur des Bronzés qui n’a jamais caché son admiration pour l’œuvre de Georges Rémi, publie dès le 15 mars un Tintin de A à Z. “Pas question d’être exhaustif, précise le communiqué. Les partis pris sont souhaités, ils sont assumés. Et le plaisir d’écrire est bien là, d’autant que l’humour en est la trame ! Bien sûr à la lettre « c » on trouvera casting et cinéma. Mais on sera surpris de trouver économie, ophicléides, Isidore Lagopède ou xilophages !”
Patrice Leconte en est persuadé: il adaptera Les bijoux de la Castafiore
Voici deux ans, Patrice Leconte s’était démené comme un beau diable pour tenter d’adapter Les bijoux de la Castafiore. Il avait trouvé des producteurs, Paramount France le soutenait, mais Steven Spielberg, qui détient toujours les droits d’adaptation cinématographiques, n’a jamais répondu à ses solliciations. Pourtant, il reste optimiste. “On est sur le coup depuis longtemps, mais on n’a pas commencé à tourner pour des histoires de droits, a-t-il expliqué sur France Inter ce 28 février. Mais cela se fera. Le patron de la société Tintinimaginatio, Nick Rodwell, une sorte de gardien du temple, est tout à fait d’accord pour que cela se fasse. Il adore ce projet. Mais cela ne dépend pas que de son bon vouloir, car les droits sont chez le studio Paramount. Je ne peux pas encore vous révéler le casting. J’ai contacté des comédiens pour avoir des accords de principe. Mais je suis encore obligé de faire mon Monsieur Mystère !”
Jaco Van Dormael rêvait aussi d'adapter Tintin
Il n’était pas le seul à rêver de faire passer Tintin du 9e au 7e art. Notre compatriote, Jaco Van Dormael est passé à deux doigts d’y parvenir. “C’est un film rêvé, car tous les films ne sont pas tournés, a-t-il expliqué à Fernand Denis, de La Libre. J’étais parti de l’histoire d’amitié avec Tchang. En effet, la difficulté avec la plupart des albums de Tintin, c’est leur structure picaresque, à la Don Quichotte. On va de rebondissement en rebondissement. En revanche, Tintin au Tibet a une structure plus proche du cinéma et surtout une dimension émotionnelle. En plus, cette histoire d’amitié commençait déjà dans Le Lotus Bleu qui pouvait donc servir en flash-back. […] À l’époque, on ne disposait pas de la technologie d’aujourd’hui ; je souhaitais travailler avec des personnages réels évoluant dans des décors en images de synthèse, autrement dit, avec des acteurs jouant devant un écran vert. J’avais pensé à Macaulay Culkin dans le rôle de Tintin, je l’avais d’ailleurs rencontré à Londres. Je voulais approcher cette sensation 2D stylisée, cela devait avoir l’air vrai et faux à la fois. Et dans l’ombre, il y avait Hergé. À un moment donné, Tintin quittait son monde pour entrer dans le réel et se retrouvait dans la chambre d’Hergé, face à son créateur. Je pense que ce n’était pas ce que Moulinsart attendait. Ils voulaient un album adapté le plus fidèlement possible.”
Ce long métrage n’a jamais vu le jour. Et on commence à craindre qu’il n’en aille de même avec le film d’animation que devait tourner Peter Jackson, en complément des aventures de Tintin : le secret de La Licorne de Steven Spielberg, sorti en 2011. Plusieurs fois confirmée, cette suite qui devait adapter Les sept boules de cristal et Tintin et le temple du soleil, n’a jamais été mise en chantier, et n’est désormais plus attendue, selon les sites spécialisés hollywoodiens, avant 2027. Vraiment dommage, car à défaut de parcourir le monde sur le papier, Tintin pourrait continuer à faire voyager ses admirateurs avec de nouvelles aventures sur grand écran.
Qui sait, peut-être le 22 mai, pour le 116e anniversaire de la naissance d’Hergé, une bonne nouvelle sera-t-elle enfin annoncée. Cela permettrait d'adoucir le chagrin ressenti ce 3 mars.