Avec "Paradis perdu", Eric-Emmanuel Schmitt entame un cycle de huit romans - "La traversée des temps - qui retrace l’histoire de l’humanité. Bluffant et passionnant.
Le premier tome fait 564 pages et l’on pourrait se dire qu’il faut être un peu fou pour annoncer d’emblée qu’il y en aura sept autres (le prochain en octobre). Mais ce serait manquer de confiance envers les lecteurs, curieux comme l’est l’auteur lui-même. La preuve : en quelques jours à peine, il s’est hissé sur la première marche des ventes à la Fnac et c’est amplement mérité.
Car, dans ce récit à la première personne, il y a bien plus que le destin d’un homme – Noam – qui va traverser le déluge sur une embarcation de fortune (ça vous rappelle quelqu’un ?). "Paradis perdu", ce n’est pas l’histoire d’un homme mais de l’Homme, de ses croyances, de ses peurs, de son apprentissage et des questions qu’il se pose depuis des millénaires. Un livre que l’auteur avait en tête depuis trente ans… “J’ai eu l’idée à 25 ans, mais je n’étais pas capable de le faire. Donc il fallait avoir des moyens romanesques, que j’ai développés pendant toutes ces années et puis accumuler cette somme de lectures qui permet d’organiser tout ça. Mais j’étais fâché contre moi-même, je me disais que je procrastinais, que j’étais un raté. En fait, j’ai bien fait d’attendre parce que le jour où je me suis assis pour commencer à l’écrire, c’est sorti. C’était prêt, mûr. C’est ce que m’a appris la vie : la sagesse de la patience”, dit-il avec élégance...