Chez nous, en matière de bande dessinée, il y a Astérix et loin derrière, tous les autres. Rien d’étonnant à ce que les dernières aventures du Gaulois - le Griffon - se classent en tête des ventes 2021 en France comme en Belgique. Ce qui l’est par contre, c’est de voir apparaître juste derrière, en France en tout cas, Goldorak. Paru aux éditions Kana, spécialiste des mangas, l’album Goldorak connaît un destin incroyable. Signé Dorison, Bajram, Cossu, Sentenac et Guillo, il s’en est écoulé près de 200 000 exemplaires chez nos voisins. Et plus de 10 000 chez nous (sur les 15 000 mis en rayon)! La demande est telle qu’à peine l’album commercialisé, l’éditeur devait réimprimer des exemplaires.
Pourtant, cela fait un bail que le robot géant, star des années 1970-80, est à la retraite, lui qui fêtait en octobre 2020 les 45 ans de la diffusion, au Japon, de son premier épisode. Oui mais voilà, pour toute une génération, Goldorak, c’est une légende et les légendes ne meurent jamais. "En 1978, deux choses arrivent en France et en Belgique : Star Wars et Goldorak. Le premier est pour les ados, le second pour les enfants. Et l’un est aussi énorme que l’autre, que ce soit en France, en Belgique ou en Italie (parce que Goldorak n’a pas été un tel succès partout en Europe, NdlR). C’est un monument de la culture populaire", souligne Denis Bajram, dessinateur et coscénariste de Goldorak, impressionné par l’engouement autour de l’album.
Qu’est-ce qui explique ce succès ?
"C’est le premier anime japonais dont on se souvienne en tant que tel. Les précédents, on n’avait pas remarqué qu’ils venaient de là-bas. C’était aussi la première fois qu’on présentait à la télé, dans des programmes pour enfants, des sujets adultes. Goldorak, c’est la vie, la mort, comment survivre à l’invasion… C’est une histoire de guerre très forte, avec des gens qui souffrent. C’est le contraire d’un dessin animé de baston un peu idiot. C’est une tragédie grecque. Ça tranchait avec les programmes jeunesse qu’on avait jusque-là."
Cette particularité n’existe que dans peu de dessins animés, même aujourd’hui…