On a écouté le nouvel album d'Indochine: voici notre avis

Nicola Sirkis et les siens sortiront 13, 13e album du groupe, le 8 septembre.

Charles Van Dievort
Bruxelles: Indochine en concert à Forest National.
Bruxelles: Indochine en concert à Forest National. ©Bernard Demoulin

Nicola Sirkis et les siens sortiront 13, 13e album du groupe, le 8 septembre. Indochine n’a peur de rien. Là où de nombreux immeubles et la plupart des hôtels évitent d’avoir un treizième étage, le groupe baptise sont nouvel album de ce chiffre si redouté par les superstitieux. Mieux encore, Nicola Sirkis et les siens enfoncent le clou en plaçant 13 titres sur le disque (deux bonus supplémentaires figureront sur les éditions Deluxe et Collector).

Pour découvrir cette galette dont la sortie est programmée le 8 septembre, Sony Music a convié la presse chez ICP, le fameux studio d’enregistrement bruxellois. Un lieu cher à Indochine puisque depuis Wax (1996), le groupe y a enregistré tout ou partie de tous ses albums, soit 9 disques avec le dernier compris.

Annoncé par les singles La vie est belle (composé par Mickaël Furnon (Mickey 3D) qui avait déjà signé le tube J’ai demandé à la lune) et Station 13 qui vient de sortie, 13 a nécessité deux ans de travail, dont beaucoup de temps consacré à la production.

On nous prévient d’emblée : "Le son est très new wave mais aussi très actuel". Et c’est vrai que ce 13e album offre un voyage dans le temps, un certain revival des années 80. C’est très perceptible sur des titres comme Back Sky qui ouvre l’album, l’excellent Station 13 et le survitaminé Suffragettes BB avec ses synthés analogiques qui rappellent OMD (Orchestral Manoeuvre in the Dark). Ou encore sur Cartagène qui lorgne vers les géniaux Talking Heads de David Byrne. Faut-il s’en étonner lorsqu’on sait que Mick Guzauski est aux manettes du mixage, lui qui a officié pour ces derniers, mais aussi Madonna, Michael Jackson, Eric Clapton Jennifer Lopez et bien d’autres.

Mais le voyage auquel Nicola Sirkis et oLi dE Sat (alias Olivier Gérard) nous convient ne se limite pas à ce flash-back. Ce sont toutes les périodes traversées par le groupe qui sont passées en revue. Le tout assaisonné de sonorités nettement plus contemporaines. Avec à la clé quelques belles surprises : le très beau Henry Darger ou le remuant et désespéré Tomboy 1. Et le mastering signé Chab (Daft Punk, Air, etc.) n’est pas étranger au côté actuel du son proposé.

Sur le fond, Indochine ne fait pas dans la dentelle. Le propos est sombre : "Tous mes héros sont morts", chante Nicola Sirkis sur Station 13; "Un pays infernal, à nous la petite mort" sur Un été français; "Nos paradis ont disparu. On les a laissés filer" sur Cartagène. Et les thèmes du moment ne sont pas oubliés : le féminisme (Suffragettes BB), la sexualité (Tomboy 1) ou les États-Unis version 2017 avec Trump le Monde.

Au rayon casting, outre Mickaël Furnon, Kiddy Smile tout comme Asia Argento donnent de la voix et Jean-Louis Murat signe le texte de Karma Girls.

N’en déplaise aux détracteurs d’Indochine, il y a quelques singles potentiels bien accrocheurs sur ce disque dont on se dit aussi qu’il est taillé pour la scène étant donné les rythmes énergiques et les sonorités qu’il propose. Ça tombe bien puisqu’Indochine sera en tournée en 2018. Son 13 Tour fera étape au Palais 12 de Bruxelles les 17 et 18 mars.

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