Fabienne Thibeault évoque France Gall: "Elle avait un côté popote"
À l’époque de Starmania, Fabienne Thibeault a vécu chez France Gall et Michel Berger.
Publié le 08-01-2018 à 13h58
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À l’époque de Starmania, Fabienne Thibeault a vécu chez France Gall et Michel Berger. Fabienne Thibeault a 26 ans quand elle débarque à Paris pour intégrer la troupe de Starmania. C’est chez France Gall et Michel Berger que la jeune Québécoise va habiter pendant plusieurs semaines. Des moments qu’elle n’a jamais oubliés. "Je suis triste. France a perdu son combat contre cette horreur, ce cancer contre lequel elle se battait avec beaucoup de courage depuis plusieurs années. C’est dur parce qu’il y en a beaucoup qui partent. On ouvre l’année avec la perte de cette voix, d’un répertoire, d’une image qui nous a marqués pendant les cinquante-cinq dernières années. C’est une façon très triste d’aborder les quarante ans de Starmania."
Vous la connaissiez avant Starmania ?
"Au Québec, on ne connaissait pas les artistes des années 60, les Johnny, Sylvie Vartan, Françoise Hardy, etc. Et l’Eurovision non plus. J’ai découvert France dans ce qu’elle a fait de mieux dans sa vie d’artiste : son travail avec Michel Berger. C’est avec lui qu’elle a dévoilé tout son talent, sa musicalité, la qualité de sa voix, son charme et son charisme."
Vous avez partagé son quotidien. À quoi ressemblait-il ?
"Michel était beaucoup à son piano et France à ses fourneaux. Lorsque Michel disait ‘Je vais mettre mon pull bleu’, elle répondait ‘Non, tu ne porteras pas ce pull, tu mettras le jaune’. C’était assez rigolo pour moi qui, avec mes grandes jupes et mes sabots, me foutais de la couleur des pulls. J’étais une petite Québécoise qui venait de Montréal et qui ne connaissait pas Paris. C’est elle qui est venue avec moi acheter mes vêtements pour la promotion de Starmania. France aimait beaucoup conseiller et diriger. Elle me surveillait un peu, disait ce que je devais manger ou pas, etc. Elle aimait beaucoup la vie de maison quotidienne, ce qui était assez étonnant pour la star qu’elle était. Elle avait un côté popote qu’elle assumait d’ailleurs très bien. Elle était très capable d’être chez elle en chaussettes et en robe de chambre."
Conservez-vous en mémoire un moment précis avec elle ?
"Au moment de Starmania, elle vivait une situation qui n’était pas évidente. Elle était l’artiste la plus connue du spectacle et donc très sollicitée par les médias. La production attendait beaucoup qu’elle en fasse la promotion et ça conduisait à des petits clashs. Lors des répétitions, les choristes, ou même Diane Dufresne, se demandaient où elle était passée alors qu’elle était partie faire la promotion. Ce n’était donc pas facile pour elle. D’autant que ce n’était pas une fille de troupe alors que Starmania, c’était un spectacle où nous étions tous sur scène soi-disant à égal niveau. J’ai ressenti qu’elle se sentait à la fois incluse et exclue."