“Dans Paris, Paris dégoûtant... Seuls les rats sont contents": Pierre Perret dézingue Paris en chanson et s'attire des critiques

Le chanteur n’a jamais eu sa langue en poche. Il déplore avec sa verve habituelle ce qu’est devenu Paris.

Photos Ennio Cameriere : Pierre Perret, né le 9 juillet 1934 à Castelsarrasin, est un auteur-compositeur-interprète français. Auteur jouant sur les mots et la musicalité de la langue française, Pierre Perret ne dédaigne pas pour autant l’argot, qu'il emploie à dessein dans de nombreux textes (Ennio Cameriere)
Les années passent, Pierre Perret, lui, n'a pas perdu son esprit frondeur et la qualité de sa plume. ©Ennio Cameriere

À 88 ans, Pierre Perret ne craint plus rien. A-t-il seulement un jour craint quiconque, lui qui s’était attiré les foudres de la bien-pensance lorsqu’il avait chanté “Le zizi” au point de voir l’épouse de Valéry Giscard d’Estaing tout faire pour le priver d’accès aux médias ? Quant à sa plume, elle ne craint pas plus les années qui passent. Elle se révèle toujours aussi redoutable.

La preuve avec la nouvelle chanson que le chanteur a dévoilée vendredi sur YouTube : “Paris saccagé”. Il y charge la mairie de Paris et sa patronne Anne Hidalgo : “Pauvre Paris/Paris enlaidi/Dans quel état ils t’ont mis/Ils avaient promis le Nirvana/Et c’est la bérézina”, chante-t-il accompagné d’un clip dans lequel il apparaît roulant à vélo dans les rues de la capitale française sur un air d’accordéon.

Dénonce-t-il l’état des rues alors que les immondices s’y accumulent en raison de la grève des éboueurs qui dénoncent la réforme des retraites voulue par le président Emmanuel Macron ? Non, ça va bien plus loin que ça. C’est la gestion de la ville dans son ensemble qui est l’objet de son courroux : “Pauvre Paris devenu si cra-cra/On sait bien qui t’a fait ça/C’est les crânes des piafs dégourdis/Qui bouffent des graines à la mairie”.

Il y va à la sulfateuse : “Dans Paris, hiver comme été/On touche pas à a saleté”. “Dans Paris, Paris dégoûtant/Seuls les rats sont contents/Ils savent qu’ici les vegans pas idiots/Les nourrissent qu’avec du bio”. Ou encore : “Les déjections qui fleurissent les trottoirs/Décorent ce grand dépotoir”.

Il n’épargne rien ni personne, que ce soient ceux qui ont transformé Paris en “pétaudière”, “les plastocs jaunes/Les affreux bitoniaux/qui bornent les pistes à vélo” ni les plots de béton. Il pointe du doigt les vélos et les trottinettes qui grillent les feux à tour de bras, les tags et autres graffitis.

Les écologistes en prennent aussi pour leur grade : “Pauvre Paris, Paris enlaidi/Te voilà fringué Waterloo/Par nos gentils écolos”.

Sa charge à l’encontre des autorités de la ville ne fait pas que des heureux. Des internautes n’ont pas hésité à le recadrer : “Comme quoi les retraites tardives n’ont pas que du bon…”, “Et dire que plus jeune, cet esprit envolé et libertaire aurait tellement adoré la transformation en cours de Paris. Il l’aurait même chantée”, “Le fond vert à la fin pour bien nous rappeler que vous n’avez pas fait de vélo dans Paris. Vous devriez essayer. Paris n’a jamais été aussi agréable, que parcouru à vélo”, “Quelle honte ! Passer de 'Lili' à ça ! C’est suite à quoi ? Un contrôle fiscal”

Pierre Perret avait déjà sorti la grosse artillerie pendant les confinements avec son titre “Les confinis” dans lequel il prenait pour cible les politiques et autres médecins stars du petit écran pendant la pandémie.

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