Core Festival : Angèle sort le show à l'américaine pour célébrer Bruxelles
La Bruxelloise a lancé sa saison des festivals de l’été de la plus belle manière qui soit. Son spectacle et sa prestation au pied de l’Atomium ont pris de la maturité.
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- Publié le 28-05-2023 à 11h12
- Mis à jour le 28-05-2023 à 11h15
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C’était le rendez-vous de la première journée de la seconde édition du Core Festival organisé dans le parc d’Osseghem, au pied de l’Atomium, à Bruxelles. Un beau et chaud samedi lors duquel le public s’est donné rendez-vous en masse devant la scène principale pour voir Angèle clôturer la soirée. L’occasion de redécouvrir la Bruxelloise après son échappée nord-américaine et ses dates à l’étranger, Londres et Amsterdam.
Il y a un an, lors de son premier concert à Forest National avec son nouveau show, elle nous avait enchantés avec ses prestations en solo au piano, tandis que certaines parties de son set nous avaient paru trop “girly”, trop destinées aux jeunes filles. On s’attendait à revivre la même chose à la vue de l’affichage proposé sur l’immense écran géant qui entourait la scène avant le début du concert. Sur un fond jaune flashy apparaissait en rose tout aussi flashy le chiffre 95, du nom de son second et dernier album en date d’Angèle, ainsi que le rail d’une montagne russe tiré de l’illustration de ce même disque.
Maturité scénique évidente
Pourtant, dès les premières mesures, ce côté girly est balayé. Angèle est bien décidée à en mettre plein la vue au public, à son public. Le son est percutant, l’attitude résolument assurée et le rendu “waouw”. De 22 h 30 a passé une heure du matin, elle va livrer une prestation 5 étoiles dans laquelle transparaît toute la maturité scénique acquise ces derniers mois. Est-ce l’effet Coachella ou le passage par les États-Unis et le Canada ? Qu’importe, le résultat est là. Angèle a livré un show à l’américaine, façon Dua Lipa (qui n’est pas américaine, rappelons-le), Britney Spears, Taylor Swift et consorts. Toutes proportions gardées, s’entend.

Dans sa ravissante tenue Chanel, top et jupette fendue, elle se montre plus sexy que jamais. Tout comme ses chorégraphies et celles de ses six danseurs. La Bruxelloise a clairement gagné en maturité scénique. Un ressenti encore accentué par l’habillage vidéo qui accompagne ce concert. Tout de suite, le côté “girly” a été remplacé par des illustrations plus léchées, de celles qui donnent un supplément d’âme aux titres proposés. Il n’y aura quasiment pas de ces effets old school qui ne nous avaient pas convaincus à Forest National, à savoir ces montages avec des images pixélisées de Pépette (son chien) et autres icônes sorties des ordinateurs des années 90.
Musicalement aussi, la maturité s’affiche sur la scène du parc d’Osseghem. C’est carré et punchy, avec des arrangements qui nous sont apparus plus travaillés et en adéquation avec ce qu’on attend d’une prestation en festival. Bye bye les passages en solo au piano – logique dans ce genre d’environnement – mais c’est sans conséquence sur le set. Bien au contraire, Angèle a mené son show tambour battant, ce qu’on attend pour une prestation en plein air.
Impérial Damso
Après “Plus de sens “et “Tu me regardes en ouverture”, un constat s’impose : “Ta reine” (avec désormais, lors de chaque interprétation, le drapeau arc-en-ciel, signe de ralliement de la communauté LGBT +),“Libre” et “Flou” sont devenus les titres phares de la setlist hors rappel. Ils ont pris une nouvelle dimension sur scène et c’est autour d’eux que s’articule tout le reste. On apprécie. “Fever” et “Balance ton quoi” qui clôturent le premier (gros) service avant le rappel. Deux incontournables pour le public.
Mais LE moment de la soirée, c’est le rappel, quand Angèle dégaine “Démons”. La batterie claque comme jamais et les arrangements se font tendus, presque oppressants. Mais aussi irrésistibles. Et puis, venu de nulle part, débarque Damso, impérial. C’est l’invité surprise de la soirée. Il met le feu parmi les 20 000 personnes qui assistent au concert. Démarche nonchalante, flow comme on l’aime, il lui suffit d’apparaître pour propulser le tout dans une autre dimension.

La connivence avec Angèle est évidente. On se prend à rêver d’un album entier réunissant ces deux-là. Sur disque, le titre était déjà impressionnant, sur scène, il est tout simplement géant. Une prestation de stars internationales. On se prend du coup à remarquer l’absence de Roméo Elvis sur “Tout oublier” alors qu’Angèle joue à domicile…
La cour des grands
Sans surprise, la Bruxelloise a clôturé son concert avec son hymne à Bruxelles (et à la Belgique). Un “Bruxelles je t’aime” de circonstance, livre avec une joie évidente pour le plus grand plaisir du public. Ça balance dans tous les sens, ça chante de partout. Quoi de mieux pour repartir le cœur léger vers chez soi malgré l’heure tardive ?
Angèle l’a dit à plusieurs reprises, elle était heureuse de commencer sa saison des festivals par Bruxelles. Ça s’est vu sur scène. Les sourires n’étaient pas forcés, l’énergie déployée évidente et l’investissement total. Cela fait plaisir alors qu’elle est sur la route depuis de si longs mois. Mais ce qui saute aux yeux et s’impose dans les oreilles, c’est la maturité scénique qu’elle a acquise. N’en déplaise à ses détracteurs, elle a fait un pas de plus dans la cour des grands.