Un show à la cadence infernale: à l'ING Arena, Fred Again.. a transformé Bruxelles en temple de la dance
Le super producteur a fait tremblé sa communauté samedi soir, à l'ING Arena.
- Publié le 17-09-2023 à 13h58
:focal(1085x726:1095x716)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/2OOFO77JWFE4HMC2JOU6KIED2Q.png)
C'est l'histoire d'un homme de l'ombre devenu à son tour une superstar. Auteur et producteur des fleurons de la musique british (Brian Eno, Ed Sheeran, Stormzy, FKA Twigs), Frederick John Philip Gibson est passé en 2021 dans une autre dimension avec son premier single "Marea(We’ve Lost Dancing)" en featuring avec The Blessed Madonna. Un morceau à la fois contemplatif et énergique sorti en pleine pandémie, invitation à la fête pour toute une génération en manque de dancefloor, qui voyait Fred Again.. apparaître comme un dealer d'échappatoires. Depuis, l'ascension du petit prodige est fulgurante.
En seulement deux ans, le Londonien a sorti une trilogie d'albums sous l'étiquette Actual Life, succession de beats nerveux et de spleens où il évoque sa santé mentale, avec toujours en fond sonore des enregistrements de la vie réelle, pris avec son téléphone ou piqués à ses potes. Une sorte de dance émotionnelle ancrée dans la réalité qui va le faire exploser, le menant de Coachella à Glastonbury, en passant par Rock Werchter cet été où il a littéralement fait trembler le sol. On ne pouvait donc pas rater son retour sur le sol belge.
Le maître de la rave
Il arrive avec dix minutes de retard sur la scène de l'ING Arena, plongée dans une folie assez indescriptible. Les fans de Fred Again.. sont jeunes, hardcore et déjà littéralement en transe. Mini-caméra en mode selfie à la main, Fred Gibson déboule sur scène et son visage apparaît sur les trois écrans rectangulaires disposés derrière lui, comme le héros adoubé d'une génération qui a grandi un smartphone à la main. Tout le long du show, des vidéos prises au téléphones sont d'ailleurs projetées en arrière-plan : des moments de la vie de tous les jours, des fragments de ce Actual Life récité pendant 1h30.

Depuis sa console, Fred again.. immerge son public avec une longue intro sentimentale, s'assure que tout le monde se sent bien en sécurité ("Are you feeling safe Brussels ?") et plonge la salle dans une zone confortable, invitant tout le monde à s'accaparer l'espace tout en respectant les autres. "Carlos (make it thru)" et "Kyle (i found you)" servent de parfaite rampe de lancement avant que les choses sérieuses ne commencent. Les BPM se font plus rapides sur "Tate (how i feel)" et "Bleu (better with time)", la foule s'emballe, des vagues de couleurs chaudes illuminent l'autoroute d'écrans LED accrochés au plafond. La grande rave totale attendue commence véritablement.

Cadence infernale
La pièce de résistance a lieu à mi-spectacle lorsque Fred fend la foule en délire pour atteindre le centre de la salle, duquel il poursuit sa performance sur un podium. Au-dessus de son crâne est suspendue une plateforme baignée de lumière. Du DJ set géant face à 15 000 personnes, le show devient plus intime (et plus fou aussi) grâce à cet habile procédé. "Turn On the Lights again..", l'un de ses tubes taillé pour la dancefloor, vient rendre la salle étouffante. Tout le monde ou presque saute à pieds joints sur "Rumble", son feat. très techno avec Skrillex. Et la cadence ne baissera quasi pas jusqu'à la fin.

L'interaction en live avec DJ Tony Friend, qui le suit sur toutes ses scènes, est réalisée de manière très habile et les deux garçons se répondent du tac-au-tac pour faire monter la sauce. "Freddy", comme ses fans l'appellent, vient également poser sa belle voix sur le sublime "Sabrina"(i am a party)". Le mix très attendu de "Chanel" de Frank Ocean et "A New Error" de Moderat est surpuissant, "Danielle (smile on my face)" avec la voix de 070 Shake semble connecter toute la salle. Les 15 dernières minutes du concert ne sont que fusion, danse, sauts et enlacements entre groupes d'amis. "Marea (we've lost dancing)", "Delilah (pull me out of this)" et "Billie (loving arms)" viennent clôturer en apothéose cette immense communion réjouissante. De nombreux fans vont sûrement rejoindre les différents clubs de Bruxelles pour prolonger l'euphorie, mais avant ça une fête improvisée se joue à la sortie de la salle. Fred Gibson a unifié son public et c'est là son plus bel accomplissement.