Putain, putain, c’est vachement triste, Arno s’en est allé. Le chanteur, incarnation du rock made in Belgium, dernier représentant avec Eddy Merckx et Salvatore Adamo d’une certaine Belgique, est parti rejoindre son comparse Paul Couter (le C dans TC Matic, c’était lui, tandis que le T venait de Hintjens, le nom de famille d’Arno dont les vrais prénoms étaient Arnold Charles Ernest). Il a été emporté par le cancer du pancréas qui lui avait été diagnostiqué fin 2019. Il allait avoir 73 ans dans un mois.
L’annulation du concert qu’il devait donner à l’Ancienne Belgique le mardi 15 mars était un signe qui ne trompait pas, pensait-on. Il allait mal, très mal... Pourtant, quelques jours plus tard, sur France Inter, il annonçait enregistrer un nouvel album. Un disque qu’il a mis en boîte il y a quelques jours à peine et qui doit encore être mixé et masterisé avant une sortie en juin. Dessus, il y aura des titres réalisés en compagnie de son fils avait-il confié au micro de la radio.
Jusqu’au bout, Arno a voulu vivre la vie qu’il s’était offerte, une existence tout en musique et en concert. Ces deux derniers mois, terriblement affaibli et amaigri par la maladie, il avait donné ses six derniers concerts: quatre à l’AB, son second chez lui à Bruxelles, avec notamment un duo en compagnie de Stromae sur "Putain Putain", et deux au Kursaal d’Ostende, sa ville natale.