Aux dires de John Hastry, directeur et fondateur du studio ICP à Bruxelles, il serait l’un des seuls grands artistes français à ne jamais y avoir enregistré. Pourtant, Daniel Bevilacqua, dit Christophe, y trouvera tout pour s’y sentir chez lui. Comme dans son appartement du boulevard Montparnasse, s’y amasse une foule de vestiges des années rock’n’roll, cinquante et soixante : juke-box, mobilier, disques d’or, photos d’artistes… Si ce n’est pas pour enregistrer, Christophe est là pour parler de son nouvel album, Les vestiges du chaos, splendide recueil de chansons sur fond de trouvailles musicales. Les deux faces de l’artiste Christophe pour le prix d’une. Micro.
Dans quel état d’esprit a été conçu le nouvel album ?
"Je n’ai pas spécialement d’état d’esprit pour faire un album parce que je ne fais pas d’album. Je commence à faire de la musique et puis après, au bout d’un moment, il y a le profilage, le profil disons, d’une vision d’album qui commence à apparaître. Et là, effectivement, bon ben, je rentre dans un assemblage et une création possible, et tout ce travail sur les maquettes. J’ai toujours le plaisir de découvrir la nouvelle technologie."
Mais le titre, Les vestiges du chaos, qu’évoque-t-il ?
"Il y a eu le chaos, c’est le premier album où je connais le chaos. Par chaos, je veux dire l’incompréhension avec les gens avec qui je travaille, aussi bien les musiciens que de mon label. À ce moment-là, j’ai un peu envoyé les maquettes, et ce que je recevais par rapport à ce que j’avais donné comme travail était complètement dans une autre dimension, qui n’était pas la mienne. Donc, j’ai dit j’arrête, faut que je recommence tout, ma maison de disques m’a dit ‘ ah non on n’est pas d’accord ’, j’ai dit ‘ bon ben on arrête, ben oui on arrête ’, donc il y a eu le chaos de l’arrêt. Il y a deux ans, ce qui fait que l’album a pris un an et demi de retard, à cause de l’incompréhension. Après, j’ai mis moi-même la main à la pâte, j’ai tout revisité, pour donner ce que ça donne là. Quand j’ai eu quelque chose qui me ressemblait vraiment, j’ai envoyé, et puis ça a été très bien reçu par la maison de disques, mais j’ai quand même un peu touché le fond. Donc les vestiges, ce sont les ressorties, le retravail de ce chaos-là."
Il se dit que vous avez été manger avec Johnny et Eddy récemment…
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