À 37 ans, Soprano est de retour avec un nouvel album. Malgré les événements tragiques qui se sont succédé en France depuis deux ans, le rappeur marseillais garde espoir et il le clame sur L’Everest , un disque aux paroles touchantes.
Pourquoi avoir intitulé votre album L’Everest ?
"C’est une métaphore à propos du dépassement de soi. Je veux donner de la force aux jeunes en leur montrant que même si je viens des quartiers nord de Marseille, j’ai pu faire de belles choses dans ma vie. Avec cet album, je leur dis qu’on peut franchir l’Everest."
Vous avez l’impression que la jeunesse d’aujourd’hui a baissé les bras ?
"Ma génération, celle d’IAM et de NTM, était déjà découragée. Mais j’ai l’impression qu’aujourd’hui, ça a empiré. Il est encore plus important de nos jours de chanter des propos positifs pour que les jeunes puissent encore y croire. Ils sont déjà trop nombreux à ne plus y croire autant qu’avant, voire plus du tout."
Comment peut-on être positif après ce qui s’est passé en France : les attentats contre Charlie Hebdo, le Bataclan, Nice ?
"Il s’est passé beaucoup de choses en France mais il s’en passe aussi beaucoup d’autres dans le monde. Regardez ce qui arrive aux États-Unis avec les policiers et les Noirs. C’est pourquoi nous avons besoin de croire à des jours meilleurs et c’est ce que j’essaie de faire à travers ma musique. Je sais que ça fait Bisounours, mais il y a tellement de gens qui ont souffert qu’on en a besoin."
Sans oublier les récentes attaques contre les policiers en France…
"Il y a une vraie rupture entre de nombreux jeunes et le système de l’État, cela fait des années qu’on le dit à travers le rap. Dans les années 80, Coluche disait :
L’état du monde alimente tout votre album. C’est le cas dans Le diable ne s’habille plus en Prada . Comment est né ce titre ?
"Brel a fait une chanson intitulée
Cette chanson semble porter tout votre album. Est-ce le cas ?
"C’est le cœur de ce disque. J’ai dit à ceux qui composent pour moi qu’on pouvait faire un titre à la Freddie Mercury, mixant le rock, l’opéra et la pop. On a donc mélangé un thème au piano de Beethoven qu’on a trafiqué façon opéra, auquel on a ajouté un rythme urbain à la Drake. Et au milieu on a mis un pont comme Coldplay en fait. Et pour le refrain, on s’est inspiré de Balavoine façon