"Lockwood and Co", la série british entre "Ghostbusters" et "Stranger Things"
Avec réussite, le réalisateur Joe Cornish adapte la série d’un auteur de fantasy britannique. Sur Netflix.
Publié le 27-01-2023 à 19h20
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D’emblée, le générique annonce la couleur. "Vagues de mort" ; "Couvre-feu nocturne imposé" ; "Choc économique…" Ça vous rappelle de mauvais souvenirs ? L’épidémie décrite sévit dans le monde entier mais ce n’est, pourtant, pas le Covid-19. C’est une invasion de fantômes imaginée par Jonathan Stroud.
Ce nom ne vous dit, peut-être, pas grand-chose mais les ouvrages de l’auteur de fantasy britannique ont été traduits dans trente-cinq langues et écoulés à plus de six millions d’exemplaires. Son œuvre la plus connue - Trilogie de Bartiméus - précède la série de livres aujourd’hui adaptée sur Netflix : Lockwood and Co.
Des ados brillants
Lockwood and Co., c’est une entreprise londonienne bien particulière. D’abord, parce qu’elle s’est spécialisée dans le nettoyage des lieux squattés par les esprits. À la Ghostbusters. Ensuite, parce qu’elle est gérée par deux ados aussi doués qu’ils sont bras cassés : Anthony Lockwood (Cameron Chapman) et George Cubbin (Ali Hadji-Heshmati).
La législation anglaise n’est apparemment pas très regardante concernant le travail des enfants. La nouvelle recrue de l’agence a, par exemple, fait ses débuts dans le métier à 13 ans.
Le don de Lucy : l’ouïe
Lucy Carlyle (Ruby Stokes déjà vue dans La Chronique des Bridgerton) s’est fait les dents en poursuivant des spectres dans son bled du nord de l’Angleterre. Une aubaine pécuniaire pour sa mère aussi chaleureuse qu’un crachin d’hiver à Manchester.
Comme Haley Joel Osment dans Sixième Sens, Lucy voit des morts depuis toute petite. Surtout, elle les entend. En fermant les yeux, elle capte les cris d’un homme qui a trépassé en chutant dans les escaliers. Une fois à leurs trousses, les chasseurs ne doivent pas se rater, car les fantômes ne sont pas tous des copains.
Ceux de “Type 1” sont les moins violents, les “Casper de Type 2” sont vraiment dangereux. Si la bande ne parvient pas à les tuer, les spectres blanchissent les yeux de leurs victimes en les laissant paralysées. En rejoignant Georges et Anthony, Lucy ne se facilite pas vraiment la vie. Ses ennuis : des entreprises concurrentes, une agence de régulation étatique louche et un cold-case autour d’une actrice particulièrement coriace à résoudre.
Les adultes sont lâches
Le réalisateur britannique Joe Cornish a été choisi pour adapter la série d’ouvrages à l’écran. Très bon choix. Le film Attack the Block (qui l’a révélé en 2011 mettait déjà aux prises des ados (la bande d’une cité) avec des événements paranormaux (des aliens). Soit cinq ans avant le phénomène Stranger Things. Dans un monde qui part en vrille, Cornish mise, une nouvelle fois, sur la jeunesse quand la plupart des adultes sont dépeints comme des lâches.
Résultat : l’écriture est intelligente, les dialogues mordants et drôles, les rebondissements plutôt accrocheurs, les personnages nuancés et attachants… Cette adaptation a, en tout cas, plu à Jonathan Stroud. Dans un tweet publié ce vendredi, l’auteur britannique a remercié ses “amis” de Complete Fiction Pictures (la boîte de production de Cornish) et de Netflix UK “pour avoir réussi ce tour de force”, selon ses mots. “C’est parfait, juste parfait”, a-t-il conclu.
”Lockwood and Co” – Série fantastique de Joe Cornish – Avec Ruby Stokes, Cameron Chapman, Ali Hadji-Heshmati… Dispo sur Netflix (8 × 45').
