«Je me défonçais du matin au soir»

Frédéric Seront
«Je me défonçais du matin au soir»
©FRANCE 2

Tentative de suicide, cocaïne, homosexualité... Dans son autobiographie, Ardisson dit tout
BRUXELLES Thierry Ardisson a beau être un fervent catholique, on sait depuis longtemps qu'il n'a jamais rien eu d'un saint. Mais quand même, là, ça dépasse tout ce qu'on pouvait imaginer! Dans son autobiographie, intitulée Confessions d'un baby-boomer, qui sort le 16 septembre chez Flammarion, l'animateur laisse tomber sa veste noire pour se mettre à nu. L'homme, qui est aujourd'hui revenu en grande partie de ses excès (il est marié depuis 20 ans avec la même femme, Béatrice, avec qui il a 3 enfants), y dresse un portrait peu reluisant de lui-même.

Comment il a plongé: la vie d'Ardisson bascule en 1966 sur une plage de Juan-les-Pins lorsqu'il est abordé par Johnny Honeywood, patron d'une boîte de nuit. A l'époque, Thierry n'a que 17 ans et Honeywood lui propose de devenir DJ. «Ce type m'a mis sur la voie de ce que serait ma vie. Une vie avec de la musique, du spectacle, de la drogue, du sexe, du fric, des livres, de la télé. Tout est parti de ce coin de plage.»

Homosexualité: l'animateur décrit «les folies orgiaques des chambres de Juan-les-Pins où les mecs baisaient entre eux.» Il affirme qu'il se contentait de regarder. Mais il ira malgré tout une fois plus loin. «Un de ces soirs, je me suis fait un mec. On s'est roulé des pelles dans la voiture. Il est monté chez moi. On ne peut pas dire que j'y ai pris du plaisir.»

Avortement: «C'est sans doute un soir de haschich que j'ai mis Christiane, ma première épouse, enceinte. Et j'ai fait pire. J'ai décidé de la faire avorter. Ça s'est passé sur la table de cuisine d'une faiseuse d'anges à coups d'aiguille à tricoter. Le gosse est parti dans les chiottes.»

Suicide: lorsque, deux ans plus tard, il découvre que Christiane le trompe, il décide de s'ouvrir les veines. Il sera sauvé in extremis.

Drogue: en 1974, il part avec Christiane à Bali. Là-bas, il rencontre un milliardaire qui initiera le couple aux paradis artificiels: héroïne, cocaïne... Ardisson essayera tout. «La défonce commençait au petit-déjeuner avec les omelettes aux champignons hallucinogènes. J'étais du matin au soir occupé à me défoncer.»

Conquêtes: il révèle qu'il a été l'amant de Soraya, la première femme du Shah d'Iran.

La pub: dans les années 70 et 80, il crée plusieurs agences. «C'était l'époque où je me la jouais killer et fier de l'être. J'ai dessoudé des mecs à bout portant, affectivement et professionnellement. Je n'aurais pas voulu me croiser dans certaines circonstances. J'étais capable de tout.»

Fogiel: à propos de son ennemi du Paf, Ardisson dénonce la stratégie de l'imitation. «Pepsi contre Coca, on connaît ça en marketing.»

© La Dernière Heure 2005


"Sa vie, c'est une suite de romans"
PARIS Journaliste médias et producteur télé, Philippe Kieffer raconte son Thierry Ardisson.

Comment est né Mémoires d'un baby-boomer, le livre que vous avez rédigé avec Thierry Ardisson?

«Un jour, un magazine annonçait la mort médiatique de Thierry Ardisson. Je l'ai appelé pour lui proposer un projet: je souhaitais faire un documentaire sur lui pour la télé. J'ai juste eu le temps de lui dire que j'avais un projet, et là, il me dit: Je suis d'accord pour faire un livre. Je lui ai alors répondu oui, mais à une condition: Thierry, raconte-moi ta vie. On a inversé les rôles...»

Vous pensez qu'il vous a dit tout sur tout ?

«Nous avions un pacte initial: donc, tu me racontes ta vie... et tu assumes! Il a énormément travaillé, entre mai 2003 et janvier 2004, nous avions des séances hebdomadaires de deux heures. C'était un échange permanent, il a vraiment joué le jeu. Je pense qu'il n'a rien caché.»

Justement, durant ces heures d'entretien, il est arrivé qu'il vous surprenne par ce qu'il racontait?

«Mais à chaque séance, j'étais surpris! On se connaissait sans se connaître depuis vingt ans, jamais on n'avait dîné ensemble... Mais voilà, sa vie est une suite de chapitres. De romans. Il m'a beaucoup parlé de son enfance, de son adolescence. Il m'a avoué qu'il s'est inventé des enfances parce qu'il a grandi dans une famille dont le père travaillait sur des chantiers. Six mois là, un an ailleurs et ainsi de suite. Thierry Ardisson n'a pas de liste d'amis d'enfance, par exemple...»

Vous le voyez finir en vieil animateur télé?

«On va encore le voir à la télé parce qu'il y a des choses à inventer! Mais il a très envie d'aller vers le cinéma et surtout la littérature. Pour y prouver qu'il a un vrai talent d'écriture...»

© La Dernière Heure 2005

Les derniers annonces avec LOGIC-IMMO.be

Vous êtes hors-ligne
Connexion rétablie...