L'actrice Astrid Whettnall préface la deuxième saison de "Baron Noir": "Sans politique, le monde n’est que barbarie"
La comédienne belge Astrid Whettnall nous dévoile les secrets de la deuxième saison de Baron noir.
Publié le 10-03-2018 à 09h29 - Mis à jour le 10-03-2018 à 16h24
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La comédienne belge Astrid Whettnall nous dévoile les secrets de la deuxième saison de Baron noir. La fin de la première saison de la série politique Baron noir nous a laissé sur notre faim. Le Parti socialiste a perdu Dunkerque. Une catastrophe pour Philippe Rickwaert (rôle joué par Kad Merad), son maire, qui est envoyé en prison suite à une sombre affaire de corruption. " Pour sauver le parti, Véronique Bosso a été obligée de le dénoncer ", explique l’actrice belge Astrid Whettnall, interprète de la première adjointe au maire de Dunkerque.
Le début de la deuxième saison, qui démarre ce samedi 10 mars sur BeTV, remet le public en haleine. Alors que Véronique Bosso se retrouve conseillère d’Amélie Dorendeu, première secrétaire du Parti socialiste et candidate à la présidence de la République française, Philippe Rickwaert sort de prison. "Cette deuxième saison a été tournée pendant l’entre-deux-tours des présidentielles françaises. C’était donc un challenge gigantesque pour les deux scénaristes. Lorsqu’ils ont commencé à écrire cette suite, il n’y avait même pas encore le parti En marche. Et, finalement, on découvre une deuxième saison qui est extrêmement proche de la réalité. C’est impressionnant. Les différences avec la réalité sont interpellantes et déclenchent de nouveaux débats."
Les personnages de cette fiction s’inspirent d’ailleurs de vrais politiciens français…
"On comprend que Michel Vidal se rapproche fortement de Jean-Luc Mélenchon, Stéphane Thorigny de François Bayrou et Amélie Dorendeu d’Emmanuel Macron. Certains politiques, comme Jean-Luc Mélenchon ou encore Alain Juppé sont d’ailleurs déjà venus sur le plateau de tournage. La série est très suivie et appréciée par les politiques. Elle se rapproche tellement de la réalité que c’est d’autant plus jubilatoire pour eux que pour n’importe qui d’autre de la regarder."
Si elle est aussi proche de la réalité, c’est également parce qu’elle a été, en partie, écrite par Éric Benzekri, ancien membre du cabinet de Jean-Luc Mélenchon…
"Il a été la plume de Lionel Jospin, François Hollande ou encore Ségolène Royal. En plus d’écrire la série, il était tous les jours sur le tournage. Il nous guidait et nous expliquait les lois, le ton à utiliser car il y a des langages différents à utiliser. On ne parle pas de la même façon devant une assemblée générale et devant la presse, par exemple."
Comment vous êtes-vous préparée à interpréter le personnage de Véronique Bosso ?
"Il était intéressant de savoir qui est cette femme et comment elle a développé un idéal socialiste si fort. Véronique est une femme engagée, une fille d’ouvriers qui se bat pour le droit des travailleurs. C’est une personne qui a choisi la politique pour se mettre au service des Français. Tout ça me parlait parce que c’est une femme qui nous tire vers le haut, c’est le genre de femme pour qui j’aimerais clairement voter ! Elle ne déroge jamais à l’idéal socialiste et à ses idéaux humanistes."
Vous qui baignez dans la politique depuis la première saison de Baron noir, avez-vous été étonnée par certaines façons de faire ?
"Aujourd’hui, tout se sait à travers les réseaux sociaux. Il y a un effritement des grands partis politiques, des scandales, des problèmes de corruption et j’en passe. Dans Baron noir, on ne cache rien de la fragilité des alliances, des arrangements avec la loi et la morale, de l’angoisse absolue des politiciens et du courage qu’ils ont."
À quel moment la série bascule-t-elle dans la fiction ?
"La vraie force de la série, on ne l’a jamais caché, c’est de ne parler que de politique. On ne sort jamais de la politique. Ça pourrait donc être clairement vu comme un documentaire mais c’est extrêmement cinématographique dans la manière d’être filmé. C’est pour cela qu’on a réussi à vendre cette série comme un thriller d’action palpitant. Il y a de l’adrénaline."
Étant donné qu’elle ne parle que de politique, est-ce que cette série ne cible qu’un public sensible à cela ?
"Non, je pense qu’elle s’adresse et qu’elle séduit un public plus large que ça. Les amateurs de politique seront servis avec la série, sans aucun doute. Mais elle vise plus large car elle raconte l’histoire d’hommes et de femmes qui se battent pour un idéal. Et ça, ça parle à tout le monde."
Avant de jouer dans Baron noir, vous vous intéressiez à la politique française ?
"J’ai honte de dire ça mais je connaissais plus de politiques français que belges. La série a clairement développé en moi une véritable conscience politique. Je me suis rendu compte de l’importance de voter aujourd’hui. Je trouve ça capital. On ne peut pas fermer les yeux sur ce qu’il se passe. C’est en votant qu’on peut changer la société de demain. En fait, je me suis rendu compte que le monde sans politique n’est que barbarie."
Est-ce que jouer dans cette série vous a donné envie de vous lancer dans la politique ?
"Non, parce que je ne suis pas du tout une meneuse. Par contre, j’aurais peut-être pu être au service de quelqu’un que j’admire."
Certains comparent, peut-être à tort, Baron noir à House of Cards. Qu’en pensez-vous ?
"J’adore House of Cards mais je pense qu’à part le côté politique de la série, il n’y a pas vraiment de comparaison à faire avec Baron noir. Dans House of Cards, on parle surtout de la vie parallèle à la politique, ce qui n’est pas le cas chez nous."