Enquête très interpellante: "Il y aurait une omerta au sein des Témoins de Jéhovah qui cacherait des faits d’actes de pédophilie"
Sur le gril: le système de "justice" interne par les anciens, selon l’enquête d’ Indices.
Publié le 10-09-2019 à 07h23 - Mis à jour le 10-09-2019 à 07h25
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Sur le gril : le système de "justice" interne par les anciens, selon l’enquête d’Indices. Les récits d’abus sexuels sur enfants au sein des Témoins de Jéhovah se multiplient en Belgique. Depuis les premières révélations fin 2018, le parquet fédéral a ouvert une enquête et des perquisitions ont été menées au siège central des Témoins de Jéhovah fin avril à Bruxelles.
En six mois, près d’une centaine de cas d’abus sexuels au sein de l’organisation ont été recensés en Belgique par une association à l’écoute de victimes. Indices a entendu des victimes présumées et recueilli des témoignages édifiants.
"Cette enquête est très interpellante. Il y aurait une omerta au sein des Témoins de Jéhovah qui cacherait des faits d’actes de pédophilie. C’est bouleversant et ça va faire du bruit. Il va encore se passer des choses dans les prochaines semaines. On va encore en entendre parler", nous explique Julie Denayer.
En cause : un ersatz de justice qui se substituerait à la justice belge et empêcherait même les victimes présumées de parler à des tiers, sous peine de salir le nom de Jéhovah.
"Il y aurait une sorte de justice interne constituée de trois sages qui entend la présumée victime et le présumé bourreau et qui juge les faits qui auraient pu se produire", résume la productrice et présentatrice de l’émission.
Indices a pu rencontrer l’un de ces anciens sages belges. Patrick témoigne à visage découvert. "Il raconte comment ça se passait. En gros, si l’auteur reconnaît les faits et s’en excuse, il n’est ni puni ni dénoncé à la justice."
Dans l’enquête proposée ce mercredi soir sur RTL-TVI, une victime présumée de ces faits, après les avoir dénoncés, raconte qu’elle se serait fait rejeter à 17 ans de la seule famille qu’elle a jamais connue.
"C’est tellement dur à entendre parce qu’il ne se passe rien pour les auteurs présumés après que les faits sont dévoilés." Pire : les victimes présumées racontent qu’elles se font exclure. "Le problème serait planétaire et est pris à bras-le-corps dans plusieurs pays en même temps."
La deuxième enquête de ce mercredi se penche sur les oubliés de la justice. Des vies brisées et des victimes qui attendent que justice soit rendue pour tourner la page.