Kev Adams : “Petit, on m’appelait Kevo le gros”
L'humoriste de 31 ans, victime de harcèlement scolaire adolescent, sera face au “Miroir” de sa vie le 2 avril à Forest National. Et dès ce 22 février au soir sur RTL-TVi, dans la série @venir.
Publié le 22-02-2023 à 16h13 - Mis à jour le 23-02-2023 à 13h00
”J’ai du mal avec mon image, j’ai du mal à me voir, confesse Kev Adams dans notre Tac-o-Tac vidéo sur dh.be. J’avoue que c’est compliqué de me regarder. J’ai toujours eu du mal à me regarder dans un miroir ou sur un écran.” Tout comme de parler de ses relations amoureuses dont il préfère “garder une part de mystère”. Celui qui assure ne “pas avoir peur de vieillir” revient donc sur scène, dans son nouveau spectacle Miroir, le 2 avril prochain à Forest National (odlive.be) pour y évoquer les reflets de la société et… de lui-même. Kev Adams y parle en effet, sans tabous, de ses complexes capillaires ou physiques et du harcèlement scolaire qu’il a subi.
À bientôt 32 ans, serait-ce le spectacle de la maturité ?
”Oui, j’ai moins peur de parler de choses qui m’ont blessé ou de sujets cash avec plus de recul, plus de fond et plus de morale. Je fais un sketch sur le harcèlement scolaire que j’ai vécu quand on me surnommait Kevo le gros. On se moque des mômes parce qu’ils sont différents. J’en parle car le harcèlement scolaire qui existe aujourd’hui est grave et qu’il faut faire attention. Je fais aussi un sketch sur l’alcool. À quel point c’est devenu culturel et non plus simplement une boisson festive. Il y a aussi tout un sketch sur la catastrophe alimentaire, économique et écologique que l’on est en train de vivre maintenant. Un sketch mais avec une vraie morale à la fin. J’essaye d’aborder des sujets qui me touchent et le meilleur moyen de les aborder, c’est par le rire. Par le rire, tu peux tout entendre et tout dire. Si c’est bien fait, je peux rire de toute vanne.”
Peut-on rire de tout ? Vous aviez d’ailleurs été critiqué sur un sketch qui caricature les Asiatiques avec Gad Elmaleh…
”Oui et c’est reparti après derrière, sur film Astérix ici avec les Asiatiques. En fait, cela ne s’arrêtera jamais. Je comprends que tout le monde a le droit à son intégrité et de vivre. Mais on n’est pas là pour blesser les gens et tout le monde fait attention. Je crois qu’il faut aussi savoir se dire que si on rigole de tout, on rigole de tout. Ou alors on ne rigole de rien. Il y a presque une bien-pensance qui fait les choix maintenant. On peut rire de ça avec eux mais pas avec ceux-là.”
Je fais un métier anormal mais traité par moi et mes proches comme normal.”
Vous arrive-t-il de vous autocensurer ?
”Oui, il y a des blagues que je m’interdis. D’abord parce que ce n’est pas drôle, déjà et pour ne pas blesser.”
Et à l’instar de Pierre Palmade, vous est-il déjà arrivé de tomber dans les travers du show-business ?
”Non car j’ai la chance d’être bien entouré par ma famille et mes potes qui sont les mêmes depuis 15 ans. Ma vie privée ne ressemble pas à celle du show-business. Je fais ce métier comme n’importe quel autre. Que je sois avocat, médecin ou agent d’entretien, je suis entouré des mêmes personnes. Je fais un métier anormal mais traité par moi et mes proches comme normal.”
Vous serez bientôt sur scène en Belgique mais qu’en est-il de l’adaptation de la BD Kid Paddle ?
”C’est un projet off pour l’instant. Ça coûte très cher, il faut caster et trouver le gamin car il n’a jamais été question que ce soit moi. Je suis uniquement en apport de production sur ce projet. Je suis fan absolu de cette BD, c’est pour cela qu’on a acheté les droits et qu’on voulait faire le film mais ce n’est pas un film facile à faire…”
Et quid de votre rêve américain ?
“J’y pense toujours mais c’est toujours pareil… À un moment, il faut aussi choisir ses priorités et, aujourd’hui, ma priorité reste la francophonie. J’ai envie de continuer à asseoir plein de choses ici en francophonie et donc je continue encore un peu avant de m’envoler pour le continent américain.”
Héros de l'@venir, nouvelle série en mode “Retour vers le futur” sur RTL-TVI et TF1
À côté de la scène (Miroir), de son comedy club (Le Fridge) ou de son fast-food à burgers sains qui a capoté suite au Covid (Jack Healthy), Kev Adams poursuit ses projets sur Netflix (après Happy Nous Year) mais aussi et surtout sur TF1 (nouvelle saison de Mask Singer) et la série @venir qui débarque ce mercredi soir, à 20h30, sur RTL-TVI. Depuis le phénomène Soda qui l’avait révélé au grand public, Kev Adams n’avait plus fait de série. Et une seconde saison, dont il participera à nouveau à l’écriture et à la production, est déjà en développement. “Je suis heureux de pouvoir proposer une série fantastique française avec des vrais effets spéciaux, avec un truc très cool très frais qu’on n'a pas l’habitude de voir en France. C’est une sorte de Retour vers le futur 2.0. Je rêvais de proposer un truc comme ça au public. Pour moi, c’est un super accomplissement.”
L'@venir, c’est l’histoire d’Elliot qui communique avec le petit garçon qu’il était 20 ans plus tôt. Bref, un ton jamais vu sur TF1 et qui flirte avec le multivers. “Peut-être qu’on va se planter complètement, sourit Kev Adams à qui on demande ce qu’il voudrait dire au Kevin Smadja de 10 ans qu’il était ? “Je lui dirais : t’inquiète pas, tout va bien se passer, reste tranquille, ça va aller. Mais pas plus que ça. En regardant la série, tu te rends compte que changer les choses, ne serait-ce qu’un petit détail, ça peut chambouler toute ta vie derrière. Il faut donc être prudent car il y a toujours un rapport de cause à effet. Il y a toujours l’effet papillon, il faut toujours faire attention à ce que l’on veut changer. Et c’est le principe de la série qui répond à cette question que tout le monde s’est posée : si je devais changer quelque chose, prendrai-je une autre route ? Et… il vaut mieux éviter."