”L’ombre de Béranger est toujours derrière moi” : Angelo Bison retrouve son personnage de serial killer dans la saison 3 de “Ennemi public”
La troisième et dernière saison de la série belge inspirée de l'affaire Dutroux est diffusée à partir de ce dimanche sur La Une.
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Publié le 12-03-2023 à 15h29
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Pas toujours facile de jouer le rôle du “méchant” à l’écran. Le risque est évidemment de rester cantonné à un genre de personnage. Interprète de Guy Béranger, tueur en série de la série Ennemi Public, depuis sept ans, Angelo Bison se réjouit de mettre son personnage et espère avoir l’occasion d’incarner toutes sortes d’autres personnages à la télévision comme au cinéma.” Je suis content de clôturer Béranger. C’est une grande partie de ma vie. Je l’ai joué avec un immense plaisir. Mais c’était aussi un lourd poids à porter. L’ombre de Béranger est toujours derrière moi. Les gens ont parfois du mal à me voir dans autre chose. On va voir si je vais pouvoir échapper à ça et jouer autre chose.”
Accepteriez-vous de rejouer un “méchant” sur le petit ou le grand écran ?
”Je n’accepterai pas d’interpréter le même genre de personnage parce que je ne veux pas qu’on me mette dans une case. Mais un autre méchant, oui, pourquoi pas. Béranger a fort marqué les gens. Parfois, il est difficile d’échapper à ça. Je suis content de quitter ce personnage et me dire que peut-être d’autres portes vont s’ouvrir à moi. Pour l’instant, il n’y a rien à l’horizon mais j’espère que ça viendra.”
Aviez-vous hésité avant d’accepter le rôle de Béranger il y a sept ans ?
“Oui, d’autant plus que c’était ma première expérience devant la caméra. J’en ai parlé avec les réalisateurs et finalement, je me suis dit : ‘Pourquoi pas !’. L’enjeu était énorme. J’avais envie de relever le défi qui m’avait été lancé. Et, au final, je sais que j’ai fait le bon choix parce que cette série m’a apporté énormément de choses et que les retours sont formidables.”
On pensait que Béranger en avait fini avec ses démons mais la fin de la saison 2 nous en a prouvé le contraire… Que va-t-il se passer dans la saison 3 ? Le final est-il à la hauteur de vos espérances ?
”Tout l’enjeu est de savoir s’il va retomber et se faire envahir par ses démons ou pas dans la saison 3… La série aurait pu se terminer de différentes façons. Ce n’est peut-être pas celle que j’avais imaginée mais tant mieux parce que je suis agréablement surpris. Je suis curieux de voir comment les téléspectateurs vont réagir à ce final qui, comme le reste de la série, a été superbement écrit.”
Quatre ans se sont déroulés depuis la fin de la saison 2. Vous sentez-vous attendu au tournant par le public ?
”C’est toujours difficile de faire une saison, surtout si c’est une série qui est fort appréciée. Est-ce que le public va rester fidèle ? Est-ce qu’on ne fait pas la saison de trop ? À ce stade, il en attend beaucoup je pense. On est arrivé à un stade où on ne doit surtout pas redescendre sinon on risque de se faire massacrer.”
Avez-vous eu des remarques sur le fait que vous “osiez” incarner un personnage inspiré de Marc Dutroux à l’écran ?
“J’avais peur que les gens disent ‘Comment peut-on accepter de jouer un rôle comme ça ? C’était quelque chose de dangereux pour moi. Mais, je n’ai jamais eu à faire face à ce genre de commentaire. Les téléspectateurs ont compris que l’acteur est une chose et le rôle une autre. J’aimerais toutefois préciser que Béranger ne représente pas tout à fait Dutroux. Il s’en inspire simplement. Dutroux est un pervers et un manipulateur. Béranger est un tueur mais il n’a jamais abusé des enfants contrairement à lui.”
Ces années dans la peau de Béranger vous ont-elles permis d’en apprendre un peu plus sur la façon de penser de serial killer tels que Dutroux ou autre ?
”Je pense qu’on ne saura jamais vraiment ce qu’il s’est passé dans la tête de Marc Dutroux. C’est quelque chose d’insondable, d’incompréhensible. On se rend compte que chez l’être humain, il y a des parties d’ombre et que chez certaines personnes, cette ombre est immense. Personnellement, je me suis très peu renseigné sur les serials killers. Je m’en suis tenu au scénario. Mais, je sais que les créateurs de la série, eux, ont été aidés par des psychologues pour l’écriture du scénario.”