“Tu pousses le bouchon un peu trop loin Maurice !”: On a retrouvé le petit garçon de la pub “ChocoSui’s” de Nestlé et il a bien grandi !
À seulement 4 ans, Lucas Mongénie est devenu une véritable star du petit écran avec la réplique devenue culte : “Tu pousses le bouchon un peu trop loin Maurice !”
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- Publié le 06-06-2023 à 11h15
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En octobre prochain, cela fera 55 ans que le premier spot de publicité de marque débarquait sur le petit écran des Français. Pendant trois décennies, les publicitaires ont redoublé d’imagination pour donner envie aux téléspectateurs d’acheter leurs produits. Et cela a porté ses fruits. Leur créativité de certains a permis à certains spots publicitaires de devenir cultes et de faire encore aujourd’hui écho chez Français mais également chez les Belges. Parmi ces derniers, il y a la fameuse série publicitaire vantant l’onctuosité et le goût exceptionnel des ChocoSui’s de Nestlé. Mais si celle-ci a connu autant de succès, c’est avant tout grâce à l’acteur qui l’a portée, un petit garçon de 4 ans prénommé Lucas qui accuse son poisson rouge d’avoir mangé plusieurs mousses au chocolat en lui disant la réplique devenue célèbre : “Tu pousses le bouchon un peu trop loin Maurice”.
Vingt-deux ans après la diffusion du premier spot le mettant en scène, nous avons retrouvé Lucas Mongenie, l’acteur de la pub qui est aujourd’hui âgé de 27 ans. Sur les réseaux sociaux, c’est sous le nom d’Ayrton Mongenie que l’on retrouve le jeune homme. Une façon pour lui de passer plus inaperçu. “Ayrton est mon deuxième prénom. Je m’en suis servi un moment pour être plus tranquille parce que tout le monde me connaissait sous le nom de prénom de Lucas”, explique-t-il avant de revenir sur cette expérience télévisuelle qui a marqué sa vie et celle des téléspectateurs mais également l’histoire de la pub.

Comment êtes-vous arrivé à tourner dans cette pub pour ChocoSui’s de Nestlé ?
”C’est la deuxième pub pour laquelle j’ai tourné. Avant cela, j’avais joué dans un spot où je déposais mon ours en peluche dans la machine à laver et pensant qu’il allait aller dans l’espace. Puis, le casting de ChocoSui’s est arrivé. Je me différenciais un peu des autres candidats parce que j’étais brun de cheveux et tous les autres étaient blonds. J’étais moi-même et j’improvisais beaucoup sur le plateau. Ça plaisait beaucoup donc j’ai été choisi.”
Vous souvenez-vous du tournage ? L’improvisation y avait également sa place ?
”Je me souviens d’un tournage agréable même si je n’avais que 4 ans pour le premier spot. Tout était écrit mais je me suis permis quelques improvisations comme le doigt sur le bocal, par exemple, ou la façon de dire la fameuse réplique “Tu pousses le bouchon un peu trop loin Maurice”. À un moment, ils ont voulu changer le nom du poisson rouge et l’appeler par le nom de mon meilleur copain de l’époque, Hugo. Mais, j’ai refusé. Je trouvais que Maurice était une bien meilleure idée !”
Combien de ChocoSui’s avez-vous mangé pendant le tournage ?
”Beaucoup ! (rires) Pour la première pub, ça allait mais pour les deux suivantes, j’ai bien attaqué 50 pots en deux jours ! Et vous savez quoi ? Je n’aimais pas la mousse au chocolat !”
Comment avez-vous vécu le succès de cette pub ?
”Mes parents m’ont expliqué que je m’en foutais. Quand la pub est passée pour la première fois à la télé, j’étais sous la douche. Ils m’ont appelé, j’ai passé la tête par la porte de la salle de bains pour regarder la télévision et j’ai dit “Ah oui” et je suis retourné à mes occupations. (rires) Ce que j’aimais par-dessus tout, c’était jouer. Le résultat, je m’en fichais un peu. Les autres enfants, eux, ne réagissaient pas vraiment de la même manière. À l’école, et même ailleurs, on m’appelait Maurice. Au début, c’était marrant mais à force, ça devenait lourd. D’autant plus qu’en fait ils n’avaient pas bien compris le scénario puisque Maurice, c’était le poisson rouge… Puis, mes parents ont décidé d’aller vivre au Luxembourg et je me suis éloigné un peu de tout ça.”
Financièrement, ça vous a quand même bien rapporté de tourner cette pub ?
”Pour la première pub, j’ai été payé comme un autre. Mais elle a permis à la marque d’augmenter ses ventes de 30 %, ce qui est énorme, pour les suivantes, j’ai pu avoir de plus beaux contrats. Au final, cette expérience m’a permis de financer mes études.”
Après la série Nestlé, avez-vous eu d’autres propositions ou aviez-vous trop l’étiquette du garçon au poisson rouge ?
”Pendant un moment, ça a un bien fonctionné. J’ai fait d’autres pubs, notamment les suites de ChocoSui’s, et j’ai fait un court-métrage avec Marion Cotillard et Gilles Lellouche. À côté de ça, je recevais des dizaines de scripts pour le cinéma. Je me souviens qu’avec mon père, on les lisait sur mon lit. On s’y intéressait parce que dans la famille, on est tous fans de cinéma. Mais, on était à chaque fois très déçu. On me proposait souvent des conneries. Les scripts étaient toujours tristes et misérabilistes. Quand j’avais 12 ans, mes parents ont envoyé un message aux agences pour dire que je ne voulais plus apparaître sur le petit écran. J’ai voulu faire une pause. Ce monde-là ne me plaisait plus.”
Que pensez-vous du monde publicitaire actuel ? Trouvez-vous qu’il manque de créativité ?
”Il y a toujours des gens créatifs mais je pense qu’on ne leur donne pas leur chance de s’exprimer. Aujourd’hui, on doit d’abord penser à décliner une pub sur les différents médias. Ça implique des formats plus courts et écrits de façon différente. C’est ce qui a fondamentalement changé.”
Dans quoi travaillez-vous aujourd’hui ?
”J’ai fait pas mal de choses depuis mon expérience dans la pub. J’ai fait des études en philosophie mais ça ne me plaisait plus donc j’ai arrêté. J’ai donné des cours, j’ai été scénariste puis je me suis lancé dans la construction et dans le jardinage. Depuis trois ans, je suis barman au Place d’Armes Hôtel au Luxembourg et je suis spécialisé dans les cocktails. La semaine prochaine, je vais d’ailleurs représenter le Luxembourg au World Class, le plus grand concours de cocktail du monde qui se déroule à Amsterdam. Si je suis sélectionné, j’irai défendre mes couleurs à São Paulo au Brésil. Je suis également en train de créer ma propre marque de cocktails. Elle s’intitule Natural Drinkers. On peut y retrouver du vin et des liqueurs du genre Campari ou encore vermouth. Ce projet verra le jour cet été.”
Accepteriez-vous de revenir à la pub si on vous le proposait ?
”Si on me propose quelque chose d’intéressant, pourquoi pas. J’ai déjà eu pu goûter à tout ça étant plus petit donc je n’ai pas envie d’accepter tout et n’importe quoi. “
”