"Le Brabant wallon est immobilisé !"
Ecolo dresse un constat alarmant de l’état des gares au sein de la Jeune Province
Publié le 15-02-2017 à 09h27 - Mis à jour le 15-02-2017 à 09h31
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Ecolo dresse un constat alarmant de l’état des gares au sein de la Jeune Province Cela fait plusieurs mois, voire des années maintenant, que le sujet des gares en Belgique est devenu un peu "touchy". À l’occasion de sa traditionnelle action de la Saint-Valentrain, le groupe Ecolo a décidé de faire le point sur la situation au sein de la Jeune Province. Et le constat est alarmant. "Il n’y a pas besoin de grandes études pour constater que rien ne bouge, lance d’entrée Marcel Cheron, député wallon. Nous sommes au bord de la rupture et quand on voit que le nombre d’immatriculations ne cesse d’augmenter, le Brabant wallon sera bientôt à saturation !"
Pour Ecolo, la première priorité est bien entendu le RER. Si sa réalisation s’avère cruciale pour l’avenir du Brabant wallon, sa concrétisation devrait prendre encore (un peu) de temps. "En juin 2016, Infrabel a donné une indication de fin de chantier aux alentours de 2028 si trois conditions étaient respectées. À savoir : un plan pluriannuel d’investissements (PPI) devait etre adopté en 2016 et ne l’est toujours pas en 2017, un budget adapté aux besoins et l’obtention des permis dans les trois ans sans recours. À mon avis, ce ne sera pas avant… 2032 !"
À court terme, les Écologistes émettent quelques souhaits précis tels que des dessertes bi-horaires au minimum en semaine dans les petites gares, l’ajout d’un train par heure de Nivelles à Bruxelles en dehors des heures de pointe, l’élargissement de l’heure de pointe jusque 10h, l’augmentation de l’offre du samedi ou encore l’augmentation de l’amplitude (plus de trains plus tôt et plus tard) en gare de Wavre et de Louvain-la-Neuve et le renforcement de l’offre au départ de LLN.
Et à long terme, deux utopies ont été évoquées par les Ecolos. "Nous aimerions la création d’une bretelle d’accès direct entre Namur et Louvain-la-Neuve ce qui permettrait un gain de temps en délestant du même coup la gare d’Ottignies dont la fréquentation ne cesse d’augmenter, continue Marcel Cheron. L’autre point, c’est la réaffectation partielle des lignes 141 (Court-Saint-Etienne-Genappe-Nivelles) et 115 jusqu’à Clabecq !"
Tubize : "La ligne 96 est catastrophique"
La situation de la gare de Tubize était déjà peu enviable mais, récemment, elle s’est encore compliquée avec le souhait des dirigeants de la SNCB de supprimer partiellement les guichets. "En ce qui concerne la ponctualité, la ligne 96 est aussi la pire de toutes les lignes wallonnes en heure de pointe", déplore Sabine Desmedt.
Pour étayer ses propos, elle avance quelques chiffres : "De novembre 2015 à octobre 2016, seuls 48,4 % des trains de la ligne Mons-Bruxelles étaient à l’heure. Et attention : à l’heure, pour la SNCB, cela signifie avec plus de six minutes de retard !"
Pour l’échevine tubizienne, il est temps de passer à l’action car la situation est catastrophique. "Nous demandons le maintien des guichets et l’augmentation de l’offre de trains en heure de pointe et les week-ends. Il n’y en a que quatre par heure en heure de pointe. À titre de comparaison, du côté de Hal, il y en a dix ! On notera également que le dernier train au départ de Bruxelles est à 22 h 30. Autant dire qu’il est impossible de faire une sortie dans la capitale et de rentrer en train."
Sabine Desmedt demande également la réouverture de la gare de Clabecq et l’amélioration de la ponctualité !
Ottignies : "La gare la plus importante de Wallonie"
Du côté de la gare d’Ottignies, la situation n’est guère plus rose qu’à Tubize. "Avec 29.000 voyageurs par jour, c’est la gare la plus importante de Wallonie, précise Marcel Cheron. Par comparaison, il faut rappeler qu’il y a 9.000 voyageurs quotidiens qui montent en gare de Mons, une gare qui coûtera plus de 250 millions d’euros à la SNCB et à Infrabel."
Et en matière d’investissements, c’est justement là que se pose le problème pour le groupe Ecolo. "Un budget total de 130 millions était prévu au plan pluriannuel d’investissements 2013-2015 pour réaménager tout le plateau de la gare mais celui-ci a été abrogé. Pour le PPI 2017-2020, on parle d’un budget de… 14 millions d’euros pour la création de parkings et d’accès bus à la zone Sud-Est de la gare. C’est beaucoup trop peu ambitieux !"
Pour Marcel Cheron, le problème de la gare d’Ottignies ne se résume pas à une passerelle et un besoin de parking. "Nous demandons aux ministres, à la SNCB et à Infrabel de respecter les navetteurs et les accords qui avaient été passés dans le cadre du Master Plan. Nous ferons pression pour que tout soit mis en œuvre car ce qui est proposé est insuffisant."
Nivelles : "La gare oubliée"
Lorsqu’on se déplace vers ou de Nivelles, mieux vaut ne pas être handicapé. " Nivelles est une gare oubliée. Une personne à mobilité réduite qui arrive à Nivelles a intérêt d’arriver de Charleroi car si elle vient de Bruxelles, il n’y a que des escaliers, déplore Pascal Rigot. Nous demandons également des parkings pour vélos sécurisés. Il y a 4.400 navetteurs quotidiens qui transitent par Nivelles et la situation devient critique. C’est comme le parking, il faudrait une politique tarifaire. Le prix du parking de la gare est de 20 € par mois même si on dispose d’un abonnement de train !"