Interdits de voler en Brabant wallon à cause de Trump
Le territoire de vol des montgolfières se réduit à peau de chagrin
Publié le 12-07-2018 à 08h56
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Le territoire de vol des montgolfières se réduit à peau de chagrin Lundi 20 h, une série de 4x4 débarquent sur une petite prairie à l’arrière de la rue de Glimes à Incourt. Quelques instants plus tard, leurs passagers déploient une impressionnante bâche au sol avant de la gonfler à l’air chaud et d’y harnacher une nacelle. Dans quelques minutes, ils s’envoleront pour un petit tour au-dessus des magnifiques paysages vallonnés du Brabant wallon. Un passage au-dessus des carrières d’Opprebais puis de Malèves-Sainte-Marie avant d’atterrir une dizaine de kilomètres plus loin dans un champ de Chaumont-Gistoux.
Pilote de montgolfière depuis de nombreuses années, Jean-Claude Bouvy est membre du club des Ballons de Céroux (Lire ci-dessous). Cela faisait près d’un mois qu’il n’avait pas pu voler.
La faute aux conditions climatiques incertaines. "Les gens pensent souvent que, parce qu’il fait beau, on peut voler, confie-t-il. Mais ce n’est pas le cas. On dépend surtout du vent. S’il dépasse 10 nœuds (NdlR : 18 km/h), on doit rester au sol. Le vol pourrait être trop dangereux, à la fois pour les passagers et notre matériel."
Équipier au sol, Pierre Lucas suit Jean-Claude en voiture pour récupérer les passagers et la montgolfière après l’atterrissage. Il constate depuis quelques années une dégradation des conditions climatiques. Et des fenêtres de vols qui se réduisent de plus en plus. "On est très dépendant des conditions climatiques, confie-t-il. Du vent mais aussi de la chaleur. Quand il fait trop chaud, la chaleur se réverbère sur le sol. Cela crée des vents thermiques qui rendent dangereux les vols en ballons."
C’est pourquoi les décollages n’ont plus lieu que le matin ou le soir, où il fait plus frais. "Le soir, cela génère de la curiosité des riverains, sourit Pierre Lucas. C’est moins le cas le matin car ça génère des nuisances sonores importantes. On évite donc un maximum de décoller à 6 h 30 et on privilégie les vols en soirée."
Le problème, c’est qu’avec le réchauffement climatique, les orages se multiplient en soirée, rendant tout vol impossible.
À cela s’ajoute un territoire de vol qui se réduit d’année en année. Impossible en effet de survoler certaines zones comme les grandes concentrations urbaines qui s’étendent de plus en plus, tout comme les champs éoliens, la base militaire de Beauvechain ou encore l’espace aérien proche des aéroports. "Avec la démocratisation du prix de l’avion, les gens partent plus souvent en vacances en avion, indique Pierre Lucas. Résultat, les aéroports s’étendent. Si on décolle de Chastre par exemple, on ne peut voler qu’à basse altitude car on doit faire attention aux avions qui atterrissent à Gosselies. Pareil avec la base de Beauvechain."
Dans tous les cas , les aéronautes doivent avertir Belgocontrol de leurs vols. S’ils essuient rarement des refus, ce sera pourtant bien le cas ce jeudi. En cause : un certain Donald Trump. "Sa venue au sommet de l’Otan rimera avec interdiction à tous les appareils de décoller en Brabant wallon à l’exception des vols civils commerciaux et militaires."
Enfin, les aéronautes tentent un maximum d’éviter les atterrissages dans les champs cultivés. "Par respect des agriculteurs, précise Jean-Claude. À la fin de l’été, c’est encore facile car les champs ont été moissonnés. Mais au printemps, les surfaces d’atterrissage sont beaucoup plus rares."