“L’enseignement provincial a le vent en poupe”
Le nombre d’inscriptions est en hausse dans toutes les écoles provinciales. Au niveau des nouvelles options, les sciences spatiales cartonnent, pas le hockey ni le cyclisme.
Publié le 26-08-2022 à 18h00
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C’est une tendance puisque les écoles provinciales (secondaire général, de transition, technique et professionnel) continuent d’inscrire des élèves, mais elle ne peut que se renforcer : “L’enseignement provincial a le vent en poupe”, se réjouit André Grenier, le directeur d’administration de l’enseignement provincial en Brabant wallon, à quelques encablures de la rentrée scolaire.
Et de poursuivre : “L’IPES de Tubize affiche complet. Le bâtiment ne permet plus d’inscriptions supplémentaires. L’IPET de Nivelles est quasiment complet, certaines options sont pleines. Et les inscriptions dans les autres écoles (NDLR : CEPES à Jodoigne, EPM et IPAM à Nivelles, ITP à Court-Saint-Étienne et IPES à Wavre) sont en augmentation. Je suis très content de la manière dont la rentrée se profile. C’est le fruit de notre travail.”
Au niveau des nouvelles options proposées pour cette rentrée, celle dédiée aux sciences spatiales connaît “un grand succès”. Elle n’a pourtant été présentée qu’en avril dernier.
Mais désormais, on regarde à nouveau vers les étoiles : retour attendu d’un être humain sur la Lune en 2025, conquête de Mars dans le viseur, mise en service du télescope James Webb… Sans oublier que la génération actuelle d’astronautes compte des communicateurs hors pair. Il n’y a qu’à penser au Français Thomas Pesquet ou à l’italienne Samantha Cristoforetti qui est actuellement à bord de la station spatiale internationale, l’ISS…
Cette option spatiale, proposée en enseignement de transition à l’IPET (Nivelles) et au CEPES (Jodoigne), comprend des cours de sciences orientées sur les sciences spatiales, des cours d’astronomie et de robotique spatiale, notamment.
“Pour l’instant, un total de 45 élèves est inscrit en 3e et 5e années et on a encore des demandes de renseignement (NDLR : il fallait au moins 16 élèves, 8 par implantation, pour ouvrir l’option). C’est notamment dû au fait que c’est une exclusivité en Belgique et même en Europe. Nous avons d’ailleurs des élèves qui ne sont pas de la province qui se sont inscrits. Certains seront à l’internat présent dans les deux écoles. Le succès est là aussi car l’option a comme partenaires l’ESA (l’agence spatiale européenne), l’Eurospace Center et l’ULB, ce qui montre son sérieux et rassure les parents. Et puis, elle ne pourrait exister sans nos professeurs de sciences qui sont prêts à relever le défi et qui se sont formés pour cette option tournée vers le futur.”
Le directeur d’administration de l’enseignement provincial en Brabant wallon soutient que “ce genre d’options dépoussière des options qui peuvent être obsolètes ou plus en adéquation avec les besoins du territoire. Nous proposons aussi des cours de programmation et de codage, une exclusivité en Fédération Wallonie-Bruxelles. On fait d’ailleurs pression sur la ministre de l’Enseignement pour créer une troisième année générale en codage et programmation car on sait que le Brabant wallon a des besoins en la matière. On se doit d’essayer de repérer les besoins du territoire où nous sommes implantés et de sortir des sentiers battus car la qualité de l’enseignement influence son bassin socio-économique. La transition numérique, par exemple, passera indéniablement par l’enseignement.”
D’autres nouvelles options n’ont pas la même chance. L’option hockey ne sera, à nouveau, pas ouverte à l’IPES de Wavre. Comme l’an dernier, le nombre d’élèves n’est pas atteint. Il en aurait fallu 12, mais l’école n’a reçu que deux demandes de renseignements, une pour la troisième année, l’autre pour la cinquième.
“Les parents définissent le hockey comme un sport de loisir et pas de formation, contrairement au football”, commente André Grenier.
L’option cyclisme au CEPES à Jodoigne ne verra pas non plus le jour cette année. Il n’y avait que deux inscriptions et deux demandes de renseignement. “Tout y était pourtant avec notamment la présence de la championne Ludivine Henrion qui était prête à s’investir comme enseignante. Ce manque de succès est surtout dû au fait qu’il y a très peu de clubs de jeunes cyclistes en Brabant wallon. Dès le départ, on connaissait cette difficulté. Mais l’objectif est justement de développer ce sport dans la province. Avec nos partenaires, dont la Belgian Cycling (la fédération belge de cyclisme), on doit débriefer pour voir si on repropose cette option l’an prochain.”
La méconnaissance de ce qu’est l’enseignement de transition, qui donne aussi accès aux études supérieures, est-il une cause de ce désamour pour ces deux options ? Peut-être. “Le sport-études souffre du fait que certains parents pensent que c’est une option de second choix, que c’est plus facile. Mais ce n’est pas le cas : ce sont des études qui ne sont pas uniquement centrées sur le sport, les cours généraux ne sont pas abandonnés. À la fin du cycle, on délivre un CESS (certificat d’enseignement secondaire supérieur) qui n’est pas bradé, ce qu’on arrive tout doucement à faire comprendre aux parents.”
Lundi, les élèves réinvestiront les classes. Mais il y aura quelques retardataires, sait déjà André Grenier. “Le calendrier scolaire a été fixé en avril. Or, certains parents avaient déjà réservé les vacances jusqu’au 31 août. Mais on aura une attitude bienveillante envers les élèves dans le cas”, sourit le directeur d’administration de l’enseignement provincial."