Asphalter une dalle en béton ? Cela aurait pu faire gagner des millions aux communes mais le test orp-jauchois est un échec
La majorité a testé une méthode qui aurait pu faire économiser des millions d’euros à la commune, mais le test s’est révélé négatif.
Publié le 03-02-2023 à 12h30
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La majorité a voté ce mardi la réfection d’une partie de la rue Neuve. Voilà qui met fin à une tentative qui aurait pu se révéler très intéressante. "En 2018, nous avons réparé la rue, en testant un procédé préconisé par la Région wallonne, sur environ 80 mètres, indique Hugues Ghenne, bourgmestre d’Orp-Jauche. L’idée, c’était de mettre une couche de 5 centimètres d’asphalte sur une route en béton fragmentée. Les sociétés d’asphaltage trouvaient ça intéressant."
Les voiries faites en dalles de béton sont très résistantes, mais le coût est exorbitant pour les remplacer. Cette solution permettait de ne pas toucher aux fondations et donc de devoir débourser un montant bien inférieur. "À la grande surprise de l’auteur de projet de la Région wallonne et des sociétés d’asphaltage, ça n’a pas tenu. Ils se sont même obstinés, en retirant la couche et en réasphaltant, à leurs frais. À un moment, on a dit stop, car ça ne fonctionnait pas", poursuit le bourgmestre.
La méthode traditionnelle va finalement être utilisée. "On casse carrément la dalle, on fait un fond de voirie. Mais cela coûte près de 150 000 €, alors que l’asphaltage ne revenait qu’à 15 000 € ou 20 000 €."
Le problème, c’est que la réfection des voiries coûte très cher aux Communes, avec une subsidiation relativement faible. "Nous avons 300 kilomètres de voirie à Orp-Jauche, il est impossible de tout réparer. Il faut trouver des solutions. On a essayé quelque chose, mais ça n’a malheureusement pas fonctionné. J’espère que la Région ne préconisera plus cette méthode."
Le jeu en valait la chandelle
Le jeu en valait clairement la chandelle, même si la tentative s’est conclue par un échec.
"On s’est parfois opposé à certains travaux, comme cette réfection en 2018, commente Nathalie Xhonneux pour le groupe Pacte (opposition). Gratter et poser une couche de macadam, ce n’est pas suffisant. On se doutait bien que ça n’allait pas tenir, même si c’était un chantier à moindre coût."
Du coup, les élus de l’opposition ont voté favorablement les travaux proposés par le Collège. "Ce cahier des charges est solide, on vote avec plus de sérénité et de conviction."
Pour Nathalie Xhonneux, les services auraient dû évaluer préalablement les probabilités de réussite de cette méthode proposée par la Région wallonne. "Poser quelque chose d’unifié sur un revêtement qui ne l’est pas, c’est logique que ça ne tienne pas."