Un passage à tabac d’une gravité sans nom : “j’assume. Il avait frappé ma mère qui est amputée d’une jambe et qui était en dépression”

Le dossier s’ouvre sur une tentative de meurtre du beau-père, à Tubize. Sa mère l’a appelé, il a accouru, il a cogné. Mais l’auteur peut espérer bien s’en sortir.

La Rédaction de L'Avenir
 La victime avait été salement amochée.
La victime avait été salement amochée. ©nito - stock.adobe.com 

À voir Benoît (prénom d’emprunt), 25 ans, debout face à son juge, le 23 janvier dernier dans le prétoire correctionnel de Nivelles, on est partagé entre deux sentiments. La crainte, tout d’abord, de se trouver devant une sombre brute haute de près de deux mètres, fort comme un chêne, la barbe noire, drue. Et l’incrédulité d’entendre un homme à la voix posée, presque musicale, exposer calmement ce que fut sa situation.

”J’assume. Il avait frappé ma mère qui est amputée d’une jambe et qui était en dépression. Elle m’a appelé à l’aide. Je me suis trouvé face à un homme jaloux, possessif, manipulateur. Il s’est avancé sur moi, menaçant.” Tu as quelque chose à dire ? “.

”C’en était trop. Je n’ai pas su contrôler mes émotions. J’ai frappé. Ma mère est arrivée dans la pièce où nous nous trouvions. Elle a pleuré toutes ses larmes. Quelques jours après, elle a fait une tentative de suicide”.

”Un réquisitoire nuancé”

La victime est salement amochée. Un visage défiguré, une mâchoire déformée, un bras cassé. “Une violence extrême”, résuma la substitute du procureur du Roi Barbara Henquet qui reconnut l’emprise de l’homme sur sa compagne. En février 2022, le prévenu a déjà été condamné pour des faits de violence en 2019. Une peine de probation autonome de deux ans dont les conditions n’ont pas été respectées. “Il y a risque de récidive. Je requiers vingt mois de prison avec sursis”.

Toute frêle à côté de son client au physique de déménageur, Celia Dierick se trouvait devant une tâche malaisée. Elle commença par saluer le réquisitoire “objectif et nuancé dans un contexte bien compris” de la substitute.

”Un passage à tabac d’une gravité sans nom et une difficulté à gérer son impulsivité. En détresse, sa mère, qui avait perdu trente kilos, avait lancé en juillet un appel à son fils, lequel abandonna momentanément ses deux petites sœurs (11 et 12 ans) sur lesquelles veille le SAJ (service d’aide à la jeunesse) pour aller vivre à Tubize avec sa maman.” La suite, on la connaît.

”Mon client vit aujourd’hui dans un foyer d’accueil de la région liégeoise. Il bénéficie d’un revenu d’intégration sociale, il est suivi par une psychologue, il a un travail. Il me dit s’épanouir dans la fréquentation d’une salle de fitness “.

Et l’avocate de suggérer une peine de travail ou la même sanction que celle rendue en février 2022. Avec les mêmes conditions qui, cette fois, seront respectées.

Une plaidoirie qui fit mouche. La substitute se leva, demanda au tribunal de ne pas tenir compte de ses réquisitions et marqua son accord sur cette seconde suggestion. La justice sait être, mais aussi humaine. Jugement le 27 février.

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