Louvain-la-Neuve : la Belgique vivra à crédit dès le 26 mars
Les étudiants du kot-à-projet “Kap sur l’avenir” se mobilisent pour conscientiser le public à la date du jour du dépassement de la Terre.
Publié le 17-03-2023 à 08h00
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Le jour du dépassement de la Terre – en anglais Earth Overshoot Day – correspond à la date de l’année à partir de laquelle l’humanité est supposée avoir consommé l’ensemble des ressources renouvelables que la planète est capable de produire en un an. Au-delà, l’humanité commence à vivre à crédit de la planète. En effet, ne pouvant produire indéfiniment des ressources renouvelables, la Terre est contrainte de puiser de manière irréversible dans ses ressources non renouvelables.
Calculé par l’ONG Global Footprint Networksur base de la consommation annuelle de l’humanité en ressources écologiques et de la capacité de régénération de la Terre, ce jour du dépassement ne cesse de reculer partout dans le monde. En 2022, au niveau mondial, c’était le 28 juillet.
À l’échelle de la Belgique, ce sera cette année le 26 mars, pour la deuxième année consécutive. Notre pays se classe ainsi parmi les 7 plus mauvais élèves du monde, derrière l’Australie, les États-Unis ou encore le Qatar. Concrètement, cela signifie qu’à partir de cette date, la Belgique compte sur les pays qui l’entourent pour importer des ressources.
Action sur la Grand-Place
À ce rythme, “nous aurions besoin de 4,1 Terres si tout le monde vivait comme les Belges”, indique l’ONG WWF-Belgique. S’il ne faut pas s’attendre à un changement soudain de son mode de vie le 26 mars, c’est qu’en réalité, “il ne se passera rien, sourit Florine Pirotte, du Kap sur l’Avenir. C’est plutôt une date qui doit être utilisée comme signal d’alerte auprès des gens, pour leur dire de faire attention à leur empreinte écologique”.
Ce jeudi, à dix jours du 26 mars, les étudiants du Kap sur l’Avenir (ou Kapsla) menaient une action de sensibilisation sur la Grand-Place de Louvain-la-Neuve. Concrètement : un stand, quelques panneaux explicatifs et la réalisation d’une fresque à la craie sur les pavés. Les passants qui le souhaitaient pouvaient également accrocher, sur une corde, un petit mot ou une phrase de soutien. Cette action de sensibilisation constituait une première pour le Kapsla. Elle a permis de toucher près d’une centaine de personnes. “La sensibilisation du grand public mènera à des efforts quotidiens”, souligne Florine Pirotte, du Kapsla.
Les actions du Kapsla ne s’arrêtent pas à l’Earth Overshoot Day. Le 27 avril prochain, ils prévoient une activité de décryptage et de vulgarisation des rapports du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat).
”Agir sur 5 points”
Pour Loïc Lieutenan, membre du Kapsla, pour repousser la date de dépassement de la Terre plus tard dans l’année, “il faut agir sur cinq points : l’alimentation, le climat, les forêts, les océans et la biodiversité. Sachant que nous avons une énorme production de CO2 en Belgique, il faut réussir à changer nos habitudes quotidiennes. Par exemple, se chauffer consomme beaucoup d’énergie. En abaissant le thermostat de 19°C à 18°C, on réalise entre 5 et 10 % d’économie. Et c’est positif à la fois pour la planète et pour le portefeuille”.
Le lancement du hashtag #MoveTheDate par l’Earth Overshoot Day s’inscrit dans cette démarche de solutions. Des idées de comportements à l’échelle individuelle sont proposées sur le site www.overshootday.org/solutions/.