Trafic de cocaïne qui inonda le Brabant wallon: quand la substitute du procureur bouillonne...
Fin des plaidoiries dans le volumineux dossier de trafic de cocaïne qui inonda le Brabant wallon du 28 février au 18 novembre 2021.
Publié le 24-03-2023 à 18h00
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Fin des plaidoiries dans le volumineux dossier de trafic de cocaïne qui inonda le Brabant wallon du 28 février au 18 novembre 2021. Il est à la fois imposant par l’importance de la cocaïne déversée dans la province, le nombre de prévenus (quinze, tous domiciliés à Bruxelles) et les confiscations demandées (400 000 €). "Et on est très loin de la réalité", précise la substitute Stéphanie Bonté.
Elle avait scindé les prévenus en trois groupes: les dirigeants d’une association contre lesquels elle requit des peines fermes de 4 à 6 ans, les membres de l’association (de un à trois ans) et les simples livreurs (peines de travail), dont l’un surpris à Wavre.
Elle fut d’abord interloquée quand elle entendit le défenseur de celui qui est considéré comme le dirigeant principal déclarer que le tribunal n’avait devant lui que de simples exécutants qui s’échangent des listes de clients achetées à prix fort. "Moi-même, je reçois des propositions de promotion pour de la cocaïne. Mon numéro figure sans doute dans le GSM d’un de mes clients." Il demanda une simple peine de travail.
Les avocats entendus lors de la deuxième audience firent de même et on attendait avec impatience les derniers plaideurs qui avaient fort à faire puisqu’ils devaient défendre d’autres dirigeants.
Absent lors des deux premières audiences mais apparu lors de cette troisième, Jordan dit Jojo, connaît par cœur la route des Pays-Bas. Quatre ans requis, travail plaidé car, selon son avocat, "il n’y a pas d’élément sérieux pour l’impliquer".
Marvin, lui, est poursuivi pour détention d’armes de guerre, 17 kg de cocaïne, 60 kg de cannabis, 4 000 pilules d’ecstasy découverts chez Emmanuel. Il ne conteste pas cette détention qui en fait une "nourrice", mais il ne s’explique pas comment elle suffit à en faire un dirigeant. Il a purgé 16 mois de détention à Paris pour d’autres faits de stups qui ont été rattachés à ceux-ci.
Donc, une peine de travail qui sera aussi plaidée par l’avocate chargée de la défense d’Emmanuel, le demi-frère de Marvin qui a accepté, "sans le savoir", de garder ces armes et ces stupéfiants chez lui.
La substitute Bonté bouillonna: "Votre client a donné des précisions quant à ses relations avec les livreurs. J’ai rarement entendu une plaidoirie à ce point contraire aux éléments du dossier."
Le tribunal a pris l’affaire en délibéré: jugement le 3 avril.