Jean-Marie Van Butsele, un marcheur au grand cœur, se dévoile : “J’ai toujours aimé les actions caritatives. Ça m’a toujours boosté” (VIDÉO)
De retour de Monaco, Jean-Marie Van Butsele, un marcheur au grand cœur, nous accueille chez lui en compagnie de sa première supportrice, son épouse Nicole. Entre carrière, marche et anecdotes, le marcheur de 73 ans raconte la préparation de ses périples pédestres.
Publié le 25-03-2023 à 08h00
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Il vient de relier Louvain-la-Neuve à Monaco… 1250 km en un peu plus d’un mois, 13 à 14 heures de marche par jour, juste à la force de ses jambes. Jean-Marie Van Butsele, un marcheur au grand cœur est à peine revenu de son périple qu’il pense déjà à la suite. En attendant, son voyage a rapporté plus de 20 000 euros pour trois associations dont la Fondation Bâtisseurs d’étoiles qui finance la recherche sur les maladies rares à Louvain-la-Neuve. Pour l’occasion, l’homme de 73 ans, accompagné de son épouse Nicole, nous ouvre les portes à Limal de son “grand” cœur.
Une vie “rangée”
Avant de devenir un marcheur, Jean-Marie a eu une vie bien remplie. En 1968, une année charnière où les jeunes de son âge se rebellent contre l’autorité, lui prend le chemin dans une autre direction et devient gendarme. Il y fera toute sa carrière de la brigade vers la surveillance et la recherche, aujourd’hui police judiciaire, en passant par la route pour terminer à l’antiterrorisme. Il sera également directement intégré au pôle d’identification lors de sa création en Belgique, le premier au monde : “Je n’ai pas encore fait le deuil de ce métier. Quand on aime son métier on n’a pas envie d’arrêter.”
Une vie à 100 à l’heure, un travail prenant et passionnant et une envie insatiable de constamment bouger. S’il l’aime, la marche ne s’est pas imposée d’elle-même : “J’ai toujours bougé. Je suis encore dans les 20 km de Bruxelles. Ça remonte quand même à 43 ou 44 ans aujourd’hui. J’en fais toujours partie. Je cours moins mais je marche plus. En vieillissant, les douleurs se déplacent (rires). Je trouve dans la marche quelque chose de sympathique, qui n’abîme pas trop. Cela me permet de continuer à vivre de belle chose.” Et de fil en aiguille, Jean-Marie finit par mêler l’utile à l’agréable. En 1996, il lance l’idée de courir 100 km pour le Télévie. Après, il ne s’est jamais arrêté.
”J’ai toujours aimé les actions caritatives. Ça m’a toujours boosté ce truc-là. Déjà tout jeune, à 15-16 ans, j’allais vendre des cartes Unicef. J’allais aussi chez les moins nantis, chercher du charbon pour offrir. Je faisais ça dans les années 60. J’ai toujours eu ça dans le corps. Puis j’ai commencé par le Télévie. Ça fait bien longtemps maintenant. Et j’ai continué pour le Télévie, chaque année je me lançais dans une opération. C’était courir soit 100 km soit faire 24 h de marche ici dans le village. Et puis ça s’est enchaîné […] Un beau jour, je me suis dit : je vais partir dans les Alpes, en Haute-Savoie, à pied. Ce n’était pas trop loin, ça faisait que 833 km. J’essayais de le faire en moins de temps possible puisque je travaillais encore à l’époque.”
Et puis Jean-Marie s’est posé une question : “Pourquoi toujours le Télévie ?” Alors il a changé : marcher 100 km pour Cap 48, pour les écoles inclusives ou encore pour les Mains Pour Toi à Wavre et le Centre hospitalier William Lennox. La récompense, il peut la constater par lui-même : “Pour William Lennox, on a acheté des vélos, les joëlettes (NdlR un fauteuil roulant handisport). Ça coûte super cher. Alors c’est merveilleux car ils ont acheté les vélos et on a été invités. Et toutes ses personnes étaient aux anges. Concrètement on voit la chose : j’ai fait x km pour acheter ce vélo.”

Une préparation minutieuse
Une marche de plusieurs centaines de kilomètres, ça ne se décide pas la veille. Jean-Marie l’a bien compris : “Ça se prépare, un peu près 6 mois à l’avance. En général, c’est sur la table ici, j’ouvre la carte de France, je fais un grand trait, le plus rectiligne possible entre A et B. Et tous les 40-50 km, je mets un petit coup de fluo. Sous le coup de fluo, il y a un village ou une petite ville et là je commence à écrire aux mairies. J’essaye de les retrouver sur google. Une fois l’adresse, j’envoie un courrier avec un dossier complet avec ce que je souhaite et ce que j’espère d’eux”. Il ne reste plus qu’à attendre les réponses. En plus, Jean-Marie obtient des contacts avec les associations locales. Pour cette aventure vers Monaco, il a eu 70 % de réponses positives. Il peut aussi compter sur des groupes tel le Lions Club pour s’héberger. Le timing doit être parfait, le marcheur ne peut pas se permettre de louper une étape sinon tout est refaire. Et pour la question de dormir dehors sous tente, il ironise : “Tu me vois encore dormir dehors, à mon âge ! ?”
Il faut aussi accorder à Jean-Marie qu’il parcourt les sentiers en février, à une période de l’année où il est plus tranquille : “c’est la période où j’ai le moins de choses à faire. J’organise encore des voyages pour l’UCLouvain dans le service des sports pour le personnel universitaire. C’est 4-5 voyages par an”. Décidément, il ne s’arrête jamais.
Des projets plein la tête… et dans les jambes
Des idées, le marcheur en a tout un lot. Déjà au printemps, il reprendra une marche de 100 km pour Oxfam. Et concernant les longs trajets, il a déjà une petite idée : “J’ai une association en vue. Il faut que je prenne les contacts. Pour la destination, ce sera peut-être Palamos (NdlR, une ville espagnole entre Barcelone et Perpignan). Ce sera une tout autre direction”.
Une chose est sûre, Jean-Marie ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Il peut compter sur un indéfectible soutien de marcheurs amateurs l’accompagnant sur les routes. Sans compter, Nicole, son épouse. Elle se charge de le suivre les premiers et derniers jours de marche et partage continuellement ses aventures et anecdotes sur les réseaux sociaux. Avoir un “grand cœur”, c’est une affaire de famille, on dirait.